BLÉRON Roger, Jules, Armand

Par Daniel Grason

Né le 7 septembre 1910 à Saint-Plantaire arrondissement de La Châtre (Indre), mort le 25 août 1973 à Châteauroux (Indre) ; menuisier ; communiste ; résistant ; interné.

Roger Bléron
Roger Bléron

Fils de Jules Bléron, cultivateur, et de Joséphine Ripoteau, ménagère, Roger Bléron alla à l’école primaire, il obtint le CEP. De la classe 1930 du recrutement de Châteauroux, il fit son service militaire dans le service auxiliaire. Il vint vivre à Paris, il épousa Norma, Ida Nicoletti le 13 mai 1933 à Villejuif (Seine, Val-de-Marne), le couple vivait 56 rue de Labrouste à Paris (XVe arr.). Il exerçait sa profession de menuisier aux usines Caudron Renault à Boulogne-Billancourt. Il adhéra au parti communiste, fit partie de la cellule 1578. Les réunions se tenaient dans un café de la rue Brancion (XVe arr.) Après la promulgation du décret du 26 septembre 1939 qui mettait hors la loi le parti communiste et les organisations et associations s’y rattachant, Roger Bléron cessa toute activité.
Au cours de l’hiver 1940, il reçut la visite de Madeleine [Marzin], elle lui demanda s’il voulait reprendre de l’activité au sein de l’organisation clandestine. Il refusa tout en lui disant qu’il se considérait comme un sympathisant. Elle revint le voir à plusieurs reprises, il lui fit la même réponse. Elle lui donna des tracts, il en prit connaissance puis les brûla.
Au cours de l’hiver 1941, Yvonne Chauviré prenait la succession de Madeleine Marzin, il lui opposa la même réponse, elle rétorqua « qu’il avait tort. » Á la mi-mai 1942, visite d’un prénommé « Jules », nouveau refus de Roger Bléron.
Yvonne Chauviré rendit visite au couple Bléron le 30 mai 1942, elle informa qu’une manifestation avait lieu le lendemain, il s’agissait de « dérober des boites de conserves et de les distribuer à la foule. » Le rendez-vous était fixé à 9 heures 10 au métro Duroc.
Roger Bléron accompagna sa femme, à Duroc il rencontra Madeleine Marzin, Yvonne Chauviré et un jeune surnommé « Julot ». Un nouveau lieu de rendez était fixé, station de métro Odéon, là, Madeleine Marzin informa qu’il fallait se « rendre par groupes séparés, rue de Buci. » Roger Bléron se retira aussitôt du groupe dans lequel il était et rentra à pied chez lui. Son épouse était déjà là, inquiète. Elle savait que des coups de feu avaient été tirés.
Le 1er juin Yvonne Chauviré rendit visite au couple Bléron. Elle estimait « que la bagarre qui avait eu lieu était bien regrettable. » Elle ajouta « Qu’il n’avait jamais été dans les plans des dirigeants ce cette manifestation de déclencher une telle échauffourée. »
Le 3 juin 1942, plusieurs inspecteurs de la BS2 interpellaient Roger Bléron à son domicile, la perquisition a été infructueuse. Il fut interrogé dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police. Il retraça sans contrainte son parcours militant avant l’interdiction du Parti communiste, ses réticences, ses refus à participer à l’activité clandestine.
Roger Bléron témoigna devant la commission d’épuration de la police en 1945. Il déclara dans une première déposition : « J’ai été arrêté avec ma femme le 3 juin 1942 et conduit dans les locaux des BS pour interrogatoire. Je fus remit en liberté quelques temps après ; quant à mon épouse, elle a été incarcérée à la prison de la Roquette, puis internée à Rennes, d’où elle a été déportée en Allemagne, le 5 avril 1943. » (9 mars 1945).
Dans une seconde déposition, après avoir retracé son parcours carcéral, il déclara : « Je sais que ma femme a été maltraitée, car moi-même arrêté, j’entendais les cris de douleur qu’elle poussait. Je ne puis indiquer quels étaient les auteurs de ces sévices, car je n’ai jamais revu ma femme. Rien n’a été dérobé au cours de la perquisition. » (4 juin 1945).
Son épouse Norma rentra de déportation. Roger Bléron a été homologué Interné résistant (DIR) au titre de la Résistante intérieure française (RIF).

Il divorça en juillet 1957 pour se remarier le 5 août 1958 à Strasbourg (Bas-Rhin) avec Clotilde Weinzorn.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200481, notice BLÉRON Roger, Jules, Armand par Daniel Grason, version mise en ligne le 12 mars 2018, dernière modification le 4 juin 2019.

Par Daniel Grason

Roger Bléron
Roger Bléron

SOURCES : Arch. PPo. PCF carton 13 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux du 12 juin 1942, BA 2056, GB 098, 77W 3254, KB 18 (rapport du 9 mars 1945), 77W 3111 (rapport du 4 juin 1945), GB 172 (photo). – Bureau Résistance GR 16 P 64539. — État civil.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 172

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable