HOULDINGER Auguste

Par Geniez Marc

Né le 31 octobre 1859 à Bonvillers (Moselle/Meurthe-et-Moselle), mort le 23 juin 1931 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise/Yvelines) ; instituteur puis directeur d’école, de CC puis d’EPS ; militant amicaliste et associatif, vice-président de l’ANPCC de 1911 à 1926 ; premier adjoint au maire de Saint-Germain-en-Laye de 1929 à 1931.

Houldinger
Houldinger
Année scolaire 1915-1916

Auguste Houldinger était le fils de Pierre Houldinger, carrier, né le 16 novembre 1825 à Volmerange-les-Mines (Moselle), décédé le 28 novembre 1903, et de Marguerite Lemoine, sans profession, née le 28 septembre 1833 à Bonvillers. Auguste Houldinger avait un frère, Lucien, né en 1868.

Après une scolarité primaire à Bonviller, il entra à l’école primaire supérieure de Briey (Moselle/Meurthe-et-Moselle) pour préparer le concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs de Meurthe-et-Moselle et opta pour la nationalité française en 1872. Sa fiche de candidat, établie le 3 août 1876, mentionne : « élève doté d’une très forte personnalité ». Ce fut pourtant à l’ENI de Versailles (Seine-et-Oise/Yvelines) qu’il se retrouva quelques semaines plus tard, reçu 3e de la promotion 1876-1879.

En 1879, à sa sortie de l’ENI, titulaire du brevet supérieur, il réussit le concours d’entrée à l’École d’enseignement secondaire spécial de Cluny (Saône-et-Loire), en section des sciences, à la session d’août 1879 mais démissionna en octobre pour raisons familiales. Il fut alors nommé instituteur-adjoint à l’école de la rue des Condamines à Versailles. Dès lors, il effectua toute sa carrière en Seine-et-Oise.

Titulaire du certificat d’aptitude pédagogique, l’inspection d’académie l’affecta aux Essarts-le-Roi à partir du 1er septembre 1881. Le 12 septembre 1882, Auguste Houldinger épousa, à Cernay-la-Ville (Seine-et-Oise/Yvelines), Berthe, Hélène, Marie Vial, née le 5 mai 1862 à Chamarande (Seine-et-Oise/Essonne), sans profession, fille de Louis, François Vial, boulanger, et de Marie, Héloïse Letemps.

Le couple eut deux enfants : Marguerite, Héloïse, née le 29 février 1884 aux Essarts-le-Roi, qui épousa Émile, Joseph Chevet, instituteur, maître de cours complémentaire (CC), futur vice-président de l’Association nationale du personnel des cours complémentaires (ANPCC), puis Lucien, Pierre né le 6 décembre 1901 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise/Yvelines), reçu major de la promotion 1917-1920 de l’ENI de Versailles, décédé après une grave maladie de quelques jours, le 25 août 1918 à Saint-Germain-en-Laye.

Nommé pour la première fois directeur d’une école à deux classes, à Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise/Seine-Saint-Denis), le 18 mars 1889, il quitta cette école le 17 décembre 1892 pour prendre la direction d’une école de quatre classes à Gonesse (Seine-et-Oise/Val-d’Oise). Le 4 avril 1896, il fut nommé à la direction de l’école de garçons de Rambouillet où il créa, le 1er octobre 1896, un CC, transformé en EPS à la rentrée d’octobre 1899. Comme c’était la règle, il perdit son poste de directeur qui revint à un titulaire du certificat d’aptitude au professorat des EPS et des ENI. La même année, Auguste Houldinger écrivit une monographie communale de Rambouillet, de 19 pages manuscrites, dans le cadre de l’opération lancée dans toute la France pour l’Exposition universelle de 1900. L’instituteur en poste devait rédiger une notice géographique et historique sur sa commune d’affectation. Il y décrivait en plus l’état du système éducatif dans la commune.

Le premier octobre 1899, l’inspecteur d’académie l’affecta à la direction de l’école de la rue de Mareil à Saint-Germain-en-Laye, puis en 1901 à la direction de l’école-CC de la rue de la Salle (sept classes) dans la même ville. Il y mit en place un carnet de notes et un livret de correspondance sur le modèle, modernisé, de ceux en vigueur depuis les années 1890 dans certains lycées.

Adhérent de l’Amicale des instituteurs et institutrices de Seine-et-Oise, il entra en conflit avec cette amicale une première fois, en 1907, à propos des programmes scolaires, puis, en 1909, concernant la rémunération des directeurs pour les études surveillées. Dans sa thèse, Les instituteurs de Seine-et-Oise : 1880-1914, Aline Fergant classe Houldinger (âgé de 48 ans et directeur d’école depuis 18 ans) parmi les « vieux directeurs » attachés à leur pouvoir.

Pendant l’année scolaire 1910-1911, Auguste Houldinger rejoignit Désiré Guérin qui venait de créer l’ANPCC dans les Ardennes. Avec Adolphe Vincent et Georges Tourey, il devint l’un des trois principaux organisateurs du premier congrès national de l’ANPCC qui se tint les 18 et 19 avril 1911 dans les locaux de l’école de la rue Dussoubs à Paris. Il y fut le rapporteur de la séance du 18 avril, consacrée aux traitements des personnels des CC. Élu le 19 avril 1911 parmi les 12 membres du premier conseil d’administration de l’ANPCC, il y exerça la responsabilité de vice-président. Ce conseil fut remplacé dès 1912 par un comité d’action dont les membres étaient élus par le congrès. Auguste Houldinger y occupa l’une des vice-présidences, de 1912 à 1926.

