ALEX René, Lucien

Par Gérard Larue

Né le 1er octobre 1886 à Ogeviller (Meurthe-et-Moselle), mort le 16 juillet 1956 à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis) ; directeur d’école ; combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et de Ceux de la Résistance (CDLR) de Stains ; Président du Comité de Salut Public de Stains en août 1944.

Fils d’Urbain, François, préposé des douanes et de Marie Mattern, il se maria avec Marie, Lucie, Joséphine, Suzanne Berthelin. Il habitait 8 avenue Paul-Vaillant-Couturier à Stains.
Appelé aux armées en septembre 1939, il fut réintégré le 13 août 1940 dans son poste de Directeur de l’école du Centre à Stains, jusqu’au 30 septembre 1944, date à laquelle il prit sa retraite.
Il appartint, selon le témoignage de Jean Magnier, au mouvement Ceux de la Résistance (CDLR) de Stains, sous les ordres du capitaine Jacques Bouillant et du capitaine de réserve Jean Magnier de Stains, qui avaient, avec Louis Bordes lieutenant FTPF alias Gardette, dirigé la Libération de Stains, en appui de la colonne du lieutenant-colonel Jacques Massu de la Deuxième DB du général Leclerc.
[Louis Bordes-17278], Président du Comité Local de Libération (CLL), raconta comment « Monsieur Alex » fut amené à lui laisser sa place de Maire provisoire à la Libération : « Nous sommes à la fin août 1944. Stains est à peine libérée. Il faut penser à choisir une personnalité qui puisse prendre en main la destinée de la commune. »
« J’ai été désigné comme Président du Comité Local de Libération. »
« À ce titre je propose à Monsieur Alex, directeur de l’école des garçons du Centre, membre du réseau "Henry", [mouvement rattaché au CDLR d’Aubervilliers créé par Henri Manigard] de prendre la place de Maire en attendant les prochaines élections municipales et de ce fait, le verdict de la population. »
« Je me rends ensuite à Paris , au siège du Parti communiste, 120 rue Lafayette. J’y rencontre Raymond Bossus entouré de quelques dirigeants du Parti. Nous parlons de la libération de Stains, des combats qui ont eu lieu, des pertes subies, et j’en arrive à leur parler de ma proposition à monsieur Alex. Moment de silence, puis Bossu, de sa grosse voix de basse me dit » : "avant- guerre, la commune était gérée par un maire communiste n’est-ce pas ?" (Jean Chardavoine, Premier Maire communiste élu en mai 1935).

- « J’acquiesçais. »
- « Alors en attendant il faut un maire communiste. »
- « Mais je n’ai personne à mettre, Marcel Pointet a été fusillé et d’autres camarades sont encore déportés ou prisonniers. »
- « Et toi ? » me dit-il !
- « Mais avant les combats, je n’étais jamais entré dans la mairie et je ne connais rien à ces affaires-là. »
- « Cela ne fait rien, tu vas aller voir Monsieur Alex, tu lui expliqueras qu’avant-guerre c’était un communiste qui était maire et qu’en attendant les élections, le Parti te désigne toi, pour remplir cette tâche ! »
– « Dire à quelqu’un ce n’est pas vous, mais moi qui vais occuper ce fauteuil, ce n’est pas facile. »
« Monsieur Alex l’a très bien compris ! C’est tout à son honneur ! »
« Je tenais dans cette histoire de Stains à lui rendre cet hommage. »
Le 29 avril 1945, Louis Bordes fut élu deuxième Maire communiste de Stains, après Jean Chardavoine, élu en mai 1935 sur une liste d’Union Patriotique Républicaine et Antifasciste, dans laquelle le nom de « Monsieur Alex » ne figura pas, devant une liste du MRP et une liste d’Action Socialiste Démocratique Antifasciste (Parti Socialiste SFIO et mouvement Libération-Nord réunis).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232493, notice ALEX René, Lucien par Gérard Larue, version mise en ligne le 29 septembre 2020, dernière modification le 29 septembre 2020.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch municipales de Stains, Stains et son Histoire, 1979 (page 363) Louis Bordes, Vladimir Thonet, Pierre Loiseaux – État-civil des villes d’Ogéviller et de Stains. – Dictionnaire historique de la Résistance, Sous la direction de François Marcot avec la collaboration de Bruno Leroux et Christine Levisse-Touzé, Ceux de la Résistance, p. 116-117, Guillaume Piketty.

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