JEAUB Georges, Pierre

Par Michel Thébault

Né le 10 mai 1923 à Saint Clément (Corrèze), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Condat-en-Combraille (Puy-de-Dôme) ; militaire dans l’Armée de l’Air ; résistant MUR de l’Allier.

Georges Jeaub était le fils de Jean Jeaub âgé de 35 ans, ouvrier agricole et de Maria Pradinas âgée de 28 ans. Son père, mobilisé le 3 août 1914 au 63ème Régiment d’infanterie, fit toute la première guerre mondiale. Gazé en octobre 1918, caporal, décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze il ne fut démobilisé que fin septembre 1919. Il épousa le 20 novembre 1920 à Saint-Clément Maria Pradinas. Ils eurent trois enfants Irène en 1921, Georges en 1923 et Odette en 1930. Au recensement de 1936, la famille était domiciliée au lieu-dit Bussière, commune de Saint-Clément où le père de Georges était cultivateur. Georges Jeaub s’engagea dans l’armée d’armistice, dans l’Armée de l’Air, et fut sans doute affecté au 23ème groupement de DAT (Défense aérienne du territoire) créé en mai 1941 pour le secteur Clermont-Ferrand et Saint-Étienne. Après l’occupation de la zone libre en novembre 1942 et la dissolution de l’armée d’armistice, l’Armée de l’Air ne disparût pas complètement. Elle fut maintenue sous la forme d’une force de défense aérienne (batteries de DCA et postes de guets), sous le contrôle de la Luftwaffe, et fut chargée en appoint aux forces allemandes de la lutte contre l’aviation alliée. Des batteries et des postes de guet furent maintenus dans le département de l’Allier. Georges Jeaub était vraisemblablement affecté dans le secteur de Montluçon où il se maria le 11 mars 1944 avec Georgette, Jeanne Martin.

Comme de nombreux militaires de ces groupes, il s’engagea dans la Résistance après le 6 juin 1944.
En mars-avril 1944, les responsables des MUR d’Auvergne envisagèrent de regrouper leurs forces dans des « réduits » plus faciles à défendre. Le principe d’une forte concentration de maquisards accompagnée de parachutages massifs d’armes fut alors retenu afin d’organiser un réduit au Mont Mouchet. Le 2 juin 1944, les troupes allemandes lancèrent une première attaque contre le secteur du Mont Mouchet, attaque qui fut repoussée. L’appel aux renforts toucha alors les départements voisins et en particulier l’Allier. Dans la journée du 8 juin 1944, un convoi de 11 véhicules transportant de nombreux volontaires FFI originaires de Montluçon, Commentry, Huriel et Saint-Éloy-les-Mines partit à nouveau de la région de Montluçon. Georges Jeaub fit partie de ce convoi avec des volontaires de Montluçon.
A 3 heures 30 du matin, le 9 juin 1944, une partie du convoi arrivé à Condat-en-Combraille emprunta par erreur la route nationale reliant Limoges à Clermont-Ferrand, et se dirigea vers Saint-Avit et le département de la Creuse tout proche. Au lieu-dit Bavard entre les deux villages, il se trouva face à un convoi militaire allemand stationné pour la nuit au lieu-dit Le Cheval Blanc. La supériorité militaire allemande face à un convoi mal équipé provoqua la destruction de sept véhicules et la mort de 29 résistants, dont Georges Jeaub, pour certains morts en combattant (en protégeant la retraite des quatre derniers camions) et pour beaucoup exécutés sommairement après avoir été faits prisonniers.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Clément, sa commune natale en Corrèze et sur le monument commémoratif de Condat-en-Combraille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210615, notice JEAUB Georges, Pierre par Michel Thébault, version mise en ligne le 16 janvier 2019, dernière modification le 6 février 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Corrèze (État civil, recensements, registre matricule). — SHD Vincennes GR 16 P 308796. — AVCC Caen AC 21 P 59581 (nc). — Sites internet sur l’armée d’armistice — Mémoire des hommes. —Mémorial genweb. — État-civil Condat-en-Combraille.

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