ALIGNIER Auguste (ou Louis) [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche

Né le 13 avril 1873 à Bouhy (Nièvre) ; mort le 3 avril 1919 à Nanterre (Hauts-de-Seine) ; fossoyeur ; anarchiste et syndicaliste.

Louis Alignier était, en 1910-1911, membre du Groupe d’action révolutionnaire de Puteaux, formé à la bourse du travail. Il habitait au 33, bd Richard-Lenoir. En octobre 1910, à l’occasion de la grève des serruriers, il fut cosignataire d’une affiche antimilitariste placardée dans la ville, qui reproduisait des passages du Manuel du soldat de Georges Yvetot. Les autres signataires étaient Édouard Boudot, Fayard, Forget (s’agit-il d’Edouard Forget ?), Louviot, Noblet, Eugénie Attinost et Marie Alliot.

Le 24 mai 1911, ils furent traduits en justice devant la cour d’assises de la Seine, et défendus par Mes Uhry, Cluzel et Boucheron. Alignier fut condamné à un mois de prison et 500 francs d’amende pour « injures à l’armée » avec « circonstances atténuantes ». Forget et Boudot furent pour leur part condamnés à trois mois et 500 francs. Tous les autres furent acquittés.

Le 8 juillet 1911, il se constitua prisonnier avec Boudot et fut écroué à la Santé, au droit commun. Tous deux firent la grève de la faim pour bénéficier du régime politique. Le 14 juillet, elle était toujours en cours.

Le 24 septembre 1911, Louis Alignier représenta la bourse du travail de Puteaux au grand meeting contre la guerre à l’Aéropark, à Paris. Deux jours plus tôt, il avait pris la parole dans un meeting similaire impasse de la Grange-aux-Belles. Il déclara qu’en cas de mobilisation, les soldats devraient retourner leurs fusils contre les officiers, et les ouvriers faire flamber les titres de propriété sur la place publique et faire la révolution.

Le 24 août 1913, il fut délégué au congrès de l’Union des syndicats de la Seine, et s’opposa à la normalisation des comités intersyndicaux.

Il fut, avant 1914, gérant du périodique Rénovation.

En 1918, il participa au lancement du journal pacifiste La Plèbe, qui dans son premier numéro se définissait ainsi : « Syndicaliste, libertaire, socialiste, La Plèbe est l’organe de cette minorité militante de la branche française de l’Internationale qui s’est retrouvée pour la première fois, en août 1915, à Zimmerwald. Elle est l’organe de tous ceux qui, à l’épreuve du désastre, ont gardé intactes leur foi, leur raison, leur combativité, de tous ceux aussi des masses profondes que la guerre a réveillés... » La Plèbe parut pour 4 numéros du 13 avril au 4 mai 1918. Alignier en fut le gérant, L. Mangin en étant l’administrateur.

Le Libertaire annonça son décès le 13 avril 1919 à l’âge de 46 ans. Il laissait une veuve et trois enfants. Il se confond probablement avec A. Alignier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154535, notice ALIGNIER Auguste (ou Louis) [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 30 avril 2014, dernière modification le 30 décembre 2020.

Par Guillaume Davranche

SOURCES : CAC Fontainebleau 19940437/art337 (dossier Henry Combes) — L’Humanité du 25 mai 1911 — La Bataille syndicaliste du 25 août 1913 — Le Libertaire du 13 avril 1919 — René Bianco, « Cent ans de presse anarchiste », op. cit. — Etat civil.

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