COLLE Armand, Isidore.

Par Jean Puissant

Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand), 12 juin 1910 – Gand, 25 février 1992. Ingénieur technicien, syndicaliste, dirigeant national du syndicat libéral, fils d’Alfons Colle et petit-fils d’Isidore Colle.

Armand Colle est le fils d’Alfons Colle, principal fondateur du syndicalisme libéral national. Il suit les traces de son père tou comme ce dernier a suivi celles du sien. Armand Colle devient en effet directeur administratif de la Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB) le 10 mai 1940. Il est la cheville ouvrière du syndicat libéral, aux côtés de son père qui en constitue la principale figure de proue.

Armand Colle est partisan de la prise de distance avec le Parti libéral, en particulier lorsqu’il se transforme en Parti de la liberté et du progrès (PLP) en 1961, intégrant une partie de l’aile droite « entrepreneuriale » du monde catholique. Même si c’est seulement en 1989 que les statuts proclament l’indépendance politique de l’organisation, la CGSLB est « le syndicat le plus centralisé de Belgique ». (voir FANIEL J., VANDAELE K., 2011) Il ne dispose en effet que de deux centrales professionnelles : le Syndicat libre de la fonction publique (SLSP) qui remonte aux années 1920 et l’Association professionnelle - francophone - du personnel de l’enseignement libre (APPEL). C’est Armond Colle qui, succédant à Van Glabbeke, en 1959, en devient le président. Le décès de son père, Alfons, en 1968, lui laisse l’entière direction.

Armand Colle poursuit l’ancrage du syndicat libéral dans les organes de concertation sociale, malgré les efforts des deux syndicats, chrétien et socialiste, dominants pour l’en écarter. En 1973, pour la première fois, la CGSLB participe à la conférence de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève. En 1982, Colle intègre pour la première fois la délégation belge au Comité économique et social des Communautés européennes. Mais le syndicat libéral reste en dehors de la Confédération européenne des syndicats (CES). Il démissionne pour raison de santé en 1989. Armand Colle succède à son père à la présidence de l’Union syndicale mondiale qui organise des conférences annuelles jusqu’à l’année de son décès, pour disparaître ensuite.

Le syndicat libéral passe de 100.000 à 200.000 affiliés entre 1960 et 1979. La progression (en voix) lors des élections sociales est constante après-guerre : elle atteint 7% sous la direction d’Armand Colle.

En 1954, Armand Colle se rend au Congo afin d’y jeter les bases d’un syndicalisme libéral (1956).

Armand Colle est le troisième et dernier représentant d’une dynastie syndicale, rare, qui a commencé ses activités à Gand, pour s’étendre à la Flandre, puis à l’ensemble du pays.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172621, notice COLLE Armand, Isidore. par Jean Puissant, version mise en ligne le 28 avril 2015, dernière modification le 26 septembre 2021.

Par Jean Puissant

SOURCES : FANIEL J., VANDAELE K., « Histoire de la Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB) », Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 2123-2124, Bruxelles, 2011 – Het Kamersplein, nieuwsbrief van het liberaal archiev, n°11, 2008 (icono : portrait par le peintre Opsomer).

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