Né le 31 août 1864 à Nogent-sur-Marne (Seine), mort le 5 mars 1915 ; instituteur ; militant socialiste.
Instituteur puis employé, Pierre Morel milita à la Fédération des travailleurs socialistes de France (FTSF) dans le quartier des Quinze-Vingts, à Paris (XIIe arr.), dont il fut membre du Conseil national et trésorier de la CA de l’UFC en 1895. Il résidait 83 Bd. Diderot. Chef du chantier des Chevaliers du Travail du XIIe arr. créé en août 1895 (un second chantier existait dans le XIIe arr. qui avait pour chef Stroobant), Morel fut délégué aux congrès socialistes des salles Japy (1899) et Wagram (1900), ainsi qu’au congrès de Lyon (1901). Son quartier l’élut au conseil municipal de Paris en 1898 (avec 17,07 % puis 29,52 %), mais non comme socialiste.
En 1900, c’est à ce titre qu’il fut réélu par 3 776 suffrages sur 9 486 inscrits et il fut réélu comme socialiste indépendant en 1904, par 4 818 sur 10 284. Aux élections législatives de 1898, dans la 2e circonscription du XIIe arr., il avait échoué avec 1 490 suffrages contre Paschal Grousset. Il se tint à l’écart de l’unité de 1905 et fut réélu conseiller municipal en 1908 (avec 40,91 % des voix) et en 1912. Il était devenu, en fait, écrit Maurice Dommanget, « une créature de Millerand » (op. cit., p. 239). En décembre 1903 il fit partie des fondateurs de la Loge maçonnique Les Travailleurs socialistes de France.
Pierre Morel s’était marié le 14 octobre 1899 à Paris (XIIe arr.) avec l’institutrice Jeanne, Clémence Farget. Parmi les témoins du mariage figuraient notamment Jean Jaurès, Paul Brousse et Étienne Albran. Jeanne Morel mourut le 21 décembre 1902 des suites d’un accouchement ; elle fut incinérée au cimetière du Père-Lachaise.
SOURCES : Bibl. Nat., Notes biographiques..., op. cit. — Comptes rendus des congrès de Japy et de Wagram. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, III, p. 142, 176, 179. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, p. 553. — M. Dommanget, La Chevalerie du Travail, op. cit., p. 121. — La Petite République, 16 octobre 1899, 22, 24 et 25 décembre 1902. — État civil de Paris. — Note de Julien Chuzeville.