SZANTO Madeleine [née GUTMAN]

Par Daniel Grason

Née le 5 février 1906 à Budapest (Hongrie), morte à une date inconnue ; résistante de la Main-d’œuvre immigrée (M.O.I.) ; déportée à Bergen-Belsen (Allemagne).

Fille de Maurice et de Charlotte, née Roth, Madeleine épousa Robert Szanto demeurait 55 rue Lhomond à Paris (Ve arr.), des militants de la Main-d’œuvre immigrée passaient par son domicile pour y recevoir des bons d’achat, des cartes textiles, de l’argent… À l’issue de filatures des inspecteurs de la BS2 arrêtèrent le 26 octobre 1943 Joseph Dawidowicz, commissaire politique des FTP-MOI de la région parisienne. Dans l’un de ses domiciles clandestins, ils saisissaient notamment : des listes d’effectifs et un état numérique dactylographié des divers détachements FTP-MOI.
La direction des Renseignements généraux réalisa le 17 novembre 1943 un vaste coup de filet, trois inspecteurs de la BS2 arrêtèrent dès 6 heures 30 du matin Madeleine Szanto ainsi que Nora Pincherlé, une étudiante italienne qu’elle hébergeait. Les policiers saisissaient deux calepins portant des indications manuscrites, une étoile jaune portant la mention « Juif », différents papiers dont une carte d’identité au nom de Ernest Mandl domicilié au 55 rue Lhomond (Ve arr.).
Les policiers tendirent une souricière, ils interpellèrent : Marcus Goldberg, Georges Donath, Étienne Taub. Elle fut internée le 20 janvier 1944 sous le matricule 11813 au camp de Drancy réservé aux Juifs, déposa 4 800 francs au bureau de l’administration du camp (reçu n° 49 dans le carnet de fouilles n° 63).
Elle était le 23 juillet 1944 dans le convoi n° 80 de trois cent cinquante déportés dont soixante-dix-sept enfants à destination de Bergen-Belsen (Allemagne). L’armée britannique libéra le camp le 15 avril 1945, des milliers de cadavres jonchaient le sol, 60 000 prisonniers s’y trouvaient, 13 000 d’entre eux très faibles moururent peu après leur libération. Après l’évacuation de Bergen-Belsen, l’armée britannique brûla complètement le camp pour éviter la propagation du typhus.
Madeleine Szanto surmonta-elle cette terrible épreuve ? Rentra-t-elle en France ? Elle a été homologuée Gutman épouse Mandl ex. Szanto au titre de la Résistance intérieure française (RIF). Sur le portail du Centre de documentation juif contemporain (CDJC), elle y figure avec la précision « survivant ».
Le nom de Madeleine Szanto a été gravé sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah (dalle n° 2, colonne n° 13, rangée n° 2), au 17 rue Geoffroy-l’Asnier à Paris (IVe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161725, notice SZANTO Madeleine [née GUTMAN] par Daniel Grason, version mise en ligne le 28 mai 2020, dernière modification le 28 mai 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 137 BS2, PCF carton 15 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste du 29 novembre 1943, 77W 783. – Bureau Résistance GR 16 P 281818. – Site internet CDJC.

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