LAMM Paul

Par Étienne Kagan, Pierre Schill

Né le 2 juin 1892 à Sarralbe (Moselle), mort le 26 octobre 1966 à Metz (Moselle) ; ouvrier serrurier ; membre de la commission centrale de contrôle financier du PCF ; maire d’Hagondange.

Paul Lamm avec le conseil municipal d’Hagondange en mars 1965.
Paul Lamm avec le conseil municipal d’Hagondange en mars 1965.
Archives départementales de la Moselle. Cliché de Pierre Schill

Fils d’un ouvrier métallurgiste, Paul Lamm, comme la plupart des Alsaciens-Mosellans, fut mobilisé pendant la Première Guerre mondiale dans l’armée allemande. Il participa notamment à la bataille de Verdun.

Serrurier au début des années vingt à l’UCPMI d’Hagondange, il fut congédié en raison de son militantisme politique.

Il habitait Maizières-lès-Metz. Militant du syndicat unitaire des Métaux, il était, en 1924, le dirigeant de la section communiste de Maizières. Élu maire d’Hagondange en mai 1929, réélu en mai 1935, Paul Lamm joua pendant de nombreuses années un rôle prépondérant au sein du secrétariat régional du Parti communiste.

Candidat aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 à Hagondange sur la liste du Bloc ouvrier et paysan présentée par le Parti communiste, il obtint au premier tour 493 voix sur 1 027 suffrages exprimés pour 1 037 votants sur 1 228 électeurs inscrits. Il rassembla au second tour 564 sur 1 018 suffrages exprimés et fut élu. Le 17 mai 1929 il fut élu maire en totalisant 14 voix sur les 22 suffrages exprimés. Il fut constamment réélu jusqu’à sa mort.

Le congrès régional du Parti communiste d’Alsace-Lorraine se tint à Strasbourg en octobre 1929. Le Parti était dirigé par un comité régional de dix membres auquel il participait. Il était alors l’un des principaux dirigeants du rayon communiste de la Moselle. Au début de l’année 1930, il dirigeait le sous-rayon communiste de la vallée de l’Orne.

Le 16 octobre 1932 il se présenta aux élections sénatoriales en Moselle. Il obtint 53 voix sur 1 456 suffrages exprimés pour 1 457 votants et 1 466 électeurs inscrits et ne fut pas élu.

Au début de l’année 1935, il était membre de la direction de l’Union départementale mosellane de la CGTU et membre du comité départemental de la Moselle du Secours rouge international.

Délégué au VIIIe congrès du Parti communiste (Villeurbanne, 22-25 janvier 1936), désigné à la Commission centrale de contrôle financier, il fut, en avril de la même année, candidat aux élections législatives dans la circonscription de Forbach-Sarralbe et recueillit 883 voix sur 15 524 inscrits (5,7 %) et 13 045 suffrages exprimés. Il se consacrait aussi au mouvement syndical et siégea jusqu’en 1939 à la commission exécutive du syndicat des Métaux de la Moselle.

Démis de ses fonctions et arrêté en 1939 , il fut interné administrativement. Il fit partie des internés évacués vers la zone sud devant l’invasion allemande. Il aboutit au camp de Chibron (commune de Signes, Var) à l’été 1940. Il avait été transféré à la prison de Toulon lors de la dissolution du camp, à la mi-février 1941. Livré par la police française à la police allemande, il fut ensuite déporté en Allemagne où il travailla dans une usine d’aviation.

Réélu maire d’Hagondange lors des municipales de 1945, Paul Lamm se présenta aux élections cantonales des 23 et 30 septembre 1945 dans le canton de Metzervisse (Moselle). Il obtint 998 voix sur 5 178 suffrages exprimés pour 5 369 votants sur 6 420 électeurs inscrits. Au second tour il appela à voter pour l’indépendant de gauche Alphonse Glad qui fut élu face au candidat de droite Nicolas Benner.

Candidat, en 6e position, sur la liste communiste aux élections à l’Assemblée nationale constituante du 21 octobre 1945. Il ne fut pas élu et devait céder cette place au cheminot Léopold Ziegler (voir ce nom) lors des élections législatives du 2 juin 1946.

