SIFFERT Xavier

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 30 novembre 1901 à Rosheim (Basse-Alsace annexée), mort le 10 juillet 1964 à Strasbourg (Bas-Rhin), employé de la Sécurité Sociale à Strasbourg ; militant de la CGTU puis de la CGT, communiste depuis 1924 ; interné du 30 mai 1942 au 6 juin 1944, mis au travail forcé jusqu’au 25 avril 1945 ; membre du CF du Bas-Rhin de 1932 à 1939, membre de la commission de contrôle financier de la fédération du Bas-Rhin de 1957 à 1961.

Xavier Siffert ne connut pas son père. Sa mère, Marie Siffert, avait deux enfants et était lavandière à domicile. Catholique, elle n’avait pas d’opinions politiques connues. Personne dans la famille n’était francophone.
Xavier fit ses études primaires en langue allemande à Rosheim, jusqu’à 14 ans. Il n’apprit jamais le français. Il travailla d’abord chez un vigneron. Il fit son service militaire français en 1919, à Tours (Indre-et-Loire). Il se fit embaucher ensuite dans les Aciéries de Lorraine, à Villerupt (Meurthe-et-Moselle). C’est là qu’il se syndiqua à la CGTU. Il adhéra au parti communiste en 1924. En 1929, les ouvriers qui avaient fait la grève contre la guerre du Maroc furent lockoutés. Il rentra alors à Strasbourg, où il obtint une place de commis à la Caisse d’Assurance maladie.
Il devint secrétaire de la section communiste de Neudorf en 1932 et fut élu au comité fédéral cette année-là.
Pendant l’annexion de fait, il milita au parti clandestin. Il fut arrêté, en même temps que Philippe Heiligenstein*, le 30 mai 1942 par la Gestapo pour faits de résistance (distribution de tracts, aide aux prisonniers de guerre…). Emprisonné à Strasbourg jusqu’au 24 juin 1942, il fut transféré au camp de sécurité de Schirmeck (matricule 1177) puis mis à l’isolement complet pendant un an à la prison de Saverne jusqu’au 17 décembre 1943 jusqu’à son procès. Xavier Siffert fut condamné par le Sondergericht de Strasbourg à 20 mois de réclusion pour préparation à la haute trahison. Le 31 décembre 1943, il quitta la prison de Strasbourg pour celle de Bruchsal (Bade, Allemagne). En avril 1944, il fut ramené au camp de Schirmeck. Le 6 juin 1944, il fut transféré au camp de travail de Schelklingen (Wurtemberg, Allemagne) et utilisé comme employé dans une brasserie. Il fut libéré le 25 avril 1945.
Il fut secrétaire de section en 1957 et élu membre de la commission de contrôle financier de la fédération du Bas-Rhin de 1957 à 1961. Xavier Siffert lisait tous les jours la presse de langue allemande. Sa santé se détériora progressivement à partir de 1950. Invalide à partir de 1961, il dut cesser de militer.
Il avait épousé le 20 novembre 1945 à Strasbourg Berthe Diebolt, vendeuse, communiste. Le couple eut trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172636, notice SIFFERT Xavier par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 15 mai 2015, dernière modification le 29 mars 2021.

Par Françoise Olivier-Utard

Sources : Archives du monde combattant - Fichier original d’habillement du camp de Schirmeck - entretien avec sa veuve Berthe Diebolt-Siffert.

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