MOREAU Alexandre, Célestin

Il était marié, père de deux enfants. Il avait subi deux condamnations à l’amende pour délits de chasse ; par ailleurs, on recueillit de très bons renseignements sur son compte. Soldat de la classe 54, appelé en activité au 67e régiment de ligne, puis exonéré six mois après, il entra comme chef draineur dans l’administration des ponts et chaussées de la Vienne. En 1863, il quitta ces fonctions pour se livrer à l’agriculture et créer dans les marais du Poitou une exploitation agricole qu’il géra jusqu’en 1870.
La guerre ayant jeté une certaine perturbation dans ses affaires, il liquida sa situation et vint à Paris quelques jours avant l’investissement de la ville, dans l’espoir d’entrer dans le service hydraulique. Son espoir déçu, il s’enrôla pendant le Siège comme simple garde dans un bataillon de génie auxiliaire ; il passa caporal, puis sergent-comptable-payeur. Il s’associa alors à la Société municipale de solidarité du XVIIe arr. « qui n’était peut-être qu’une branche dissimulée de l’Internationale », estima-t-on à tort. Du 18 au 30 mars 1871, Moreau fut adjudant-payeur dans le régiment de Bergeret, puis il fut lieutenant-payeur au 244e bataillon, du 31 mars au 18 mai. Il resta chez lui à partir du 22.
Condamné, le 8 décembre 1871, par le 7e conseil de guerre, à un an de prison, il obtint sa grâce entière le 4 mai 1872.