BIZET Antoine, Victor

Antoine Bizet passa son enfance dans le Cher à Vignoux-sur-Barangeon, commune située à égale distance de Mehun-sur-Yèvre, important centre porcelainier, et Vierzon, cité aux anciennes traditions révolutionnaires qui vit naître le dirigeant blanquiste Édouard Vaillant. Sa biographie publiée par l’Annuaire du conseil général (Nos édiles, op. cit.) affirmait : « Tout jeune, il fut militant du Parti socialiste, puisque, dès 1886, il appartenait à la fraction blanquiste. » Il fit vraisemblablement son apprentissage à Mehun-sur-Yèvre et y rencontra des militants vaillantistes lors des élections législatives de 1885 marquées par les candidatures d’Eugène Baudin et de Vaillant. Il participa peut-être aux grèves du premier trimestre 1887. Notons, sans établir de liens de parenté, la présence dans le mouvement ouvrier de deux homonymes nés à Mehun-sur-Yèvre : Ernest Bizet et Louis Bizet (1880-1943), dirigeant de la grève des porcelaines de Mehun en 1910 (voir Claude Pennetier, Biographies des militants socialistes, communistes et syndicalistes du Cher, p. 58).

Antoine Bizet entra comme tourneur-céramiste à la Manufacture de Sèvres et accéda à des travaux de création car il se disait « artiste céramiste ». Il fonda le Syndicat de la Manufacture de Sèvres qu’il présida pendant six ans (dates ?), créa la coopérative l’Avenir et organisa plusieurs colonies de vacances. Habitant Boulogne-sur-Seine avec son épouse Anna, couturière, il entra au conseil municipal au début du siècle, peut-être en 1904. Réélu en 1908, battu en 1912, Bizet revint à l’Hôtel de ville le 30 novembre 1919, comme représentant de la deuxième section. L’assemblée municipale le nomma troisième adjoint au maire socialiste André Morizet, en le chargeant particulièrement des questions intéressant l’enseignement, les beaux-arts et les œuvres de protection de l’enfance. Nous ignorons son évolution politique précise au lendemain du congrès de Tours (décembre 1920). Elle correspondit vraisemblablement à celle du maire de Boulogne : adhésion au Parti communiste, démission en janvier 1923, affiliation à l’Union socialiste communiste, retour au Parti SFIO vers 1928. Les électeurs de Boulogne le maintinrent au conseil municipal le 10 mai 1925 et le 12 mai 1929. Il occupait la fonction de troisième adjoint. Son siège était vacant en avril 1932 : la maladie l’avait-elle contraint à démissionner ?

Bizet fut élu conseiller général socialiste SFIO de la première circonscription du canton de Boulogne le 2 juin 1929. Au premier tour, le 26 mai, il obtint 2 125 voix contre 2 594 à Caujole « républicain démocrate » et 743 à Marceau Delobelle (communiste). Malgré le maintien du candidat communiste, Bizet conquit le siège par 2 923 voix contre 2 846 à Caujole et 333 à Delobelle sur 5 220 votants. Il siégea à la cinquième commission (Instruction publique), à la commission mixte de l’Air et de l’Aéronautique de la Région parisienne.