Par Jacques Droz
Né le 4 décembre 1869 à Rybik (Silésie), mort le 9 décembre 1957 à Baarn (Pays-Bas) ; parlementaire et ministre social-démocrate.
Fils d’un vétérinaire juif, Otto Landsberg fit ses études de droit à Berlin, au cours desquelles il entra au SPD et s’établit comme avocat à Magdeburg dont il fut élu conseiller municipal en 1903 et député au Reichstag en 1912. Il fut suspect dans cette assemblée à plusieurs de ses collègues, pour avoir refusé de quitter la salle au moment du « Hoch ! » en l’honneur de l’empereur, ce pourquoi il fut blâmé au congrès de Chemnitz. Il était cependant fort apprécié pour ses connaissances juridiques. Solidaire de la majorité pendant la guerre, il eut l’occasion d’exposer, en 1917 au congrès de Wurzbourg, les idées constitutionnelles du parti qui demandait l’extension du suffrage universel à l’ensemble des assemblées, le vote des femmes, l’abaissement de la limite d’âge pour le vote, la responsabilité parlementaire des ministres, la compatibilité des charges de député et de fonctionnaire et cela dans une monarchie qui se sentirait une âme républicaine. Au moment de la révolution, il appartenait au Conseil des commissaires du peuple et, membre de l’Assemblée nationale, entra comme ministre de la Justice dans le cabinet Scheidemann dont il démissionna, après avoir participé aux négociations de paix, pour ne pas avoir à signer le traité de Versailles. De 1920 à 1924, il représenta l’Allemagne comme ambassadeur à Bruxelles où il fit beaucoup pour rétablir la situation morale de son pays. En 1924, il s’établit à Berlin comme avocat et participa au procès intenté par Ebert à un journaliste qui l’avait accusé d’avoir organisé, en 1917, les grèves dans les usines de munitions. Député au Reichstag à partir de 1924, il intervint pour la réforme du droit pénal et dans la politique extérieure de l’Allemagne, comme partisan de Locamo et de l’entrée de l’Allemagne dans la SDN. Réfugié en 1933 en Hollande, il ne se désintéressa pas entièrement des mouvements de résistance, donnant des articles au Neuer Vorwärts et s’informant même des entreprises de Münzenberg à Paris. Des amis hollandais le protégèrent de la terreur nazie.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Student und Politik, 1925. — Die politische Krise der Gegenwart, 1931.
SOURCES : E. Hamburger, Juden im offentlichen Leben Deutschlands, Tübingen, 1968. — Susanne Miller, Die Regierung der Volksbeauftragten 1918/19, Düsseldorf, 1969. — Osterroth, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit. — Benz et Graml, op. cit.