GERCHINOVITZ Élise

Par Daniel Grason

Née le 23 janvier 1918 à Paris (XVIIIe arr.), morte le 4 avril 1987 à Paris (XVIIIe arr.) ; sténodactylo ; résistante de la Main d’Œuvre Immigrée (M.O.I.).

Élise Gerchinovitz
Élise Gerchinovitz

Fille de Chaïm Gerchinovitz, tailleur, et de Fanny Grunstein, ménagère, Élise Gerchinovitz devint française en 1927 par naturalisation. Sans travail, elle demeurait parfois chez sa tante 38 rue Louis-Blanc à Alfortville (Seine, Val-de-Marne), parfois 16 rue Chevreul à Paris (XIe arr.). Elle avait quitté le domicile familial du 36 boulevard Barbès à Paris (XVIIIe arr.). Sa mère Fanny avait été déportée la première vers Auschwitz le 29 juillet 1942, son père Chaïm, tailleur, le 4 mars 1943 et sa sœur Charlotte, employée, le 20 novembre 1943.
Joseph Dawidowicz, commissaire politique des FTP-MOI de la région parisienne fut identifié par la police le 18 octobre 1943. Il était responsable aux effectifs, coordonnait le travail politique, disposait de liaisons avec la direction de la M.O.I. et avec celle des FTP, il en était également le trésorier, un poste clef. Le 26 octobre des inspecteurs de la BS2 l’arrêtèrent, les perquisitions de ses domiciles clandestins permettaient de découvrir des listes d’effectifs, des comptes rendus d’activité de la M.O.I., un état numérique dactylographié des divers détachements, etc.
Le 17 novembre 1943 soixante-sept membres des FTP-MOI et de la M.O.I. étaient interpellés. Deux inspecteurs de la BS2 se présentèrent ce jour-là à 6 heures 30 du matin au 31 rue Simart à Paris XVIIIe arrondissement, le logement était au nom de la tante de Mauricette Loutski, Wichna Zapolski, raflée, puis internée à Pithiviers (Loiret), et déportée à Auschwitz. Élise Gerchimovitz ouvrit la porte, elle fit part de son identité, Mauricette Loutski, arriva à son logis vers 8 heures et fut appréhendée. Selon les témoignages recueillis par les policiers dans le voisinage, Mauricette Loutski s’absentait de son domicile chaque jour pendant plusieurs heures, et elle recevait d’autres personnes chez elle quand Élise Gerchinovitz était là.
Internée le 20 janvier 1944 au camp de Drancy réservé aux Juifs sous le matricule 11822, elle déposa 340 francs à l’administration du camp (reçu n° 8 dans le carnet de fouilles n° 64). Le 3 février 1944, Élise Gerchinovitz était dans le convoi n° 67 de 1214 déportés, hommes et femmes à destination d’Auschwitz, 985 furent gazés à leur arrivée au camp. Le 27 janvier 1945 quand l’armée Soviétique libéra le camp il ne restait que 26 survivants de ce convoi dont 12 femmes, Élise Gerchimovitz était parmi les survivantes.
Elle habita 16 rue Sainte-Isaure dans le XVIIIe arrondissement, reprit probablement sa profession de sténodactylo. Malade, hospitalisée, elle mourut le 4 avril 1987 dans l’après-midi à l’Hôpital Bichat (XVIIIe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192229, notice GERCHINOVITZ Élise par Daniel Grason, version mise en ligne le 29 mai 2017, dernière modification le 4 juin 2017.

Par Daniel Grason

Élise Gerchinovitz
Élise Gerchinovitz

SOURCES : Arch. PPo. GB 137 BS2, PCF carton 15 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste du 29 novembre 1943. – Site internet CDJC. – État civil, acte de décès communiqué par madame Louisette Loutski. — État civil.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 179.

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