Mis en cause au sein de l’Amicale des instituteurs de Seine-et-Oise, ces « vieux directeurs » créèrent en 1912 une autre association, concurrente de l’amicale, l’Union pédagogique, qui compta dès la première année 350 adhérents dans la seule Seine-et-Oise. Consciente du danger que représentait la création de cette Union pour l’unité de la profession, l’amicale entreprit rapidement des démarches en vue d’une réunification qui intervint en 1913.

À partir de la mobilisation d’Aubin Aymard, président de l’ANPCC, le 1er août 1914, Auguste Houldinger assura l’intérim de la présidence de l’ANPCC pendant plus de trois ans. Pendant cette période d’intérim, où plusieurs responsables de premier plan de l’ANPCC furent mobilisés, Saint-Germain-en-Laye devint le centre névralgique de l’association, puisqu’Émile Chevet, gendre d’Houldinger et professeur dans le même CC, assura l’intérim de la trésorerie. Hélène Noillat, directrice de l’école-CC de filles de Saint-Germain-en-Laye, membre du premier conseil d’administration de l’ANPCC, apporta son aide ponctuelle à ses deux collègues.

L’activité de l’association fut certes ralentie mais ne s’interrompit jamais. Le comité d’action et le bureau continuèrent de se réunir et d’intervenir auprès du ministère de l’Instruction publique. Le bulletin de l’ANPCC, dont les parutions furent plus rares, signalait les collègues tués et blessés sur les champs de bataille et donnait quelques rares nouvelles de militants et adhérents restés en poste en zone occupée. De nombreuses initiatives y étaient relatées, montrant une solidarité effective qui s’exprimait notamment par le biais de dons multiples.

En octobre 1917, Aubin Aymard bénéficia d’un sursis d’appel attribué aux personnels de l’enseignement primaire des classes 1904 à 1914, en fonction notamment dans les EPS et les ENI et dont l’ANPCC obtint l’extension aux personnels des CC. Aubin Aymard proposa alors à Auguste Houldinger de conserver la présidence de l’association. Ce dernier refusa ; Aymard redevint président et Houldinger vice-président.

L’école-CC de garçons de Saint-Germain-en-Laye, passée à 10 classes en 1921 fut à son tour transformée en EPS au 1er octobre 1923. Par arrêté ministériel du 17 octobre 1923, Auguste Houldinger fut nommé professeur-adjoint dans la nouvelle EPS et, grâce à l’assouplissement de la règle ancienne obtenu par l’ANPCC, il en conserva la direction jusqu’à sa mise à la retraite d’office au 1er octobre 1926 pour raison d’âge et d’ancienneté. Il avait 48 ans et 11 mois de service. Il devint alors directeur honoraire d’EPS.

Auguste Houldinger conserva la vice-présidence de l’ANPCC jusqu’au congrès d’avril 1926, où il quitta le comité d’action et le bureau. Le congrès le nomma alors vice-président d’honneur de l’ANPCC. Il avait été fait officier d’académie en 1907, puis officier de l’Instruction publique en 1912, et se vit attribuer la Légion d’honneur par décret du 22 août 1926.

En retraite, ce travailleur acharné ne pouvait rester inactif. En 1926, le préfet de Seine-et-Oise le nomma administrateur du bureau de bienfaisance de Saint-Germain-en-Laye. Cette responsabilité s’ajoutait à celles de membre du comité de patronage de l’EPS, de membre de la section cantonale des pupilles de la Nation, de vice-président du patronage laïque de jeunes filles, de secrétaire de l’Association des membres de la Légion d’honneur et de trésorier de la Société d’horticulture.

Lors des élections municipales des 5 et 12 mai 1929, Auguste Houldinger entra au conseil municipal de Saint-Germain, qui l’élut premier adjoint au maire Ernest Bonin, par 23 voix sur 24. Sa forte personnalité et sa très bonne connaissance de la ville et de sa population lui donnaient une grande autorité dans le conseil municipal.

En février 1930, son épouse fut victime d’un grave accident. Elle décéda le 19 août. Il la soigna pendant toute cette période et ne se remit pas de cette perte. Moins d’un an plus tard, il mourut au domicile de sa fille et de son gendre. Ses obsèques eurent lieu le 27 juin 1931 à Saint-Germain-en-Laye, en présence de nombreux élus (nationaux et locaux) et d’une grande partie de la population de la commune. Le maire lui rendit un vibrant hommage en déclarant « …on le rencontre partout où l’on réclame dévouement et sacrifice ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248284, notice HOULDINGER Auguste par Geniez Marc, version mise en ligne le 22 mai 2022, dernière modification le 8 novembre 2022.

Par Geniez Marc

Houldinger
Houldinger
Année scolaire 1915-1916
Ecole-CC rue de La Salle en 1910
Ecole-CC rue de La Salle en 1910
Monographie communale de Rambouillet en 1899
Monographie communale de Rambouillet en 1899

1899 : Monographie communale de Rambouillet

SOURCES :
Arch. Nat., F/17/23848 ; 19800035/261/34843 — Arch. Dép., Yvelines, 1T/MONO 10 [20] ; 1T7 1609 — Arch. SNC-SNCL ; Collection des bulletins de l’ANPCC — Arch. mun. Saint-Germain-en Laye — Le musée de l’Éducation — Gallica BNF.fr, JO, 11-août 1907, 14 juillet 1912, 30 mars 1927. — Le Cri républicain de Seine-et-Oise, 27 juin 1931, 4 juillet 1931, 11 juillet 1931 — Le Petit réveil, 29 août 1918 — Aline Fergant, Les instituteurs de Seine-et-Oise : 1880-1914, thèse, Paris 13, 2007. — Site Geneanet.

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