PERROUAS Michel, François, Maurice

Par Michel Carvou

Né le 15 mars 1949 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne) ; dessinateur industriel puis technicien de laboratoire en photométrie ; responsable de la fédération JOC de Seine-sud-est (1967-1969) ; délégué syndical CFDT à Téléflex Synéravia (1975-2009), secrétaire général du syndicat des travailleurs de la métallurgie du Val-de-Marne (STM-94 CFDT) (1982-2009) ; secrétaire de la section du Parti socialiste de Yerres (Essonne)( 1988-1994 puis 2000-2006) ; président de la FCPE au collège Guillaume Budé à Yerres et au lycée Talma à Brunoy (Essonne).

Fils de Noël Perrouas, fonctionnaire à la préfecture de police de Paris puis ouvrier dans la métallurgie, originaire de la région nantaise, et de Yvonne Gaonac’h employée de Banque à la BNP, Michel Perrouas était le second d’une fratrie de deux garçons. Ses parents, catholiques non pratiquants, donnèrent à leurs enfants une éducation chrétienne.
Michel Perrouas, orphelin de père à 13 ans, fit sa scolarité primaire à l’école publique de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne). Après le certificat d’études primaires obtenu en 1963, il entra au collège d’enseignement industriel de Charenton (Val-de-Marne) où il obtint trois ans plus tard le CAP d’ajusteur. Il prépara ensuite le brevet d’enseignement industriel d’ajusteur, tourneur, fraiseur, au collège d’enseignement industriel de la rue de l’Ouest à Paris (XIVe arr.) qu’il obtint en 1967, doublé d’un CAP de dessinateur industriel. En 1968 il entra au lycée Jean Macé de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour préparer le baccalauréat F1 de construction mécanique qu’il passa avec succès en 1969.

Michel Perrouas adhéra à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) en 1966 à l’occasion des rencontres organisées dans le cadre de la préparation du rassemblement national Paris 67. Il participa à l’encadrement de stages de jeunes en Allemagne et suivit pour cela des cours d’allemand. En 1967, il devint responsable de la fédération JOC de Seine-Sud-Est. L’expérience de la JOC l’encouragea à continuer ses études et à entrer au lycée après l’obtention de son brevet d’enseignement industriel. Il s’y impliqua dans les grèves lycéennes de 1968.
Il garda de son passage à la JOC le sens de l’engagement, du partage et de l’action collective

Après l’obtention du baccalauréat, Michel Perrouas entra dans la vie active. Il trouva son premier emploi chez Tube et Précision à Maisons-Alfort et suivit pendant une année des cours du soir au lycée technique Dorian (Paris XIe arr.) pour de se perfectionner dans sa spécialité.
En juillet 1970 il fut appelé au service militaire qu’il effectua au camp des Loges, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), au bureau d’études d’installation des transmissions de l’armée de terre, avec le grade de 1ère classe.
Libéré de ses obligations militaires en juillet 1971, il travailla quelques mois dans l’entreprise de métallurgie Tréfimétaux à Créteil (Val-de-Marne) comme technicien méthodes, trouva un emploi de dessinateur industriel dans l’entreprise de connecteurs électriques PERENA à Montreuil (Seine-Saint-Denis) où il resta un an, puis chez Téléflex Synéravia, entreprise de fabrication de projecteurs et d’essuie-glaces d’avions, située dans la zone tertiaire de la Silic à Rungis (Val-de-Marne). Il y entra en 1973, sur recommandation de Laure Amour elle-même ancienne militante de la JOC. Il fut embauché dans le bureau d’étude de cette entreprise où la majorité des 220 salariés de l’établissement étaient ouvriers. Il resta dans ce bureau d’étude jusqu’en 1999. Ensuite, après avoir suivi des stages dans différentes écoles d’optique, il devint technicien de laboratoire en photométrie. Il quitta l’entreprise en 2009, au moment de sa retraite, et termina sa carrière avec un échelon de programmeur. Entre-temps, l’entreprise qui appartenait au groupe TISSMETAL fut rachetée au début des années 2000 par la société ECE du groupe ZODIAC, puis par le groupe SAFRAN.

Peu après son entrée dans l’entreprise, Michel Perrouas adhéra à la CFDT et s’engagea dans la section syndicale animée par Joël Viardot et Jean Claude Montaner. Il fut désigné délégué syndical, puis élu délégué du personnel de 1976 à 2009 et devint secrétaire de la section de 1978 à 2008.
Avec les militants de sa section il soutint des conflits de courte durée sur les salaires et le pouvoir d’achat. Il prit à cœur la défense des cas personnels, luttant contre les injustices, les sanctions arbitraires ou les licenciements jugés abusifs. Il s’impliqua à faire prendre en compte le point de vue des salariés à l’occasion des changements technologiques comme l’introduction de machines à commande numérique. Il engagea sa section dans la mise en place des lois Auroux dans l’entreprise en 1982, notamment pour faire valoir le droit d’expression des salariés sur leurs conditions de travail. Après chaque réunion du comité d’établissement et des délégués du personnel, il anima les réunions d’information du personnel d’une demi-heure sur le temps de travail que les syndicats CFDT et CGT avaient obtenues et auxquelles participaient de 80 à 150 personnes suivant les sujets.

