VENDÉE Adrien, Jean

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason

Né le 19 mai 1909 à Châtellerault (Vienne), mort en déportation le 29 avril 1945 à Dachau (Allemagne) ; imprimeur, communiste, résistant.

Fils de Juste Vendée, cultivateur, et de Geneviève Boutault, domestique, Adrien Vendée s’était marié le 30 juin 1928 à Paris (IIe arr.) avec Hélène Léonie Odie. Ouvrier imprimeur, il avait été membre du PCF avant 1939, rattaché à la cellule du 2e arrondissement de Paris, le couple habitait 112 rue Saint-Denis. En 1931, il demanda l’autorisation de publier un journal « Le Saint-Denis » dont il aurait été le gérant. Cette publication devait être ronéotypée par la 2e section communiste Léopold-Bellan dans le IIe arrondissement de Paris. Ce projet n’eut pas de suite.
Du recrutement de Châtellerault, classe 1929, il a été mobilisé dès la déclaration de guerre, réformé définitif en janvier 1940. Le couple sans enfant vivait 18 Villa Raymond à Gentilly (Seine, Val-de-Marne). Après son retour d’exode, il travailla pour le Parti communiste clandestin. En août 1942, « Girard » le présenta à Léon Aubrun, imprimeur dans le XIVe arrondissement à Paris, qui travaillait pour la résistance communiste. Il travailla au tirage des tracts pour l’organisation clandestine. Permanent, il percevait 2500 francs par mois.
Le 18 octobre 1942 rue Mouton-Duvernet dans le XIVe arrondissement, Adrien Vendée tirait une charrette à bras vers 16 heures trois gardiens de la paix habillés en bourgeois l’interpellaient. Achille Fontana qui venait à sa rencontre prenait la fuite, mais fut rattrapé.
Dans la charrette des ramettes de tracts édités par le parti communiste clandestin à l’imprimerie Aubrun. Le chargement de soixante-six ramettes, pesait cinq cents kilos, 264 000 tracts intitulés « Les Anciens Combattants des deux Guerres appellent le Peuple de France à célébrer dignement le 11 Novembre. »
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, interrogé, probablement frappé, les policiers lui demandèrent le lieu de la destination finale du chargement. Il répondit qu’il l’ignorait. Son logement a été perquisitionné en dehors de sa présence, un livre de compte fut saisi, était mentionné des rentrées de papiers et des situations de dépenses d’août 1942.
En novembre 1942 il a été incarcéré à Fresnes. Déporté au départ de la gare de l’Est le 15 juillet 1943 en compagnie de Léon Aubrun, Lucien Bordier, Achille Fontana et René Brulay à Natzweiler (Bas-Rhin), ils étaient classés « NN » Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard), ce qui signifiait condamné à disparaître sans laisser de traces. Cette expression avait été empruntée par Hitler au livret de l’Or du Rhin de Richard Wagner.
Devant l’avance des troupes alliées, des déportés de Natzweiler ont été transférés en septembre 1944 à Allach kommando de travail de Dachau (Allemagne). Matricule 4598 Adrien Vendée y mourut le 29 avril 1945. Il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186522, notice VENDÉE Adrien, Jean par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason, version mise en ligne le 14 avril 2018, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo BS1 GB 068 et 1W 1804-91026. – Bureau Résistance GR 16 P 588315. – Livre Mémorial, Fondation pour la mémoire de la déportation [en ligne]. – État civil en ligne cote 9 E 79/344, vue 35, Arch. Dép. Vienne.

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