HATTA Shūzō

Né en décembre 1886 à Tsu ; mort le 30 janvier 1934. Pasteur ; militant anar­chiste.

Septième fils (cadet) de HATTA Kinbei, HATTA Shūzō naquit dans une vieille famille de Tsu, département de Mie, qui avait été, de génération en génération, au service de la famille TŌDŌ. Il mena une vie tranquille jusqu’à son entrée à l’École de commerce de Kobe, futur Lycée supérieur de commerce de Kobe, mais sa famille cessa de l’aider financièrement et il fut obligé de quitter cette école après trois ans d’études. Il se rendit alors à Tōkyō et attendit le moment de pouvoir reprendre ses études en travaillant comme livreur de journaux et comme marin.
Au cours d’un de ses voyages en mer, il visita Formose et s’arrêta à Taipei où il réussit à trouver un emploi, dans un bureau de poste. Ce fut vers cette époque ·qu’il se convertit au christianisme. Peu après, il regagna Tōkyō ; il fut admis en dernière année au Collège secondaire Meiji gakuin ; interne, il y fit la connaissance de KAGAWA Toyohiko et de KATŌ Kazuo. Mais, à la suite de divergences de vues avec ses professeurs, HATTA Shūzō quitta ce collège en cours d’études et s’éloigna à nouveau de Tōkyō.
Il commença à étudier la théologie au séminaire à Kobe, dont il fut diplômé en 1912, puis il devint pasteur et officia successivement dans les temples des départements de Gifu, de Yamaguchi, de Hiroshima et autres. Pendant cette période, il mit en cause la doctrine religieuse ; lors de son séjour à Hiroshima, en particulier, il se consacra plutôt à l’éducation des ouvriers et à la propagande idéologique qu’aux activités religieuses. Après le grand tremblement de terre du Kantō, il organisa une réunion pour protester contre l’assassinat d’OSUGI Sakae, ce qui lui attira définitivement l’hostilité de la ville et de l’Église. Il abandonna le christianisme en même temps qu’il quitta sa femme et revint à Tōkyō où il milita dans le mouvement ouvrier de tendance anarchiste et au centre d’entraide sociale animé par un groupe d’étudiants ; il eut des relations avec le Syndicat des typographes de Tōkyō, s’employa à faire renaitre le mouvement anarchiste et joua un rôle important mais discret dans la formation, en 1926, de la Ligue des jeunesses anarchistes (Kokushoku seinen dōmei ; mot-à-mot : Fédération des jeunesses noires), puis de l’Union nationale libre des syndicats (Zenkoku rōdō kumiai jiyū rengokai). Il s’efforça d’élaborer une théorie de l’anarchisme indépendante du syndicalisme et du marxisme, s’articulant sur la thèse socio-physiologique et l’anarchisme « pur ».
Lors des tensions suivies d’une scission qui se produisirent dans le courant anarchiste au cours des années 30, HATTA Shūzō fit partie, avec IWASA Sakutarō, du groupe de l’anarchisme pur (Junsei anakizumu). Malgré les progrès du militarisme et le recul du mouvement anarchiste, il ne renia pas ses opinions et continua à militer jusqu’à sa mort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237104, notice HATTA Shūzō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 17 mars 2021.

ŒUVRE : Shizenkagaku to museifushugi. (Les sciences naturelles et l’anarchisme), 1927. — Nōson shakaimondai kōza (Cours sur les problèmes sociaux dans la commune rurale), 1928. — Kaikyū tōsō selsu no gobyū (Erreurs dans la théorie de la lutte des classes), 1929. — Ikōshū : Museifu kyōsanshugi (Recueil posthume : Anarcho-communisme), 1971.

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