Aux élections législatives du 10 novembre 1946, Paul Lamm fut évincé de la liste communiste et de la direction de la fédération. Le PC mosellan voulait promouvoir la jeune génération de militants qui s’étaient illustrés dans la Résistance et Paul Lamm faisait partie des militants charismatiques d’avant-guerre qui firent les frais de ce renouvellement générationnel. Ce qui n’allait pas sans entraîner de fortes tensions au sein de la fédération car il conservait une forte influence sur les militants communistes de Lorraine du fer. C’est probablement cette implantation qui lui permit de rejouer un rôle important dans la fédération. En février 1949 il était à nouveau membre du bureau fédéral. La section communiste d’Hagondange qu’il dirigeait était en 1950 la plus importante de Moselle et comptait près de 450 membres.

Il se présenta aux élections au Conseil de la république du 7 novembre 1948 sur la liste communiste menée par Pierre Muller. Il obtint 232 voix sur 1 863 suffrages exprimés pour 1 872 votants et 1 881 électeurs inscrits. Il se présenta, sans plus de succès, aux élections au Conseil de la République du 18 mai 1952, du 8 juin 1958 et aux élections sénatoriales du 26 septembre 1965.

Candidat communiste aux élections cantonales des 20 et 27 mars 1949 dans le canton de Metz-campagne (Moselle). Il obtint au premier tour 6 369 voix sur 20 877 suffrages exprimés pour 21 530 votants et 34 392 électeurs inscrits arriva en seconde position derrière Gustave Barthélémy (RPF). Ce dernier battit Paul Lamm au second tour en obtenant 14 561 voix sur 21 997 suffrages exprimés contre 6 935 suffrages au maire d’Hagondange.

Le 9 juillet 1950 Maurice Thorez se rendit à Hagondange pour présider les célébrations du vingt-et-unième anniversaire de la gestion municipale de Paul Lamm. C’est au même moment que plusieurs « jeunes » cadres communistes sont évincés du secrétariat fédéral du PC mosellan et remplacé par de « vieux » militants. Une éviction qui signe l’échec de la politique dite des « jeunes » pratiquées depuis 1946 à tous les échelons du parti. Paul Lamm entre ainsi au secrétariat de la fédération. Il siégea ainsi dans les plus hautes instances fédérales jusqu’à sa mort.

Il se présenta aux élections législatives du 2 janvier 1956 sur la liste communiste menée par Pierre Muller. Elle rassembla en moyenne 65 523 voix sur 339 983 électeurs inscrits pour 354 378 votants et 414 294 électeurs inscrits. Il ne fut pas élu.

Paul Lamm présida l’Association des élus républicains de la Moselle qui rassemblait les élus communistes.

Son neveu, Claude Lamm, fut maire communiste d’Hagondange.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89619, notice LAMM Paul par Étienne Kagan, Pierre Schill, version mise en ligne le 9 janvier 2013, dernière modification le 16 septembre 2021.

Par Étienne Kagan, Pierre Schill

Paul Lamm avec le conseil municipal d'Hagondange en mars 1965.
Paul Lamm avec le conseil municipal d’Hagondange en mars 1965.
Archives départementales de la Moselle. Cliché de Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, Sûreté générale M 53, 24 Z 20 et 21. — Arch. dép. Moselle : 301 M 78 ; 303 M 58 et 117 ; 145 W 28 ; 151 W 821, 823 et 824 ; 458 W 155 ; 1330 W 263, 265 et 266 ; 24 Z 16. — Arch. Dép. Var, 4 M 291. — Le Républicain Lorrain, 22 et 29 mars 1949 et 22 mars 1965. — E.L. Baudon, Les élections en Moselle, 1919-1956, Metz, 1956, 94p. — Gérard Diwo, Le communisme en Moselle (1925-1932) à travers les élections législatives d’avril 1928 et de mai 1932, mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1983, 176p. — Didier Kompa, La formation du Front populaire en Moselle, 1934-1936, mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1985, 173p. — Gérard Diwo, Les formations politiques en Moselle (21 octobre 1945-17 juin 1951), thèse de doctorat d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1992, 2 tomes, 423 et 157p. — Michel Prosic, L’usine créatrice. L’usine de Hagondange : naissance de la vie ouvrière (1910-1938), Ville de Hagondange, 1996, 221p. — Victor Jolivalt, Hagondange. Du village à la cité (1848-1953), sl, 2000, 159p. – Renseignements fournis par Charles Crusina, son gendre. — Le Métallurgiste. — État civil de Sarralbe. ⎯ notes Jean-Marie Guillon.

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