LUCIANI Paul-Antoine

Par Hélène Chaubin

Né le 7 mai 1945 à Ajaccio (Corse- du- Sud) ; professeur de lettres classiques ; militant à l’UEC ; militant syndicaliste au SNES ; président du groupe communiste à l’Assemblée de Corse 1998-2004 ; premier adjoint au maire d’Ajaccio.

Paul-Antoine Luciani
Paul-Antoine Luciani
Cliché fourni par Paul-Antoine Luciani à Hélène Chaubin

Paul-Antoine Luciani est de ceux dont l’entourage familial a toujours inspiré et soutenu le militantisme. Dans sa famille le militantisme politique, syndical et associatif se transmettait d’une génération à l’autre. Son père, Jean-Noël Luciani, contrôleur des PTT à Sarrola-Carcopino, localité de la zone périurbaine d’Ajaccio, avait adhéré en 1929 à la SFIO à Bastia, et pendant la Seconde Guerre, avait participé à la Résistance dans les rangs du Front national corse. Sa mère, Jeanne Arrighi, était également issue d’une famille socialiste qui avait milité pour le Front populaire. Son frère, Jean-Pierre, professeur agrégé de mathématiques, et sa sœur, Marie-Josée, ingénieur E.D.F. étaient proches du Parti communiste, de même que sa propre compagne, membre du parti et fille de militants.

Paul-Antoine Luciani fit ses études primaires et secondaires à Ajaccio au lycée Fesch. L’un de ses professeurs était Ange-Marie Filippi-Codaccioni, un historien communiste. Bachelier en 1963, il entra en hypokhâgne au lycée Masséna de Nice ; il adhéra à l’UNEF. En khâgne, de 1964 à 1966, il adhéra à l’UEC (Union des étudiants communistes) ; il était proche de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire). Il passa dans cette période le concours des IPES et les certificats de lettres classiques puis poursuivit ses études en lettres et linguistique générale à l’université de Nice. Il entretenait alors des relations avec les groupes gauchistes de l’université. Il s’impliqua particulièrement dans la lutte contre la guerre au Vietnam (dans le Comité Vietnam national créé par Jean-Paul Sartre). Pendant l’année universitaire 1967-1968, il se trouva en désaccord avec les groupes gauchistes sur la question du Vietnam. Il adhéra au Parti communiste dans la période de l’offensive du Têt en février 1968. Pendant la grande grève de mai et juin 1968, il était membre de la direction politique de l’UEC de Nice. Il participa à la session spéciale du CAPES organisée pour les ipésiens en décembre 1968, en raison du boycott des concours de mai-juin. Paul-Antoine Luciani dit avoir un souvenir très fort des luttes étudiantes de 1968, qui furent des moments intenses d’amitiés, d’espoir de changements, et de liberté. L’année suivante fut consacrée au CAPES pratique au lycée Masséna, ainsi qu’à la réalisation d’un mémoire de maîtrise en littérature contemporaine. Il choisit de la consacrer aux « Poèmes politiques » d’Éluard.

Nommé professeur de lettres classiques à Cernay, dans le Haut-Rhin, il y exerça jusqu’en 1972 et vit dans cette expérience de trois ans dans le sud de l’Alsace, « une phase pratique et intense d’apprentissage professionnel ». Beaucoup de parents d’élèves travaillaient dans les mines de potasse. Ce fut l’occasion d’une découverte du monde ouvrier. Il multipliait les activités politiques et culturelles comme professeur, comme militant communiste et militant syndicaliste au SNES.

De 1972 à 1974, il fut coopérant en Algérie : d’abord à titre militaire comme volontaire du Service national actif (VSNA), puis à titre civil : il était professeur de français (langue étrangère) au lycée Aïcha d’Alger puis au lycée El Thalibya. Membre de l’ASPES (section du SNES-Algérie), il militait aux côtés des communistes algériens, alors réduits à la clandestinité mais influents en milieu étudiant. En septembre 1973, il participa à un grand meeting de soutien au peuple chilien à la Maison du Peuple d’Alger avec les Algériens du FLN et de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens), des syndicalistes français, des représentants de mouvements révolutionnaires de plusieurs continents. Pendant l’été de 1974, il séjourna en Colombie chez un ami coopérant à Bogota, ancien responsable de l’UEC d’Aix. Il rencontra le secrétaire général du Parti communiste de Colombie. Il participa à des manifestations et à un colloque à l’Assemblée nationale. Il visita le quartier Polycarpa surnommé « Quartier d’invasion », parce que des paysans pauvres, victimes de violences, l’occupaient dans l’illégalité.

