VILLEGOUREIX Pierre

Né le 30 septembre 1817 à Limoges (Haute-Vienne), mort à Limoges, le 9 janvier 1893. Frère de François Villegoureix. Négociant en porcelaine. Militant démocrate, opposant à l’Empire.

En mars 1848, il adhéra à la Société Populaire de Limoges. Au procès de Poitiers (avril 1849), on l’associa à son frère comme détenteur de brochures, en dépôt dans le magasin commun. Voir Charles Briquet
Pierre Villegoureix fut, comme François, membre du comité de publication du Peuple, lorsqu’il reparut en octobre 1848. En 1849, comme François, il recevait les abonnements au Carillon républicain. Voir Jean-Baptiste Durin
En mars 1850, Pierre Villegoureix signait un appel en faveur de la candidature de Ducoux. Voir Daniel Lamazière
Il participa au soulèvement des campagnes limousines contre le coup d’État, les 4 et 5 décembre 1851. Condamné à l’expulsion du territoire en mars 1852, il reçut un passeport pour la Belgique. En mars 1853, l’expulsion fut commuée en surveillance à domicile. Il entra comme commis dans la fabrique Haviland où il se borna à faire son métier, sans s’occuper de politique, et n’eut pas d’autres rapports avec les ouvriers, dira M. Haviland, que professionnels. Par ailleurs, il fit partie de l’Association de production porcelainière Capet-Thabard qui dura de 1853 à 1855. (Voir Mathurin Capet)
En 1858, il fut arrêté en vertu de la loi de sûreté générale et au vu d’une note laissée par le préfet de 1851, muté à Nantes par la suite, et utilisée par son successeur. Confondant les deux frères, celui-ci attribua à Villegoureix jeune les faits à la charge de l’aîné : sa condamnation à Poitiers à deux ans de prison, son attitude à la maison centrale, son ambition d’être représentant à la Constituante, sa propagande parmi les masses et l’influence qu’il avait exercée. Villegoureix jeune eut beau protester, dire que ces faits concernaient son frère, qu’il ne voyait plus celui-ci, étant brouillé avec lui pour des raisons de famille, qu’il ne s’occupait plus de politique et avait renoncé à ses idées d’autrefois, il n’en fut pas moins interné à Dellys, en Algérie, en mai 1858. Une demande d’installation à Alger, où il aurait pu placer de la porcelaine de Limoges, ne put être accueillie, la ville étant interdite aux transportés.
En octobre 1858, il demanda à rentrer en France. Il y fut autorisé en janvier 1859 seulement, et avec obligation de résider à Périgueux. C’est le 25 août 1859 que, profitant de l’amnistie, il put quitter Périgueux et revenir à Limoges auprès de sa femme malade.
Pensionné en 1882 comme victime du coup d’État, il mourut à Limoges en 1893.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article38791, notice VILLEGOUREIX Pierre, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 2 avril 2022.

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Vienne, série M, Surveillance des individus, liasse 747. — L’Abeille de la Vienne, mars-avril 1849. — E. Ténot et A. Dubost, Les Suspects en 1858, Paris, 1869, p. 214. — G. Boisserie, Les Coopératives ouvrières de production dans l’Industrie de la porcelaine à Limoges, de 1848 à nos jours, Paris, 1912, in-8°, 108 pages. — P. Cousteix, « L’opposition ouvrière au Second Empire en Haute-Vienne », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, année 1955.

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