L’HOSTIS Georges, Claude

Par Daniel Grason, Gérard Larue

Né le 1er novembre 1906 à Brest (Finistère), mort en déportation le 28 avril 1945 à Parchim (Allemagne) ; plombier ; résistant FTP.

Georges L’Hostis
Georges L’Hostis
Arch. PPo. (avec l’aimable autorisation des archives de la Préfecture de police)

Fils de Claude et de Jeanne, née Pouliquen, Georges L’Hostis exerçait le métier de plombier. Pendant la guerre, il demeurait 21 Rue Rebéval à Paris XIXe arr. Il entra dans les FTP au cours du deuxième semestre 1942, était en contact avec Roger Pinçon qui avait la responsabilité des dépôts où étaient entreposés des explosifs.

En décembre 1942, en région parisienne les policiers arrêtèrent près de deux cent cinquante militants communistes, dont une soixantaine à la mi-décembre. Parmi ces derniers une quarantaine était des FTP de la région ouest de Paris. Clandestin, Robert Camus était chargé de la structuration et du recrutement des FTP, en difficulté de refuge, il demanda à Georges L’Hostis avec qui il avait des liens de parenté s’il pouvait l’héberger, celui-ci accepta.

Le dimanche 13 décembre Henri Fongarnand dit René Rolland, responsable militaire de la région P1 de l’inter région parisienne et Roger Pinçon dit Pierre devaient se rencontrer aux abords de la sortie de la gare de Clichy Levallois-Perret. Les forces policières organisaient régulièrement des contrôles d’identité près des gares SNCF et dans les stations de correspondance du métropolitain. Les deux hommes se voyaient pour la seconde fois, ils étaient interpellés vers 8 heures 45, fouillés ils portaient sur eux des documents qui ne laissaient guère de doute sur leur appartenance aux FTP. Emmenés dans les locaux de la BS2, interrogés, ils furent tabassés voire torturés, détenus une dizaine de jours par les BS avant l’être livrés aux Allemands.

Trois inspecteurs de la BS2 l’interpellèrent Robert Camus le 17 décembre 1942, il portait sur lui un pistolet calibre 6,35 m/m avec un chargeur garni de cinq balles plus une dans le canon. Son domicile de Villeparisis était perquisitionné ainsi que le logement du 21 Rue Rebéval où Georges L’Hostis l’hébergeait. Les policiers saisissaient un plan des différents centres ferroviaires de la Grande ceinture, d’autres objectifs en vue d’attentats à Mantes-Gassicourt et à Meudon, ainsi que les numéros matricule de groupes FTP de la région P7 de Sartrouville (7211) et Conflans-Sainte-Honorine (7221). Deux pistolets dissimulés dans les ressorts d’un divan étaient découverts, sous un autre lit, une valise contenant dix-neuf mille cinq cents francs, ainsi qu’une clef. Lors des interrogatoires où il fut battu, peut-être torturé, Robert Camus dégagea la responsabilité de Georges L’Hostis, déclarant que tous les documents et les armes lui appartenait.

Le 17 décembre Georges L’Hostis se présentait rue de la Grange-aux-Belles au domicile de Roger Pinçon, trois inspecteurs de la BS2 étaient dans le logement, il fut arrêté. Emmené dans les locaux des BS il fut battu lors des interrogatoires. La clef était celle d’un garage loué par Claude Umido au 3 rue de la Renaissance à Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Dans le garage une automobile Peugeot volée le 13 août 1942 était découverte, elle servit lors d’une opération de récupération de fonds contre un encaisseur de la SNCF à Rueil-Malmaison, l’homme fut tué. Dans le véhicule étaient dissimulés : un revolver, un fusil mitrailleur, des chargeurs et des cartouches.

Livré aux Allemands, incarcéré à Fresnes, Georges L’Hostis était dans le convoi de mille quatre cent soixante-six hommes qui partit le 24 janvier 1943 de Compiègne à destination de Sachsenhausen (Allemagne). Il fut affecté au Kommando où huit mille détenus travaillaient en 1944 à la fabrication de moteurs pour le constructeur de moteurs d’avion Ernst Heinkel. Le camp était évacué le 21 avril 1945, les déportés entamaient une terrible marche de la mort, matricule 58802 Georges L’Hostis mourut à Parchim le 28 avril 1945.

Marguerite Camus épouse de Robert porta plainte le 7 décembre 1944 devant la commission d’épuration de la police contre les policiers qui arrêtèrent son neveu Georges L’Hostis pour son « activité patriotique ». Elle déclara que dans son domicile de la rue Rebéval un costume lui appartenant avait été volé ainsi que vingt mille francs (le scellé n° 107 indiquait dix-neuf mille cinq cents francs).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166990, notice L'HOSTIS Georges, Claude par Daniel Grason, Gérard Larue, version mise en ligne le 29 octobre 2014, dernière modification le 29 octobre 2014.

Par Daniel Grason, Gérard Larue

Georges L'Hostis
Georges L’Hostis
Arch. PPo. (avec l’aimable autorisation des archives de la Préfecture de police)

SOURCES : Arch. PPo., BS2 carton 22 bis, PCF carton 13 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste, 77W 559, 77W 3116, KB 5, KB 8, KB 18, KB 54, KB 102. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

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