Paul-Antoine Luciani revint à Ajaccio en 1974 pour assister son père hémiplégique. D’abord professeur au collège des Padules, il devint en 1976 conseiller en formation continue à la Dafco, au Cafoc, au Greta. À la suite d’une grève d’un mois dans le service académique de la formation continue, il fut muté d’office à Sartène. La sanction fut rapportée en mai 1981 après la victoire de la gauche aux présidentielles. En 1984, Paul-Antoine Luciani fut nommé adjoint au chef de mission académique à la formation des personnels (Mafpen). Il remplit cette fonction jusqu’en 1992, assurant l’intérim de la direction, sous l’autorité directe du recteur d’académie pendant une année, en 1985. Avec la restructuration des Mafpen, Paul-Antoine Luciani revint à l’enseignement, mais en se bornant à un statut de titulaire-remplaçant qu’il conserva depuis septembre 1998 jusqu’à sa retraite en janvier 2010. Cela lui permit d’assumer ses mandats électifs à l’Assemblée de Corse et à la mairie d’Ajaccio.

Il avait posé sa première candidature aux élections régionales en août 1982. En application d’un statut particulier, la Corse fut en effet la première région de France qui ait élu une assemblée régionale au suffrage universel. Paul-Antoine Luciani était présent sur la liste du Parti communiste « Pour la Corse », conduite par un ancien résistant, Albert Ferracci. La participation atteignit 69% des inscrits malgré les consignes d’abstention des séparatistes. Sur 61 sièges à pourvoir, la gauche eut 23 élus dont 7 communistes, parmi lesquels Dominique Bucchini. Prosper Alfonsi, tête de liste des MRG, fut choisi pour présider l’Assemblée, malgré l’appui accordé par l’Élysée à Edmond Simeoni : en effet les nationalistes, pour la première fois, participaient au scrutin. Le mécontentement des séparatistes s’exprima par une centaine de plasticages dans la nuit suivante. D’où le titre de Libération le lendemain : Corse : c’est Prosper, Yop la boum ! . En 1984, Paul-Antoine Luciani fut appelé à siéger à l’Assemblée en remplacement de Pierre Giudicelli : un mandat de brève durée car l’Assemblée fut dissoute le 29 juin, à la suite du rejet de son budget. Paul-Antoine Luciani participa aux négociations à gauche en vue des élections. Il était alors le secrétaire régional désigné par les deux fédérations communistes et dirigeait le mensuel de son parti, Terre Corse.
Dans la même période, en 1983, il obtint un premier mandat de conseiller municipal d’Ajaccio sur la liste d’union des gauches du docteur Hyacinthe Pancrazi : sur 9 élus, elle comptait 4 communistes et apparentés. Il fut réélu en tête de liste d’Ajaccio- Démocratie »aux municipales de 1989.
À partir de 1991, en remplacement de Paul Bungelmi, il revint à l’Assemblée de Corse. En 1992, la liste de Dominique Bucchini remporta 4 sièges avec 8,69% des voix. De 1992 à 1998, la fédération de Haute-Corse n’eut pas de représentants. Albert Ferracci, qui présidait depuis 10 ans le groupe communiste, céda sa place à Paul-Antoine Luciani. Le statut de l’Assemblée avait été modifié par la réforme Joxe. Et en raison de la bi-départementalisation, les deux fédérations communistes en Corse étaient concurrentes aux élections à l’Assemblée. Il s’y produisait des tensions internes dont les origines étaient les mêmes que celles qui avaient marqué le XXVII° Congrès du Parti communiste en décembre 1990 : l’opposition entre les « orthodoxes » et les « contestataires ». Face aux communistes, siégeaient 13 nationalistes. Les deux fédérations et la direction nationale restaient en plein accord pour condamner certaines pratiques mafieuses et dérives terroristes pratiquées en région.

Dans les années qui suivirent, Paul-Antoine Luciani combattit sur deux fronts, celui des problèmes sociaux et celui des violences : en avril 1994 il interpella l’Assemblée, en faisant état de menaces adressées aux familles de professeurs continentaux. Huit jours plus tard, le 30 avril, il fut lui-même la cible d’un plasticage à son domicile. L’été 1995 fut aussi marqué par des grèves très dures : surtout celle des marins de la SNCM. Le volet social du plan de développement adopté par l’Assemblée fut jugé insuffisant par le groupe communiste. La recrudescence des violences voulues par les nationalistes clandestins (assassinats, plasticages, intimidations) devint pour Paul-Antoine Luciani une préoccupation majeure : Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Balladur, cherchait alors le dialogue avec les clandestins, ce qui facilita par exemple la conférence de presse du FLNC à Tralonca en janvier 1996, puis l’attentat contre la mairie de Bordeaux en octobre. Il y eut quelques réactions populaires, mais elles ne se généralisèrent qu’avec l’assassinat du préfet Claude Erignac en février 1998. Aux élections territoriales de 1998, la gauche présenta une liste unique. Elle obtient 16 sièges. Paul-Antoine Luciani, réélu, reprit la tête du groupe communiste. Parmi les nationalistes, la liste Corsica Nazione de Talamoni faisait le meilleur score : et elle le doubla un an après quand un nouveau scrutin eut lieu après la dissolution pour fraude par le Conseil d’Etat. Guy Talamoni rassembla 10,41% des voix. 8 sièges furent attribués aux nationalistes. Libération titra : Corse, poussée nationaliste. La gauche avait 19 sièges. La droite était majoritaire.

