Né le 20 juillet 1929 à Vibraye (Sarthe), mort le 5 février 2021 à la Clinique Saint-Louis de Poissy (Yvelines) ; professionnel des organismes de logements sociaux ; militant socialiste de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines), secrétaire de la fédération UGS, puis du PSU (1961-1962), membre du comité politique national du PSU (1963-1967) ; syndicaliste CFTC puis CFDT ; animateur de l’ADELS ; directeur de la société HLM Emmaüs ; membre du Conseil économique et social de la Région parisienne ; « militant du logement social ».
La mère de Claude Néry , Angèle, était couturière-retoucheuse ; son père, Paul, représentant de commerce. Après des études secondaires, sanctionnées par l’obtention du baccalauréat, il prépara l’ENFOM (École nationale de la France d’outre-mer) et obtint en 1953 une licence en Droit. Très tôt, il milita à la JEC où il intégra le secrétariat général pour l’enseignement secondaire. Parallèlement, il milita à l’UNEF et au groupe « catho » de Droit.
Au début des années 1950, il rencontra, lors d’un pèlerinage à Chartres, Monique née Beauté, éducatrice en milieu carcéral à Fresnes puis éducatrice rue Mouffetard et enfin ingénieur CRIV-CNRS à Vaucresson. Il se marièrent le 13 février 1954. Neuf mois plus tard naquit leur premier enfant ; quatre autres enfants virent le jour. Elle fut secrétaire de la revue Éducation.
Ils participèrent à l’épopée des Castors, construisant trois bâtiments collectifs sur un hectare et demi de jardin, sur les pentes sud de Saint-Germain.
Dès 1954, Claude Néry entra dans la vie professionnelle au Foyer des fonctionnaires de la famille (FFF). Il travailla avec ses collègues au développement du FFF qui passa de la gestion de 200 logements au début jusqu’à loger 5 000 familles en 1963. Dès lors, Claude Néry s’affirma comme un militant du logement social. En 1963, il quitta le FFF et entra à l’Habitat communautaire, société coopérative. Il en fut le directeur. En 1977, il fut appelé à la direction de la société HLM Emmaüs dont il assura la présidence.
Sa vie professionnelle lui fut une occasion de s’engager dans une militance syndicale dès 1956. Il adhéra à la CFTC, fit partie de la commission confédérale et il continua la même action à la CFDT. Il fut membre du Conseil économique et social d’Ile-de-France.
Il participa à la rénovation de la gauche politique, successivement au Mouvement de libération du peuple (MLP) et à l’Union de la gauche socialiste (UGS). Claude Néry fut secrétaire fédéral de l’UGS de la Seine-et-Oise en 1960, favorable à un élargissement du parti, alors qu’une partie de l’ancienne direction, avec Jean Risacher refusait la fusion avec le Parti socialiste autonome (PSA). Dirigeant du PSU, à la fédération de Seine-et-Oise (1961-1962), il le fut également sur le plan national. Élu majoritaire de la motion B à l’issue du congrès d’Alfortville en janvier 1963, Claude Néry présida la commission d’orientation du conseil national du 23 juin 1963 et fut réélu en 1965. Il participa au colloque socialiste des 22 et 23 mai 1964 et intervint sur le rapport Hovnanian. Il fut signataire du texte « le parti devant la perspective de la gauche unie » pour le congrès de 1967, paru dans Tribune socialiste du 27 avril 1967.
Claude Nery fut candidat PSU aux élections législatives de mars 1967, puis de 1973 et aux élections cantonales de 1967 à Saint-Germain-Sud. Son souci du logement social le conduisit à élargir ses perspectives et il s’inséra dans des groupes soucieux de la vie communale et territoriale. Il participa aux activités bouillonnantes et nouvelles de la formation des militants à la fois politiques et associatifs par son entrée au Centre de recherches économiques et sociales de l’agglomération parisienne. Il fut tout naturellement avec Roger Beaunez et quelques autres l’un des fondateurs de l’ADELS en 1959.
Son engagement associatif le conduit à diverses responsabilités importantes dans la Fédération du bâtiment de la CFDT et dans de nombreux groupes qui gravitaient autour des problèmes de logement.
En 1970, il quitta ses responsabilités à l’Habitat communautaire et entra à la Société d’économie mixte de l’aménagement du Val-d’Oise (SEMAVO). Témoignage de son rayonnement et de sa compétence, il fut pendant vingt-neuf ans, jusqu’en 1990, membre du Conseil économique et social de la Région parisienne.
Toujours membre du CA de l’ADELS, dont il fut un moment le trésorier, il intervient souvent au cours des stages et par des articles dans la revue Correspondance municipale (devenue ultérieurement Territoires), toujours de façon pertinente.
En 1977, il fut appelé à la direction des activités « logement » d’Emmaüs, à la fois à la société HLM et à la société anonyme. Il a longuement participé au conseil fédéral de l’union des sociétés HLM.
Dans la continuité de son activité professionnelle et militante à Emmaüs où il assura diverses responsabilités, il entra à la Fondation Abbé Pierre dont il est encore le trésorier en 2013.
On n’aurait garde d’oublier l’actif soutien de son épouse, ingénieur au CNRS qui s’était consacrée à la recherche dans le secteur des jeunes inadaptés. Monique Néry, éducatrice, résidant à Chatou, eut le même itinéraire. Elle était née le 25 novembre 1924 à Paris. Un couple de militants rompu par le décès de Monique Néry en 1990.
Claude Néry peut être caractérisé par le titre de « militant du logement social » ancré dans l’environnement territorial et soucieux de répondre à l’un des trois besoins fondamentaux de l’homme : nourrir, vêtir, loger. Comme il faut choisir, il a été le militant de la satisfaction de ce troisième besoin.
Le Monde du 12 février 2021 publia dans ses Carnets l’annonce du décès, le 5 févier de Claude Néri (militant UNEF, JEC, CFTC, Castors, CFDT, PSU, HLM, Emmaüs, Fondation Abbé-Pierre). La cérémonie religieuses eut lieu le 12 février, en l’église Saint-Léger de Saint-Germain-en-Laye.
ŒUVRE : Participation au livre collectif, Les HLM approches sociales, économiques et juridiques, par Domo Ouitet, Éd. ADELS.
SOURCES : Entretiens avec Claude Néry. — Tribune socialiste, 1er juillet 1960, 2 février et 29 juin 1963, 21 septembre 1967. — Archives de l’OURS, correspondance Seine-et-Oise. — Fichiers des adhérents de l’UGS et du PSU. — Notes de Gilles Morin. — Le Monde, 12 février 2021. — Renseignements communiqués par sa famille, février 2021.