GIRELLI Angelo [Dictionnaire des anarchistes]

Par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy

Né à Cortona, Arezzo, Toscane (Italie) le 28 février 1886, mort le 8 juin 1955 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier sidérurgiste ; militant anarchiste et syndicaliste révolutionnaire en Italie et en France.

Élevé par le paysan Romualdo Benelli à Farneta di Cortona, il s’installait à Sasso d’Ombrone en 1897 pour habiter ensuite à Cinigiano et à Montalcino.
En 1910, il s’installait à Piombino, où il travaillait aux hauts fourneaux. Là il s’inscrivit à la Chambre du travail syndicaliste et adhéra au mouvement anarchiste.
Conseiller à la Commission de la Chambre du Travail (avec Paris Pampana, Pilade Jacometti, Primo Fastame et Domenico Rossi) il intervint, les 9 avril et 18 mai 1919, lors des travaux du Conseil général de la Chambre du Travail, au nom des ouvriers des hauts fourneaux.
Au IVème Congrès de la Chambre du Travail (janvier 1921), il était réélu membre de la Commission exécutive (avec Eligio Pozzi, Paris Abati, Giovanni Mancini, Ruffo Giorgi, Otello Cocchi, Luigi Taddei).
Après les violences fascistes qui conduisirent à la destruction de la Chambre du Travail Syndicaliste en juin 1922, il émigrait clandestinement à Marseille, en France. Là, il avait des liens étroits avec Zazzeri, Giulio Bacconi, Egizio Cennini, Paolo Bonatti et d’autres anarchistes.
En octobre 1932, il disparaissait subitement de la ville portuaire, mettant en alerte le consul italien qui craignait qu’il fût retourné en Italie afin de commettre un attentat. Il le signalait, le 12 novembre, au ministère de l’Intérieur, comme "militant actif du parti anarchiste", et le 24 novembre le chef de la police fasciste invitait le préfet d’Arezzo à lui fournir d’urgence toutes les informations disponibles sur l’exil de Girelli.
Cependant, ce dernier était à nouveau sur Marseille après quelques jours d’absence et, à la fin de l’année, donna son adhésion au Comité de défense de Pietro Cociancich et Dante Fornasari, accusés d’un attentat à la bombe contre la Maison des Italiens d’Aubagne (un repaire de fascistes).
Toujours très actif, il participait, le 9 janvier 1933, à l’inauguration de l’"Université populaire" de Marseille et le 29 janvier il était présent à la conférence d’Emilio Lussu sur la révolution italienne.
Le 10 octobre il était fiché et au printemps 1934 il faisait partie de la Fédération anarchiste du Sud-Est de la France, une organisation composée du Groupe Aurora (dont les principaux représentants étaient Girelli et Luca Bregliano), du Groupe communiste-anarchiste, (dont les éléments les plus connus étaient Edoardo Angeli, Celso Persici et Marcello Cicero), le Groupe de la "Belle de Mai", dont faisait partie Bacconi, le Groupe "Sacco e Vanzetti", (dont Leonildo Biasci était le secrétaire), et le Groupe de Toulon, (dirigé par Ugo Boccardi et Romualdo Del Papa).
Le 20 janvier 1935 il assistait à la conférence de Silvio Trentin sur "le Crépuscule du droit et de l’état bourgeois".
Le 1er mai 1936 il défilait dans le cortège du front populaire, avec Bacconi, Bregliano, Ludovico Rossi, Emilio Strafelini, Cesare Fietta et Lazzaro Turroni, derrière le drapeau noir des anarchistes, porté par l’épouse du camarade Ercolino Bardini.
Membre de la section marseillaise du Comité national pour victimes politiques, Girelli intervint, en novembre, à la conférence de Luigi Campolonghi à la Bourse du Travail de Marseille et participa au cortège le 13 novembre 1938, organisé par les communistes et les anarchistes pour protester contre l’assentiment de Mussolini au démembrement nazi de la Tchécoslovaquie.

Après la guerre Girelli restait à Marseille où il militait à la Fédération Anarchiste (FA) ainsi qu’à la CNT.
Il décédait à Marseille d’un cancer de la gorge.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242834, notice GIRELLI Angelo [Dictionnaire des anarchistes] par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 4 octobre 2021, dernière modification le 4 octobre 2021.

Par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy

SOURCES : Dizionario biografico online degli anarchici italiani.

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