JULIEN Fernand [Miramas]

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né le 16 août 1904 au village de Miramas-le-Vieux (Bouches-du-Rhône), mort le 18 juin 1982 à Miramas ; ouvrier poudrier ; résistant ; militant communiste, conseiller municipal de Miramas (1935-1940, 1945-1971, 1977-1982) ; membre du Comité local de Libération.

Réunion à la mairie de Miramas en 1967
Réunion à la mairie de Miramas en 1967
De gauche à droite : Fernand Julien, Louis Cote, Paul Lombard, Georges Thorrand, René Rieubon, François Billoux et Denise Clément.

Fils d’Alexis Julien, maçon à la poudrerie de Saint-Chamas (située à cheval sur les deux communes) et de Mathilde Besquent, originaire de Haute-Loire, Fernand Julien était le sixième d’une fratrie de neuf enfants. Son père mourut quand il avait 11 ans. En 1919, il commença à travailler à la poudrerie (activité qu’il exerça jusqu’à sa retraite en 1959). En 1927, il se maria avec Maria Garguilo.

Militant au Parti communiste, il rejoignit en mai 1935 l’équipe du maire communiste Isidore Blanc (élu l’année précédente) et fut mandaté comme adjoint spécial pour « Miramas-Village ». À l’époque la ville était divisée en deux sections électorales. La plus grande, « Miramas-Gare », organisée autour de l’activité ferroviaire en plein essor, avait drainé la majeure partie de la population. C’est là que siégeait le conseil municipal. La section « Miramas-Village », représentant le centre historique, était gérée par un binôme mené par Julien.
Il confia plus tard à Georges Thorrand (maire de 1977 à 2001) que lors de sa prise de fonction d’adjoint Isidore Blanc lui avait demandé de faire « l’arbre droit » devant la mairie. Comme Julien s’exécutait, Blanc avait commenté : « Tu vois, il ne te tombe pas d’argent des poches. Tu n’es pas très riche en entrant à la mairie, tu ne seras pas plus riche en sortant. »

Son statut d’élu communiste lui valut d’être suspendu en octobre 1939 pour la durée de la guerre, puis déchu de son mandat par le gouvernement de Vichy en janvier 1940. En juin 1941, il s’engagea dans la Résistance après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie.
Le gouvernement provisoire le nomma membre du Comité local de libération présidé par Charles Chabany en août 1944, en remplacement de la municipalité pétainiste.
En avril-mai 1945, les premières élections municipales d’après-guerre lui firent retrouver son poste de conseiller municipal, qu’il occupa dans la majorité d’Isidore Blanc jusqu’en mai 1953, puis dans l’opposition jusqu’en mars 1977. De 1945 à mars 1971, il fut continuellement réélu comme adjoint spécial dans la section de Miramas-Village, sorte de "maire bis" et de cantonnier qui faisait lui-même les tournées pour ouvrir et fermer l’eau dans le centre historique.
Lorsque le maire de droite Pierre Tristani (UDR) le releva de ses fonctions d’adjoint en 1971, Julien lui lança qu’il pouvait se glorifier d’imiter ce que seul Pétain avait fait avant lui.

La reconquête de la mairie par la liste d’Union de la gauche menée par Thorrand en 1977 le fit revenir au conseil municipal, mais comme simple conseiller municipal, un remodelage électoral ayant rassemblé les deux sections en une seule.

Après son décès dans sa maison familiale, celle-ci fut transformée en bureau d’accueil de l’office de tourisme pour la période d’été. Fernand Julien fut enterré au cimetière du Vieux Miramas. Dans le dernier hommage qu’il lui rendit, Georges Thorrand le décrivit comme « Un homme simple, modeste mais fier de tant donner sans en attendre rien en retour. Un homme dont une des caractéristiques était la gentillesse et le respect d’autrui. »

Pour remercier à titre posthume son engagement pour la commune, la municipalité renomma la place du château de Miramas-le-Vieux « place Fernand Julien ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114604, notice JULIEN Fernand [Miramas] par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 16 septembre 2020, dernière modification le 3 novembre 2022.

Par Renaud Poulain-Argiolas

Photo de Fernand Julien publiée dans La Marseillaise en 1965
Municipalité Blanc en 1936. Fernand Julien est au dernier rang, c’est le 2e en partant de la droite.
Fernand Julien à la fin de sa vie
Fernand Julien à la fin de sa vie
Réunion à la mairie de Miramas en 1967
Réunion à la mairie de Miramas en 1967
De gauche à droite : Fernand Julien, Louis Cote, Paul Lombard, Georges Thorrand, René Rieubon, François Billoux et Denise Clément.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, VM 2/290. — État civil de Miramas. — Article de La Marseillaise de 1965. — Article du site de La Provence du 12 novembre 2017 : « Mais qui est Fernand Julien ? ». — Article de La Marseillaise du 21 décembre 2000. — Miramas-info, juin 1982. – Propos recueillis auprès de Norbert Tourbillon, son binôme à la gestion de Miramas-Village dans les années 1960. — Notes de Gérard Leidet.

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