REBERSAT Henri [REBERSAT Hippolyte, Henri]

Par Annie Jeammet, Claude Pennetier

Né le 11 juin 1870 à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), mort le 6 mai 1932 à Saint-Ouen ; architecte ; militant socialiste puis communiste ; adjoint au maire du Kremlin-Bicêtre (Seine, Val-de-Marne).

Fils de Pierre Numa Rebersat, un artiste peintre élève de Pierre Bonnard, Henri Rebersat, initié à l’âge de vingt ans à la Franc-maçonnerie dont il ne fit partie que peu de temps, fut avant tout un militant socialiste. Il fut délégué du groupe du Kremlin-Bicêtre du Parti socialiste révolutionnaire aux congrès des salles Japy en 1899 et Wagram en 1900.

D’abord employé communal à Saint-Ouen, il fut recruté par la ville du Kremlin-Bicêtre en avril 1897, comme agent-voyer communal (chargé de la voirie). Il remplit jusqu’en 1912 les fonctions d’architecte communal et de chef des services techniques. Il n’avait pas de diplôme d’architecte mais avait suivi des cours tout en travaillant (il l’affirma dans une réponse à des détracteurs dans le journal La Banlieue de Paris en 1912). Il avait été chargé de l’amélioration de la voirie, mais aussi de l’aménagement du cimetière puis de la construction du dispensaire, des bains communaux et de la mairie (1902-1903). Il construisit plus tard une école de filles (1908). Il s’est occupé aussi de l’aménagement urbain du quartier de la mairie. Il avait également construit un immeuble d’habitation pour un client privé (121, route de Fontainebleau).

La ville ayant terminé son programme de constructions, il devint architecte expert (libéral) et démissionna de l’emploi communal. Il fut élu le 12 mai 1912 au conseil municipal du Kremlin-Bicêtre (1re section), et devint premier adjoint du maire, Eugène Thomas, qu’il remplaça provisoirement quand celui-ci mourut. Ayant conservé un siège de conseiller à l’issue du scrutin du 7 décembre 1919 (dernier en nombre de voix), il dut accepter l’élection à la première magistrature municipale de Georges Gérard ; il ne vint plus aux réunions du conseil municipal, mais ne démissionna pas. Il milita en faveur de la IIIe Internationale et fut délégué au congrès de Tours (décembre 1920) qui le désigna comme membre suppléant du comité directeur de la SFIC. Il avait appartenu à la commission exécutive du conseil fédéral SFIO de la Seine de 1918 à 1920.

En 1923, le maire du Kremlin-Bicêtre, Georges Gérard provoqua de vives tensions au sein du conseil en quittant le PC pour l’Union socialiste-communiste. Henri Rebersat démissionna de son mandat le 13 juin 1923 avec douze autres édiles communistes. Il brigua à nouveau un siège de conseiller aux élections complémentaires qui eurent lieu le mois suivant mais fut battu.

Avant sa mort, en 1930, il fut membre d’un jury d’un concours d’architectes qui décerna le premier prix à André Lurçat.

Henri Rebersat était le père de Marcelle Rebersat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73510, notice REBERSAT Henri [REBERSAT Hippolyte, Henri] par Annie Jeammet, Claude Pennetier , version mise en ligne le 24 août 2009, dernière modification le 15 septembre 2022.

Par Annie Jeammet, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. com. Kremlin-Bicêtre. — Arch. Paris, DM3, vers. 10451/76/1. — Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste, op. cit. — J.-L. Cohen, Thèse op. cit.l’Humanité, 16 janvier 1920. — Annie Jeammet, La vie municipale au Kremlin-Bicêtre : de la naissance de la commune au milieu des années 20, mémoire de maîtrise, Paris 1, 2005. — Notes de Jacques Girault et de Nathalie Viet-Depaule.

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