GUILLAUDIN Marguerite [née MULLER Marguerite, Raphaële, Albertine]. Pseudonyme : Margot

Par Jocelyne George

Née le 5 septembre 1907 à Chambéry (Savoie), morte le 2 mai 2002 à Avallon (Yonne) ; militante syndicaliste CGT ; communiste ; résistante ; membre du bureau de l’Union des syndicats de la région parisienne de 1947 à 1950.

Le père de Marguerite Guillaudin était chef d’orchestre et sa mère, Marguerite Neveu, était sans profession. Marguerite se maria en avril 1931 à Paris dans le XIXe arrondissement avec Antoine, Louis, Joseph Guillaudin. Sténodactylo, elle travailla avant-guerre au comité parisien du bâtiment. En 1940, contactée par Eugène Hénaff*, secrétaire de la Fédération du Bâtiment, elle aida à la reprise de contact des militants et sous l’occupation elle fut la responsable technique de l’appareil illégal de la Fédération. Elle était une permanente des comités populaires du bâtiment et du bois adhérents à l’organisation de résistance le Front national. Arrêtée le 11 octobre 1942, elle fut internée à Romainville puis déportée à Ravensbrück le 30 avril 1943 via Compiègne dans un convoi de 220 femmes dont beaucoup appartenaient au Front national. Le motif de son arrestation fut « résistance dans les rangs du Parti communiste ». Elle fut rapatriée en avril 1945.

En mars 1946 elle participa à la Grange-aux-Belles, au congrès de l’Union des syndicats de la région parisienne, où elle fut présentée comme déléguée de l’industrie du bâtiment. Lors de ce congrès elle fut élue à la commission exécutive en remplacement de Marie Couette pressentie pour le bureau confédéral. Eugène Hénaff justifia sa candidature en disant que c’était une camarade qui, depuis son retour de déportation, « a déployé une grosse activité, une camarade dévouée à la classe ouvrière et à qui nous pouvons faire une entière confiance. » En 1947 elle fut élue au bureau, au titre des employés cette fois-ci, seule femme sur neuf membres. Elle fut en particulier chargée du travail parmi les femmes ; elle intervint le 13 février 1948 à propos d’une manifestation de femmes entre l’Hôtel-de-ville et la Concorde ainsi que sur les actions à prévoir pour le 8 mars.

Lors du congrès de juin 1948 elle était absente et sa réélection à la commission exécutive fut présentée en ces termes : « Marguerite Guillaudin, écartée de ce congrès par la maladie et qui sortie des camps de concentration s’est dépensée sans compter à la tête des femmes de la région parisienne. Nous l’avons vue vendredi de la semaine dernière, malgré sa maladie, venir au conseil de la caisse centrale (de la sécurité sociale) assister à une réunion très importante et siéger de deux heures et demie à huit heures malgré son état. » Au congrès suivant, en juin 1949, Marguerite Guillaudin présenta la résolution sur la sécurité sociale, elle intervint sur le problème du chômage. Elle ne sembla plus militer à partir de cette date. Elle divorça en 1961 et se remaria en 1965 avec Jean, Marie, Amable Garnotel.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49852, notice GUILLAUDIN Marguerite [née MULLER Marguerite, Raphaële, Albertine]. Pseudonyme : Margot par Jocelyne George, version mise en ligne le 12 avril 2009, dernière modification le 14 août 2010.

Par Jocelyne George

SOURCES : Arch. Institut CGT histoire sociale, cartons MOF : notes de Slava Liszek. — Arch. URIF : 49 J 15 – 18 ; 49 J 59. — Brochure : Les militants du bâtiment et du bois dans la lutte pour la libération de notre pays, lettre fédérale de la fédération des travailleurs de la construction, juillet 1995. — Renseignements de la Fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes (FNDIRP) et du Service historique de la défense.

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