BRACKE César. [Belgique]

En 1902, César Bracke devient secrétaire intérimaire du Vakvereniging der vellenbewerkers (Syndicat des travailleurs des peaux). Il se charge définitivement de cette fonction à partir de janvier 1905. La même année, le syndicat fait un essai pour créer un atelier. C’est un échec. Bracke est un adversaire de cette initiative, arguant que l’unité des membres est encore trop faible et qu’on aurait des difficultés, vu que « les ouvriers ne comprendraient pas les aspirations professionnelles ». En 1907, Karel Beerblock installe un atelier qui subsiste jusqu’en 1911.

César Bracke siège comme délégué de Lokeren à la Centrale de la chapellerie et métiers assimilés à Bruxelles. Avec Bernard Bracke, le tribunal de Termonde le condamne, en 1912, à un franc d’amende pour avoir porté le drapeau rouge.
La même année, une dispute éclate entre Bracke et Karel Beerblock qui dépeint le premier comme « quelqu’un qui, après avoir été concierge de la maison du peuple pendant des années, est devenu ces derniers temps aubergiste à son propre compte ». Malgré ces accusations, Bracke reste actif dans le mouvement syndical également après la Première Guerre mondiale. Ainsi en 1919, il s’occupe de la création de syndicats de travailleurs de la peau à Hamme, Zele et Eeklo (pr. Flandre occidentale, arr. Eeklo).

Sur le plan coopératif, César Bracke participe à la fondation de la coopérative de Lokeren, De Vooruitgang (Le progrès), le 13 juin 1906. Comme président, il a plusieurs initiatives afin de rendre la coopérative rentable, entre autres par la création d’un magasin de charbon.

Pendant la Première Guerre mondiale, César Bracke siège au Comité de secours et d’alimentation de Lokeren. Il mène une politique active d’approvisionnement via la coopérative socialiste, ce qui permet d’augmenter considérablement le nombre de membres. Le Comité de secours et d’alimentation ne fournissant pas assez de matières premières à la boulangerie de la coopérative, Bracke prend les choses en main et s’adresse au « marché noir ». Lorsque ces pratiques sont découvertes par des opposants politiques, il est obligé de démissionner du Comité. Il publie régulièrement des articles concernant le mauvais fonctionnement du Comité dans le journal, Vooruit (En avant). Pendant longtemps, il est d’ailleurs vendeur de ce journal à Lokeren.

Rien ne confirme la participation de César Bracke à la création de la mutualité Bond Moyson en 1899. Néanmoins, au début de 1908, après la démission de Prosper Persegael* comme secrétaire de la mutualité, il renforce sa position au sein de l’organisation. Après juillet 1911, il en devient définitivement le président.
Dans les années 1930, César Bracke s’investit moins dans le mouvement socialiste de sa localité. Après la Seconde Guerre mondiale, il est l’animateur de la mutualité socialiste à Lokeren. De 1945 à son décès en 1960, il est membre du conseil d’administration de la Federatie van socialistisch mutualiteiten van het Waasland (Fédération des mutualités socialistes du pays de Waas). En 1949, on lui rend hommage comme l’un des pionniers de la mutualité socialiste Bond Moyson à Lokeren.

César Bracke entre en politique dans l’entre-deux-guerres. Lors des élections de 1926, il est élu, pour la première fois, conseiller communal. Après la Seconde Guerre mondiale, il siège à la Commission d’assistance publique (CAP) locale et dans d’autres commissions communales. Lors des élections législatives de 1946, il figure comme suppléant sur la liste du Belgische socialistische partij (BSP - Parti socialiste belge) pour le Sénat. En 1956, il reçoit la médaille d’or du BSP-PSB.

Il faut signaler que César Bracke est cofondateur de la bibliothèque socialiste Jean Jaurès en 1915 et président honoraire de l’harmonie socialiste, Vooruit, à Lokeren.