Par Pierre Vincent, Nicolas Simonpoli
Né le 9 mars 1945 à Roanne (Loire) ; cheminot, chef de district ; syndicaliste CGT, membre de la commission financière (1983-1990) puis de la commission exécutive de la Fédération CGT des Cheminots (1990-2000), membre du secrétariat de l’UFCM-CGT (1982-2000), membre de la commission exécutive de l’UGICT-CGT (1988 à 1996) ; militant communiste.
Marc Rousset était le fils de Raymond Rousset, tapissier, et Jacqueline Ribeyre, mère au foyer. La famille comptait cinq enfants. Après l’obtention du BEPC, il présenta le baccalauréat de mathématiques techniques mais échoua à l’examen. Il décida alors d’entrer dans la vie active.
En juin 1963, il entra dans la vie active en travaillant comme laveur de voitures dans une station-service à Rouen (Seine-Maritime). Il y demeura pendant six mois. En décembre 1963, il entra à la SNCF comme facteur aux écritures à l’Exploitation à la gare de Rouen rive-droite. Après avoir été, en 1964, receveur à la billetterie, il prit une responsabilité plus en rapport avec sa formation en devenant, de 1966 à 1973, dessinateur aux ateliers du Matériel de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Il profita de cette période pour reprendre des études par correspondance. En 1969, il obtint un brevet professionnel de dessinateur en construction mécanique. Il débuta ensuite un BTS de technicien en bureau d’études mais il interrompit la formation, en 1973, une fois obtenu l’examen de chef de district. De 1974 à 1983, il travailla en tant que chef de district au service Équipement de Montargis (Loiret) puis de la gare de Lyon à Paris. En 1983, il fut placé en service libre auprès de la Fédération CGT des Cheminots. Il demeura permanent jusqu’en 2000, année de son départ en retraite.
En septembre 1966, Marc Rousset adhéra à la CGT. Il y occupa diverses responsabilités en fonction de ses affectations. De 1966 à 1971, il milita au syndicat CGT des cheminots de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). En son sein, il participa activement à la grève de 1968 et fut marqué par Georges Viguier, secrétaire du syndicat, qui participa grandement à sa formation syndicale. En 1971, il intégra le syndicat de l’Union fédérale des cadres et maitrises CGT (UFCM) de l’établissement qui fut créé la même année. À partir de cette date, il prit des responsabilités au sein de l’UFCM-CGT et fut élu aux Bureaux régionaux de l’UFCM-CGT, d’abord à Paris Sud-Ouest (1971-1973) puis à Paris Sud-Est (1974-1983). De 1974 à 1979, il fut secrétaire du syndicat UFCM-CGT de Montargis (Loiret).
Au début des années 1980, Marc Rousset accéda à des responsabilités de niveau national. Membre du bureau national de l’UFCM-CGT depuis 1982, il en devint secrétaire national entre 1983 et 2000. De 1989 à 1996, il fut le secrétaire général adjoint d’Alain Guillaux puis, jusqu’en 2000, d’Alain Fourrage. Parallèlement, de 1983 à 1990, il fut membre de la commission financière et de contrôle de la Fédération CGT des Cheminots puis, de 1990 à 2000, membre de la commission exécutive fédérale. De 1988 à 1996, il fut membre de la commission exécutive de l’Union générale des ingénieurs cadres et techniciens de la CGT (UGICT). Au cours de ses années de mandat, il défendit un syndicalisme ambitieux prenant en compte les revendications de l’encadrement. Par exemple, dans un article de la Tribune des cheminots de mars 1995, il signala la perte de confiance d’une partie des cadres SNCF envers la direction de l’entreprise et leur volonté toujours plus grande de s’impliquer dans l’action syndicale.
De 1985 à 1988, il participa aux travaux du comité central d’entreprise SNCF dont il fut le président de la commission Ingénieurs, cadres et techniciens pendant trois ans. Afin d’assurer au mieux l’ensemble de ses mandats, il suivit plusieurs formations syndicales dont celle de base en 1969 et la formation supérieure en 1985.
Lors du mouvement social de l’hiver 1995, il participa à la ruche en ébullition qu’était le siège de la Fédération CGT des Cheminots à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Les responsables militants, guidés par Bernard Thibault, réussirent à construire concrètement le « Tous ensemble » scandaient dans leur slogan, à organiser les grandes manifestations parisiennes et à faire reculer le gouvernement et la direction de la SNCF. Le souvenir de ce moment resta à jamais gravé dans la mémoire de Marc Rousset.
En parallèle de son engagement syndical, Marc Rousset fut aussi militant politique et associatif. En 1971, il adhéra au Parti communiste français. La même année, il s’engagea à la Confédération nationale du logement. Il fut secrétaire de la section HLM CNL d’Athis-Mons (1971-1973), secrétaire adjoint de celle de Montargis (1974-1978) et président de la section la Sablière Daumesnil à Paris (1991-2000).
Remarié à Martine Ripoche en 1995, cadre de la fonction publique, il était père de trois enfants.
Par Pierre Vincent, Nicolas Simonpoli
SOURCES : Arch. IHS-CGT Cheminots. — La Tribune des cheminots, numéros : 609, 703, 721, 1984-1995. — Notes de Pierre Vincent. — Renseignements communiqués par l’intéressé, novembre 2022.