GUENOT Louis, dit Le Blond, dit le Père Guenot. Écrit parfois GUÉNOT

Par Michaël Boudard

Né le 18 juillet 1855 à Oisy (Nièvre), mort le 2 août 1928 à Clamecy (Nièvre) ; militant socialiste puis communiste de Clamecy ; sabotier à Oisy puis aubergiste-marchand de vins à Clamecy.

Dessin réalisé par Frédéric Preuss en 1913 représentant Guenot de Clamecy, paru dans le journal républicain-socialiste L’Observateur du Centre du 7 février 1913.

D’un père propriétaire-laboureur, Louis Guenot fut d’abord sabotier dans son village natal de Oisy (Nièvre) avant de s’installer à Clamecy comme aubergiste dans la dernière décennie du XIXe siècle. Son surnom, Le Blond, s’explique vraisemblablement par le fait qu’il avait les cheveux de cette couleur.
Sa première bataille sur la scène politique se déroula lors des élections municipales de Clamecy en mai 1896 mais il ne fut pas élu.
Louis Guenot prit alors conscience de la nécessité de structurer un comité d’action socialiste, créé le 31 janvier 1897, quelques jours avant la création à Nevers de la Fédération socialiste de la Nièvre (le 13 février). Dès les premiers mois de son existence, il fit vivre ce comité en organisant des conférences avec des intervenants extérieurs (ainsi, en mai, René Chauvin, et en octobre Pascal Fabérot, tous les deux députés de la Seine).
C’est surtout lors des élections législatives de 1898 que Louis Guenot se fit connaître dans l’arrondissement de Clamecy. Face au député sortant de droite Jules Jaluzot, riche propriétaire (notamment des magasins Le Printemps à Paris), et un autre socialiste, Adolphe Gauthier, il arriva en troisième position à l’issue du premier tour du scrutin (1 553 voix contre 4 562 à Gauthier et 9 845 à Jaluzot). De nouveau candidat aux élections municipales de Clamecy en mai 1900 face aux radicaux-socialistes, Louis Guenot fut une nouvelle fois battu.
Pour le scrutin législatif d’avril 1902, les gauches présentèrent quatre candidats : trois radicaux-socialistes et le socialiste Louis Guenot, qui obtint seulement 220 voix. Il notait notamment dans sa circulaire électorale : « Nos députés capitalistes nous promettent, au jour de l’élection, force réformes dans l’intérêt des classes laborieuses, et ces promesses ne sont jamais réalisées. Le cléricalisme, agent directeur ; le militarisme, agent d’exécution, voilà deux fléaux qu’il faudrait réduire à néant ».
Aux scrutins municipaux de mai 1904 et mai 1908, il s’allia avec eux et entra donc au conseil municipal.
Par contre, au scrutin municipal de mai 1912, une liste mêlant républicains-socialistes et socialistes s’opposa à la liste radicale-socialiste menée par André Renard, député de Clamecy : 5 candidats furent élus dont Louis Guenot et Frédéric Preuss, professeur d’allemand au collège de la ville et réalisateur du dessin de Guenot (voir ci-contre), dénommé député de « Beuvron », le quartier de Clamecy où il résidait.
Avant 1914, Louis Guenot fut le principal organisateur de conférences pour diffuser les idées socialistes à Clamecy et dans son arrondissement : en 1898 avec l’anarchiste Séraphine Pajaud ; en 1901 avec François Fournier, député du Gard ; en 1903 avec Adrien Meslier, originaire de la Nièvre et député de la Seine et Camélinat, ancien membre de la Commune ; en 1907, avec les trois députés, Louis-Henri Roblin, de la Nièvre, Jean Allemane, de la Seine et Léon Bétoulle, de la Haute-Vienne.
En plus de ses activités professionnelles et politiques, Louis Guenot fréquenta les cours du soir et se passionna pour la musique qu’il étudia dans les sociétés clamecycoises et qu’il finit par enseigner. Il donna d’ailleurs le nom de la Lyre clamecycoise à son commerce.
Après la Grande Guerre, Louis Guenot se représenta aux élections municipales de novembre 1919 à Clamecy sur une liste républicaine ouvrière avec notamment François Andriot et Louis Marcelot, qui deviendra conseiller général SFIO de Clamecy dans la décennie 1930. Mais, ces hommes furent largement distancés par la liste d’Union républicaine menée par le député-maire André Renard.
Rallié au Parti communiste, Louis Guenot fut présent sur la liste de la SFIC, avec notamment François Andriot, Alphonse Lamoine et Jules Bigot lors des élections municipales de 1925 mais aucun candidat ne fut élu (mais Lamoine et Bigot deviendront maire de Clamecy entre 1935 et 1939).
« Le Père Guenot » mourut le 2 août 1928 et ses obsèques furent civiles. Le surnom de « Père Guenot » permettait sans doute de faire la « différence » avec son fils, René, qui avait pris sa succession dans son commerce, et qui deviendra premier adjoint communiste au maire SFIO de Clamecy, Jean-Marie Laudinet, en mars 1939.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114463, notice GUENOT Louis, dit Le Blond, dit le Père Guenot. Écrit parfois GUÉNOT par Michaël Boudard, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 5 avril 2021.

Par Michaël Boudard

Dessin réalisé par Frédéric Preuss en 1913 représentant Guenot de Clamecy, paru dans le journal républicain-socialiste L’Observateur du Centre du 7 février 1913.
Papier à en-tête de Guenot

SOURCES : Arch. Dép. Nièvre : état civil de Oisy et de Clamecy ; M 348 : élections législatives de 1898 ; M 349 : élections législatives de 1902 ; M 516 : élections municipales de Clamecy ; M 807 : élections municipales de 1900 ; série R (classe 1875) ; journaux L’Écho de Clamecy, l’Indépendance, L’Observateur du Centre et Le Socialiste nivernais. — Arch. Dép. Cher : journal L’Émancipateur.

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