MATSUOKA Kōson (MATSUOKA Satoru dit)

Né le 8 mai 1879 dans le département de Kumamoto ; mort le 23 juillet 1904. Critique et poète socialiste.

Cinquième fils d’un riche exploitant agricole de Takada, dans le district de Yatsushiro, département de Kumamoto, MATSUOKA Kōson entra en 1895 à l’école secondaire dépendant de l’Université Dōshisha à Kyōto. Sous l’influence du sous-directeur de cet établissement, ABE Isoo, il s’intéressa à l’humanisme chrétien, puis participa directement à l’action chrétienne en entrant à l’Église de Rakuyo. Son intérêt pour les problèmes sociaux auxquels la pauvreté l’avait rendu attentif s’accrut. Vers la même époque, il commença à écrire des poèmes, sous l’influence de ses lectures : Byron, Carlisle et autres poètes occidentaux, ainsi que les poètes romantiques japonais tels que KITAMURA Tokoku et SHIMAZAKI Toson. Au cours de l’année 1902, MATSUOKA Kōson participa à plusieurs actions de bienfaisance : secours aux victimes de la pollution par le cuivre aux mines d’Ashio, soutien aux pensionnaires de l’orphelinat de Mino, à Gifu. L’année suivante, il était à Tōkyō où il s’inscrivit à l’Université Waseda, adhérant par ailleurs à l’Association socialiste (Shakaishugi kyōkai). C’est précisément dans la revue de cette association, Shakaishugi (Socialisme), qu’il publia un grand nombre de ses œuvres, comme le poème d’inspiration socialiste « Mitsu no koe » (Les Trois voix) et l’article de critique intitulé « YAMANOUE no Okura ga hinkyū mondō no uta wo yomu » (En lisant le poème de YAMANOUE no Okura, « Questions et réponses sur la pauvreté »). Doué d’un grand talent d’orateur, MATSUOKA Kōson fit sur le socialisme un certain nombre de conférences, dans le cadre de l’Association socialiste (Shakaishugi kyōkai) et de la Société des études sociales de Waseda (Waseda shakaigaku kai), faisant toujours sur ses auditeurs nue profonde impression. Ces activités furent malheureusement interrompues par la maladie. MATSUOKA Kōson souffrait en effet depuis un certain temps de tuberculose pulmonaire. Après être revenu à Kumamoto en 1904 afin d’y passer le conseil de révision, il retourna dans sa famille et, son état s’aggravant, il dut rester dès lors alité, pour mourir le 23 juillet, à l’âge de vingt-cinq ans. Tons les membres de l’Association socialiste et de la Société d’études sociales de Waseda ressentirent une vive émotion en apprenant le décès prématuré de ce poète socialiste de la première heure. Ils s’associèrent à sa veuve Fumiko pour publier un recueil de ses œuvres, Kōson ikō (Manuscrits posthumes de Kōson), qui fut publié en juillet 1905 mais interdit à la vente peu de temps après. Il contenait en effet un article intitulé « Kokka to shite no kimi ga yo » (Le « Kimi ga yo » hymne national) qui consistait en une critique acerbe de l’hymne national japonais, ce qui devait déplaire profondément aux autorités.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237372, notice MATSUOKA Kōson (MATSUOKA Satoru dit), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 13 juillet 2021.

ŒUVRE : Kōson ikō (Manuscrits posthumes de Kōson), 1905, réédition photographique par la Société pour la publication des matériaux littéraires de la période Meiji.

SOURCES : AMANO Shigeru, MATSUOKA Kōson — Umoreta Meiji no seishun (MATSUOKA Kōson, ou la jeunesse obscure de la période Meiji), 1962.

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