En août 1998, Paul-Antoine Luciani participa à un séminaire organisé en Finlande aux îles Åland, autre « petit morceau d’Europe entouré d’eau », par le Centre européen sur la question des minorités. Cette rencontre sur « Les régions insulaires et la construction européenne » lui permit de s’exprimer sur les deux thèmes qui commandent toute sa réflexion et son action. Dans sa communication intitulée : « Une approche politique globale du développement de la Corse » il rappelait la « période noire » de la Corse, entre 1993 et 1996, pendant laquelle la violence avait atteint un apogée, tandis que le gouvernement se livrait à « d’obscurs conciliabules » avec les groupes armés clandestins. Il en appela au développement des petites communautés, sans violences, sans rupture avec l’ensemble national, et avec une articulation positive avec les autres niveaux, le national et l’international. Il dit espérer pour la Corse une politique de discrimination positive dans deux secteurs principaux : la recherche scientifique et l’investissement éducatif. Le chômage avait atteint 13,6% en Corse en 1997. Paul-Antoine Luciani espérait que le synchrotron pour laquelle plusieurs régions étaient en concurrence y serait implanté. Quand le premier ministre Lionel Jospin vint à Ajaccio en septembre 1999, il s’adressa à lui à l’Assemblée de Corse pour souhaiter l’investissement public plutôt que l’assistance. Quand Jospin organisa avec les élus corses les rencontres de Matignon il y participa activement durant sept mois en 1999 et en 2000. Il estimait dans une conférence de presse tenue à Ajaccio le 21 décembre 1999 avec le « Groupe communiste et démocrate de progrès », que la Corse avait des pouvoirs et des moyens financiers importants mais n’était « pas encore vraiment mûre pour exercer les pouvoirs qui sont les siens ». Il choisit comme exemple les méthodes de l’appel d’offres pour les transports aériens, inspirée par les intérêts microrégionaux. Il était favorable à une avancée de la décentralisation mais hostile par exemple à la définition d’un corps électoral corse qui exclurait les « allogènes ». Il ne soutenait pas José Rossi, le président de l’Assemblée de Corse, dans la revendication d’un pouvoir législatif corse. Pour lui, les priorités étaient la recherche du progrès économique et social par la réalisation d’infrastructures et d’équipements et la création d’empois productifs. Le groupe communiste lança une consultation ouverte à tous afin d’élaborer des propositions à l’intention du gouvernement. En 50 000 exemplaires, un questionnaire fut envoyé à toutes les mairies et aux syndicats. Sur un échantillon de 1 500 réponses (il y en eut 2 000 au total) la priorité était accordée à l’économique et au social, la responsabilité d’un système clanique persistant était affirmée dans 80% des réponses et le refus du séparatisme dans 91%. En mars, la révision constitutionnelle souhaitée par José Rossi fut écartée. Le 28 juillet, dans une allocution prononcée à l’Assemblée, Paul-Antoine Luciani souligna l’exceptionnelle attention portée par le gouvernement Jospin aux problèmes corses. Quand Jean-Guy Talamoni cita l’éditorial du Ribombu : « Les nationalistes n’ont pas davantage vocation à garantir la paix que l’État français, car ils n’ont jamais été des agresseurs, mais des résistants à une violence injuste », Paul-Antoine Luciani demanda le dépôt des armes.

Après ce temps fort des réunions de Matignon, un projet de loi constitutionnelle sur le thème de la décentralisation fut adopté le 22 janvier 2002 par l’Assemblée nationale et ratifié en Congrès le 17 mars 2003. Une loi du 10 juin 2003 qui visait à modifier l’organisation institutionnelle de la Corse fut soumise à referendum dans l’île le 6 juillet. Elle supposait la suppression de l’échelon départemental. Le projet était appuyé par Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, qui se rendit plusieurs fois en Corse, et soutenu par les nationalistes qui appelaient à voter oui, sans pour autant se contenter du contenu. Le débat fut des plus vifs dans un contexte tendu. Yvan Colonna avait été arrêté par le Raid deux jours avant le référendum. Le procès Érignac se déroulait pendant la campagne. Le non l’emporta à 50,98 %. Un résultat salué par Paul-Antoine Luciani : « La Corse active, la Corse modeste, la Corse raisonnable, la Corse profonde a mis en échec une coalition qui paraissait invincible ». Il tint ce propos au cours d’un débat de l’Assemblée de Corse sur la violence en septembre 2003. Car le verdict, prononcé le 11 juillet au procès Erignac, avait provoqué une recrudescence des attentats. De nouveau, Paul-Antoine Luciani réclama l’abandon des armes et demanda que cesse le « leurre institutionnel » : la Corse ne devait plus être considérée comme un laboratoire, elle avait seulement besoin de justice sociale et de développement économique.

