CHOT Jean, Joseph.

Par Jean Puissant

Thuin (pr. Hainaut, arr. Thuin), 24 juin 1906 – Dinant (pr. Namur, arr. Dinant), 24 novembre 1991. Avocat, résistant, conseiller provincial et député permanent du Hainaut, sénateur du Parti socialiste belge.

Issu d’une famille d’enseignants plutôt libérale – ses deux grands-pères sont préfets d’athénée et son père, professeur puis inspecteur de l’enseignement moyen –, Jean Chot, fils unique, baigne dès son plus jeune âge dans une atmosphère culturelle intense. Son père, Joseph, également critique théâtral, l’emmène au théâtre à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale). Jean Chot poursuit ses études de latin-mathématiques à l’Athénée royal de Bruxelles. Il se destine à une carrière d’ingénieur.

Spectateur d’un important procès d’assises consécutif à la Première Guerre mondiale incriminant les patrons de presse « embochés », Jean Chot se dirige dès lors vers le droit, après avoir comblé son retard en langues classiques. Diplômé en droit de l’Université libre de Bruxelles (ULB) en 1929, il devient avocat au Barreau de Bruxelles, preste son stage chez des personnalités libérales, Eugène Flagey et Albert Devèze. La famille Chot a des attaches à Olloy-sur-Viroin (aujourd’hui commune de Viroinval, pr. Namur, arr. Philippeville) et Jean Chot trouve une clientèle dans la région. Il s’inscrit en 1932 au Barreau de Dinant. Assesseur au conseil des prud’hommes en 1936, secrétaire du conseil de l’Ordre en 1938, avoué en 1939, bâtonnier en 1953-1954 et en 1979, il accomplit donc tous les degrés de sa carrière d’avocat.

Après avoir fréquenté les cercles étudiants de gauche à l’université, Jean Chot adhère au Parti ouvrier belge (POB) en 1935, par réaction, dit-il, « au milieu libéral de basse messe » qui domine à Dinant. Il figure sur la liste socialiste aux élections législatives de 1939.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Jean Chot participe à la résistance dans la région de Dinant. Il est reconnu résistant du 1er décembre 1942 au 3 septembre 1944.

Jean Chot est élu président de la Fédération Dinant-Philippeville du Parti socialiste belge (PSB), certainement jusqu’en 1985. Il est élu conseiller provincial du canton de Florennes (pr. Namur, arr. Dinant) en 1946 et devient député permanent en charge des Beaux-Arts, de l’Enseignement et des Affaires sociales, dans une coalition libérale-socialiste et ce, jusqu’en 1949. Sénateur coopté en 1950 - il le reste jusqu’en 1965 -, il est membre des commissions des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de l’Assistance technique et de la Justice. C’est dans ce dernier domaine que se spécialiseront ses interventions mais aussi dans le domaine de la défense des intérêts régionaux.

Jean Chot est délégué belge à la dixième session des Nations-Unies à New York en 1954-1955, membre du Conseil interparlementaire consultatif du Bénélux de 1957 à 1965. Dans Le Peuple du 20 juin 1948, il défend l’institution provinciale, seule capable d’assurer l’avenir de la Wallonie, « l’état central flamandisé » à Bruxelles étant incapable de prendre en charge ses intérêts spécifiques. Il cite le gouverneur de la province de Namur, assassiné en 1944, François Bovesse, et ses propositions pour la Wallonie. Il se prononce pour un fédéralisme provincial. Il participe aux activités du Congrès national wallon de 1950 à 1953. Il est président du Comité d’action wallonne de Dinant puis membre de celui de Namur.

Jean Chot se considère comme un socialiste de droite, proche du Mouvement - français - des radicaux de gauche (MRG). Il collabore au Peuple, à Germinal et à La Voix ouvrière et paysanne. Il est détenteur de nombreuses distinctions honorifiques dans les ordres nationaux belges et étrangers, dont la Légion d’honneur, et résultant de ses activités durant la guerre. Chot est franc-maçon et fait partie du Grand Orient de Belgique.

Jean Chot est l’époux de Julienne Castiau (Blaugies, 1905 - Dinant, 1984), avocate socialiste, puis d’Adeline Brossart. Sa fille Anne-Marie (1931-1981), avocate, est une des premières magistrates debout et du siège et l’épouse d’Y. Roggen, gouverneur du Brabant.

Jean Chot semble caractériser cette fraction de la bourgeoisie libérale progressiste qui, par anticléricalisme, rallie le parti socialiste en Wallonie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138918, notice CHOT Jean, Joseph. par Jean Puissant, version mise en ligne le 16 novembre 2011, dernière modification le 7 mai 2021.

Par Jean Puissant

SOURCES : Notice de M. Moniot, section Journalisme et communication de l’Université libre de Bruxelles, 1984 (avec une interview de Jean Chot) – DELFORGE P., « Chot Jean », dans DELFORGE P., DESTATTE P., LIBON M. (dir.), Encyclopédie du mouvement wallon, t. I, Charleroi, 2000, p. 271.

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