BIGOT Ernest

Par Jean-Luc Labbé

Né le 20 juillet 1876 à Saint-Pierre-de-Jards (Indre), mort le 6 septembre 1965 à Vierzon (Cher) ; cultivateur ; syndicaliste et militant « socialiste ouvrier » en 1908, PSU en 1914 et 1919, SFIO après 1920 ; maire de Saint-Pierre du 17 mai 1908 au 4 février 1933.

Cité dans l’encyclopédie de La France socialiste, parue en 1921, comme l’un des « principaux militants de la fédération socialiste de l’Indre à la veille de la guerre » et « maire de Saint-Pierre-de-Jards réélu en 1919, avec un conseil entièrement socialiste », Ernest Bigot était le fils d’Alexandre Bigot, cultivateur et adjoint au maire de Saint-Pierre-de-Jards de 1904 à 1908. La famille était domiciliée au lieu-dit La Carrellerie, dans cette commune rurale de Saint-Pierre-de-Jards, aux confins nord-est du département de l’Indre en limite du Cher et à égale distance d’Issoudun et de Vierzon ; Saint-Pierre recensait 450 habitants et 160 électeurs en 1904.
Anselme Hervet, cordonnier, avait réussi en 1896 à prendre la mairie et les socialistes étaient devenus hégémoniques au fil de leur progression aux élections locales et législatives. Aux élections municipales de 1908, Hervet (maire sortant donc) présenta une liste au nom du PSU dont il était le dirigeant cantonal. Il trouva en face de lui une liste au nom du « Parti ouvrier » conduite par Ernest Bigot. Au 1er tour, cette confrontation dut désarçonner l’électorat puisque la droite fit élire trois de ses candidats sur les dix sièges à pourvoir.
Une liste d’union des socialistes fut construite entre les deux tours sur la base des résultats du premier ; ce qui donna l’avantage au « Parti ouvrier » et à Ernest Bigot qui devint maire à 32 ans. Sept socialistes avaient été élus à ce second tour dont Hervet. Parmi les sept élus socialistes on dénombrait - configuration notable - trois journaliers agricoles dont l’un d’eux, Charbonnier (Ernest ou J-B, domicilié à Japperenard), devint adjoint-au-maire (il était sur la liste du PSU au 1er tour).
Ernest Bigot rejoignit le PSU, à supposer qu’il n’y était pas déjà ; PSU dont il était le responsable cantonal pour les élections législatives de 1913, suite au décès de Jacques Dufour, et 1914.
Parallèlement, Ernest Bigot prit des responsabilités dans le mouvement syndical. Lorsque se créa en mars 1910 le Syndicat des ouvriers agricoles et journaliers de Saint-Pierre-de-Jards, il prit en charge la trésorerie avant d’assumer le secrétariat en 1914. Un autre militant de ce syndicat de journaliers, Florentin Etienne, devint maire-adjoint en 1912 suite à la réélection de Bigot en mai de cette même année.
Lors des élections législatives de 1919, Saint-Pierre avait encore 138 électeurs inscrits dont 102 s’exprimèrent, donnant une moyenne de 58 voix (56,8%) aux candidats socialistes unifiés, 16 aux radicaux et 13 aux radicaux-socialistes. Dans ces conditions, les candidats PSU furent tous élus aux élections municipales qui suivirent et Ernest Bigot conserva son écharpe de maire. La même année il fut candidat non élu au Conseil d’arrondissement du canton de Vatan. Après la scission de 1920, il resta à la SFIO dont il sera le responsable pour le canton de Vatan et fut élu conseiller d’arrondissement en 1928. Maire sans discontinuer de 1908 à 1933, il ne se présenta pas aux élections municipales de cette dernière année.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190505, notice BIGOT Ernest par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 16 mars 2017, dernière modification le 8 décembre 2022.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Notice DBMOF. — Arch. Dép. Indre, 3 M 965. — Renseignements communiqués par la mairie de Saint-Pierre-des-Jards, janvier 1975. — Relevés des résultats électoraux et des bureaux syndicaux. — Recensements.

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