REYNARD Jean, Antoine

Né le 6 août 1869 à Chazelles-sur-Lyon (Loire), fils d’un marchand mercier, Jean Reynard, instituteur depuis 1890, était en fonctions à Saint-Étienne à partir de 1907. Membre de l’Émancipation de l’Instituteur depuis 1903, il n’était affilié à aucun groupement politique mais s’adonnait plus spécialement à la propagande ouvrière antialcoolique et coopérative.

Il créa à La Terrasse-sur-Dorlay (Loire), une société de tempérance pour enfants et adultes et provoqua, au Chambon-Feugerolles, avec l’appui des groupements ouvriers, la fondation d’une société coopérative pour la distribution gratuite des fournitures scolaires aux enfants indigents. En qualité de président de la Société « l’Union des Travailleurs » (Saint-Étienne, 16 000 familles), il réussit en août 1914 à réglementer la répartition des marchandises et parvint à assurer sans difficulté le ravitaillement des nombreux sociétaires de cette coopérative. Il fit voter une subvention de 1 000 F à l’œuvre des Patronages laïques et institua un système de distribution gratuite de secours en nature aux sociétaires appelés sous les drapeaux.

L’autorité de Jean Reynard en matière de sociétés coopératives lui valut d’être désigné comme membre du conseil d’administration de la Bourse du Travail spécialement chargé de la création d’un « magasin ouvrier » que le Parti SFIO patronna ensuite. Au cours de la grève de décembre 1917, Jean Reynard qui avait été nommé secrétaire de la Bourse du Travail, empêcha ce groupement de prendre la direction du mouvement révolutionnaire. Il se refusa notamment à laisser mettre en discussion toute question ayant trait à la guerre et au gouvernement.

Comme secrétaire du congrès minoritaire, tenu à Saint-Étienne, la veille de la 3e conférence de guerre de Clermont (décembre 1918), il refusa également de participer à cette conférence avec un mandat impératif et obtint de voter selon sa conscience ; son vote, bien que majoritaire, fut d’ailleurs ratifié par la Bourse du Travail. En mai 1918, il participa au congrès minoritaire en qualité de secrétaire.

Après les arrestations opérées en 1918 dans son département, Jean Reynard fut désigné comme secrétaire de l’Union des syndicats ouvriers. Il fit partie du comité de propagande pour l’emprunt national de 1918 et ouvrit un guichet de souscription sous le contrôle et dans les locaux de la Bourse du Travail. Suspecté par ses camarades, il dut donner sa démission de la Bourse du Travail et de l’Union départementale CGT dont il était le secrétaire depuis juin 1918. Il se retira en janvier 1921 du syndicat de l’Enseignement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128693, notice REYNARD Jean, Antoine , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

SOURCES  : Arch. Nat. F7/13583, 13744. — Arch. Dép. Loire, 92 M 249. — Notes de G. Raffaelli.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable