LE MOEL Stanislas, Yves, Mathurin

Par Alain Prigent, François Prigent

Né le 9 mars 1897 à Laniscat (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort le 24 juin 1972 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; instituteur ; membre de la direction de la section du SNI des Côtes-du-Nord (1930-1938) ; libre penseur ; militant de la SFIO ; membre du Comité départemental de la Libération des Côtes-du-Nord.

Stanislas Le Moel était le fils de Joseph Le Moel, instituteur né en 1867, et d’Anne Marie Le Guyader, ménagère née en 1870.

Après alors obtenu son brevet élémentaire en 1912, Stanis Le Moel fut reçu de l’école normale d’instituteurs de Saint-Brieuc (promotion 1914-1916). Il fut incorporé le 1er septembre 1916 et démobilisé le 28 septembre 1919. Engagé dans les combats sur le front de Lorraine, il fut décoré de la Croix de Guerre.

Il enseigna à Laniscat de 1919 à 1938. Nommé à Saint-Brieuc, école Guébriand (1938-février 1942), il fut détaché à la direction départementale de la jeunesse et des sports. Il prit sa retraite en octobre 1961.

Fondateur en 1925 de La Vigilante, il dirigeait aussi L’Étoile cornouaillaise, Les Loupiots et les Hirondelles de Cornouailles. Contribuant à l’essor de l’éducation physique, il mit en place les premières compétitions scolaires dans les Côtes-du-Nord à partir de 1927. Fondateur de plusieurs sociétés d’éducation physique de préparation militaire, il fut en 1940 le directeur bénévole du centre d’accueil municipal des réfugiés.

Syndicaliste convaincu, il intégra le conseil syndical la section départementale du SN (1930 puis 1934). Il fit partie du bureau (1931), chargé des affaires corporatives puis responsable des problèmes laïques (1935-1938). Il anima le mouvement des libres penseurs. Il fut suspendu de ses fonctions en application d’un arrêté préfectoral le 25 février 1942, au motif d’avoir fait une fausse déclaration en matière de société secrète. Il fut condamné avec les autres instituteurs Clech et Pierre à de lourdes amendes par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc en juillet 1943.

Militant de la fédération des Côtes-du-Nord de la SFIO, fut élu au conseil fédéral à l’issue du congrès du 26 janvier 1936. Secrétaire du comité de rédaction du Combat Social (1936-1939), il participa au congrès national de Nantes en mai 1939. Pendant l’Occupation il était moniteur d’Éducation Physique et Sportive se déplaçant d’écoles en écoles ce qui lui permettait d’avoir des contacts et de transmettre des messages. Pour gagner sa vie il prit un emploi au service du contrôle des pommes de terre de semence. Membre de Libération-Nord, en février 1944 il dut remplacer Yves Lavoquer au sein du CDL Clandestin jusqu’à la Libération. Le mouvement Libération-Nord ayant été sérieusement décapité après la vague d’arrestations du mois de février 1944, Stanis Le Moel fut chargé de remettre sur pied l’organisation dans le département. Il assura notamment la liaison avec la direction nationale du mouvement à Paris ainsi qu’avec Tanguy-Prigent.

Il fut nommé officiellement membre du CDL lors de la réunion du 22 août 1944 en tant que représentant laïc et enseignant dont la profession a joué un rôle important dans la Résistance. Il fut notamment chargé des dossiers de l’épuration au sein du CDL. En novembre 1944 il devint le directeur du Combat Social, organe de la fédération socialiste des Côtes-du-Nord. Il fut un des responsables de la fédération socialiste des Côtes du Nord au côté de Lavoquer, Antoine Mazier, Francis Rouvrais* et Yves Rallon. En avril 1945 Stanis Le Moel fut nommé inspecteur adjoint pour l’éducation physique et les sports et chargé de la Direction départementale de la jeunesse et des Sports après la guerre. Il occupa ce poste jusqu’à sa retraite.

Il se maria à Anne-Marie Gillet le 9 août 1922. Le couple eut deux enfants nés en 1925 et 1929.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143989, notice LE MOEL Stanislas, Yves, Mathurin par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 7 janvier 2013, dernière modification le 28 novembre 2022.

Par Alain Prigent, François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 1T1564, dossier professionnel versé par l’inspection académique. — Arch. de l’UD CGT des Côtes d’Armor. — Arch. de la FSU 22 (bulletins des sections départementales du SNI et de la FEN). — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. — Alain Lozach, Visages de la Résistance bretonne, Coop Breizh, 2003. — Alain Prigent, Les instituteurs des Côtes-du-Nord sous la IIIe République (Laïcité, amicalisme et syndicalisme), Éditions Astoure, 2005. — François Prigent, Les réseaux socialistes en Bretagne des années 1930 aux années 1980, thèse de doctorat, Université de Rennes 2, 2011.

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