Sous son impulsion, et grâce, entre autres, à ses qualités relationnelles avec les personnes qui savaient pouvoir compter sur lui, la CFDT progressa dans le collège des employés techniciens et dessinateurs et cohabita en bonne entente avec une CGT majoritaire.
Suite à la fermeture programmée de l’établissement Téléflex de Rungis dans le cadre de la stratégie industrielle de l’entreprise, et après le déplacement en 2006 du bureau d’études à Paris et de l’après-vente à Plaisir (Yvelines), Michel Perrouas milita pour que la fermeture du site se fasse sans licenciements secs. La CFDT et la CGT négocièrent ensemble un accord comportant des clauses de reconversion dans les entreprises du groupe ZODIAC, de la formation reconversion et des départs volontaires pour ceux qui souhaitaient devenir auto entrepreneurs.

Dans le cadre de la réorganisation de l‘Union parisienne des syndicats de la métallurgie (UPSM-CFDT) initiée en 1975, Jacques Debesse, permanent de l’UPSM, sollicita les sections du département pour la constitution d’une équipe d’animation du secteur métallurgie du Val-de-Marne ayant vocation à devenir un syndicat. Avec Alain Deswartes du laboratoire Philips (LEP), de Jacques Libouroux de l’entreprise Junior et de Stanilas Starchursky de Drouet Diamond, Michel Perrouas accepta la mission et devint le secrétaire du nouveau secteur.
La jeune équipe mit en place l’animation des réunions et le suivi des sections relevant de leur champ de couverture. Elle assura la relation avec les autres syndicats et secteurs de l’UPSM, apporta son concours à la création de nouvelles sections et le soutien des conflits dans les entreprises.
Michel Perrouas chercha à favoriser l’échange et le partage d’expérience entre la vingtaine de sections CFDT présentes dans le département et très différentes en termes de métiers, de nombre de salariés et de structures industrielles. Il représenta son secteur aux congrès de la Fédération générale de la Métallurgie (FGM CFDT) de 1979 à Strasbourg et de 1981 à La Rochelle. Il se trouva confronté à la crise de réduction des moyens et de restructuration que traversa l’UPSM à partir de 1980 et défendit la ligne prônant la solidarité financière entre les syndicats de la métallurgie parisienne. Il organisa le passage du secteur du Val-de-Marne en syndicat, dont le congrès constitutif se tint à Créteil (Val-de-Marne), le 25 mars 1982. Lors de sa constitution, le syndicat des travailleurs de la métallurgie du Val-de-Marne (STM 94 CFDT) se composait de vingt-cinq sections syndicales d’entreprises, d’une commission exécutive de huit membres élue à l’unanimité par le congrès et dont Michel Perrouas fut élu secrétaire général aux côtés d’Alain Deswartes du LEP (Philips), secrétaire adjoint, et d’Henri Fournier de Mazda, trésorier.

Michel Perrouas, convaincu que les changements sociaux ne pouvaient se faire que par le politique, adhéra au Parti socialiste en 1974, après la mort de Georges Pompidou. Il participa à la vie de la section de Maisons-Alfort où il résidait.
En 1979, après son déménagement à Yerres, il occupa la poste de secrétaire de la section du Parti socialiste de cette ville durant deux mandats de six ans de 1988 à 1994 et de 2000 à 2006. Il se présenta à chaque élection municipale de 1983 à 2020 sans jamais être élu, aimant préparer ce genre d’élections locales qui correspondaient à son esprit participatif.

Michel Perrouas s’était marié en 1969 à Maisons-Alfort avec Monique Bernard. Le couple eut deux garçons, nés en 1969 et 1972. Après son divorce en 1985. Michel Perrouas vécut maritalement avec Marie Dubuc, professeur de collège, avec qui il eut deux enfants, une fille, Gabrielle, née en 1991 et un garçon, Augustin, né en 2004.

En 2007, il s’engagea à la Fédération du conseil de parents d’élèves (FCPE) en école primaire. Il devint ensuite président de cette même fédération au collège Guillaume Budé de Yerres, puis à partir de 2017 au Lycée Talma de Brunoy.

Michel Perrouas suivit un parcours militant proche de son frère ainé Alain Perrouas, né en 1946. Militant jociste, syndicaliste CFDT à EDF, secrétaire de la Fédération CFDT Gaz-Électricité, militant socialiste, conseiller municipal d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235585, notice PERROUAS Michel, François, Maurice par Michel Carvou, version mise en ligne le 13 décembre 2020, dernière modification le 13 décembre 2020.

Par Michel Carvou

Sources : Arch. de l’UPSM CFDT dont Edition locale du STM 94, Edito « Le syndicat, nous l’avons créé », CFDT Métaux sup, n° 04/A avril 1982. — Entretien avec Michel Perrouas, 6 juin 2019.

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