Par Claude Pennetier
Né le 10 mars 1912 à Taglio-Isolaccia (Corse) ; ouvrier mineur ; militant syndicaliste et communiste de Marseille (Bouches-du-Rhône) ; élève de l’École léniniste internationale.
Adhérent du Parti communiste depuis 1931, membre du comité régional communiste des Bouches-du-Rhône, Pierre Emmanuelli, après avoir suivi les cours de l’école centrale du PCF, fut envoyé à l’École léniniste internationale de Moscou, d’octobre 1935 à février 1937. Il utilisait alors les pseudonymes de Perdreaux ou de Duval. Il y connut Togliatti* et Dimitrov, André Marty et Raymond Guyot* et fit partie d’un groupe d’une vingtaine d’élèves d’origine française, avec André Caresmel*, Léo Figuères et Jean Laffitte*. Il apprit également le russe et l’allemand. Il rencontra Staline lors du VIIe congrès de l’IC et, à l’époque, crut à la véracité des accusations dont étaient l’objet les victimes des grands procès staliniens. En juillet 1936, il adressa à Rouge-Midi des articles signés Perdreaux sur les mineurs stakhanovistes du Donbass.
Revenu en France début 1937, il fut chargé, en avril, d’organiser la Fédération communiste de la Corse puis travailla à Rouge-Midi comme adjoint de Fernand Pauriol*. Pierre Emmanuelli s’occupa également des volontaires pour l’Espagne et fut secrétaire du Secours populaire italien pour les étrangers en 1938. Il fut fait prisonnier en juin 1940. Après six tentatives d’évasion successives, il fut envoyé au camp disciplinaire de Rava-Ruska, en Pologne, où il fut libéré en mai 1945.
Secrétaire de la Fédération communiste des Bouches-du-Rhône à la Libération, Pierre Emmanuelli devint ensuite directeur du quotidien communiste La Marseillaise, de 1951 à la fin de l’année 1953. Cependant, des divergences se produisirent à l’intérieur de la Fédération communiste des Bouches-du-Rhône où Emmanuelli critiqua souvent la politique suivie par la direction nationale du Parti. Il commença à se poser, personnellement, des questions sur cette politique, et à avoir des doutes, à partir de l’affaire Tito. Beaucoup lui reprochaient également son esprit trop critique.
Il quitta le Parti communiste en 1958.
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 495 270 1763. — Notice par A. Olivesi in DBMOF.