Quand il rendit hommage à son ami Albert Ferracci, décédé en décembre 2010, il évoqua en parallèle les années de la Résistance antifasciste et celles des dérives terroristes en Corse ; déjà en 2003, à l’Assemblée de Corse, il avait dit : « La Résistance et la Libération ont coûté cher en vies humaines. Mais l’enjeu était clair et la cause sacrée. […] Quelle cause sacrée pourrait justifier aujourd’hui toutes ces vies fauchées depuis 30 ans dans des circonstances le plus souvent obscures ? Quelle liberté nouvelle pourrait-on conquérir dans ces combats douteux ? »

Aux élections territoriales de 2004, Paul-Antoine Luciani figura en position non éligible sur la liste de Dominique Bucchini. Il prit part aussi à des campagnes législatives en 2002 et 2007, mais son engagement principal était désormais dans l’équipe municipale d’Ajaccio. Déjà premier adjoint au maire depuis mars 2001, il avait assumé en même temps que son mandat régional les fonctions de délégué à l’urbanisme, à l’aménagement et au logement. Il avait été à ce titre chargé de la rénovation urbaine des quartiers populaires des Cannes et des Salines. Quand fut créée en 2002 la Communauté d’Agglomération du pays ajaccien (CAPA), il en devint le vice-président : il choisit en 2008 de renoncer à cette charge supplémentaire très lourde. Les élections municipales de 2008 ayant reconduit la liste de gauche de Simon Renucci avec 66% des suffrages exprimés, Paul-Antoine Luciani resta premier adjoint.
Les missions concrètes de ce militant communiste étaient en continuité pratique avec ses engagements politiques. Paul-Antoine Luciani avait conscience que l’autorité morale des communistes en Corse est plus forte que leur poids électoral. Homme de terrain, il se consacra pleinement à la gestion locale qui exige une utilisation rigoureuse des moyens financiers et une prise de conscience de nouveaux défis comme le changement du régime des pluies : en mai 2008, des inondations dévastèrent plusieurs quartiers à Ajaccio. Paul-Antoine Luciani mit au service de la ville d’Ajaccio son énorme capacité de travail et une énergie liée à ses convictions. Il trouva dans les nombreuses réalisations en faveur du logement, de la salubrité, de l’éducation, la traduction de ses aspirations à la justice sociale qui étaient le socle de son engagement politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139605, notice LUCIANI Paul-Antoine par Hélène Chaubin, version mise en ligne le 19 février 2012, dernière modification le 24 janvier 2022.

Par Hélène Chaubin

Paul-Antoine Luciani
Paul-Antoine Luciani
Cliché fourni par Paul-Antoine Luciani à Hélène Chaubin

ŒUVRE : nombreuses allocutions à l’Assemblée de Corse ; articles dans Terre Corse, Numéros 10 à 15, mai-juin 1987 -Communication au séminaire de l’European Center for Minority Issues, Helsinky, 25-30 août 1998 ; articles : « Quelle boussole pour la Corse ? », L’Humanité, 27 mars 1996 et « À propos des risques naturels », La Corse votre Hebdo, 18-24 juin 2010 ; communication « La prévention des risques naturels », Colloque de Corte, juin 2010. ; Paul-Antoine Luciani, "Jalons, Vistighe Vive, 2001-2011", Recueil des discours prononcés en mairie. — Ajaccio, L’avenir en chantiers. Aiacciu, L’avvvene in opare, préface de Jacques Renucci, traduction de Ghjuvan Maria Arrighi, Colonna édition, 2013.

SOURCES : Entretien avec Paul-Antoine Luciani à Ajaccio en octobre 2011 et Archives privées. — L’Humanité, 3 juillet 2003 — Jean-Paul Pellegrinetti, « Au nom de la modernité : le referendum du 6 juillet 2003 en Corse », in Cahiers de la Méditerranée, 68/2004. — Jacques Renucci, « Paul-Antoine Luciani, l’engagement militant », Corse-Matin, 19 juin 2011.

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