PIGNOCHET Henri, Louis, Marie

Par Jacques Girault

Né le 24 septembre 1891 à Saint-Jacut-du Méné (Côtes-du-Nord), mort le 16 janvier 1954 à Paris (XVIe arr.) ; instituteur dans la Seine ; militant syndicaliste.

Fils d’un laboureur, Henri Pinochet, réformé, fut exempté du service militaire. Il devint instituteur en mars 1909 en Mayenne, puis au bout de deux ans, obtint un poste dans la Seine. Il se maria en août 1914 à Saint-Jacut-du Méné avec une institutrice, originaire de Saint-Jacut-du Méné, qui devint directrice de l’école de filles de la rue Blanqui à Saint-Ouen. Le couple eut une fille.

Instituteur à Levallois-Perret, Pignochet, vice-président du groupement du personnel de l’enseignement primaire de banlieue constitué en juin 1922 (voirEugène Jacquemard), fut le gérant du mensuel L’École de la banlieue, revendiquant l’alignement des instituteurs de banlieue sur leurs collègues parisiens, qui disparut au bout de deux ans quand satisfaction fut obtenue. Secrétaire de la section départementale du Syndicat national (CGT), en 1929, il fut élu au conseil départemental de l’enseignement primaire de la SeineVoir Cliquol. Devenu directeur de l’école Jean Jaurès à Saint-Ouen, il fut réélu au conseil départemental de l’enseignement primaire dans la 7e circonscription (arrondissement de Saint-Denis) de la Seine.

Selon un rapport de police, lors de la rentrée des classes, le 30 septembre 1940, dans son allocution s’adressant aux élèves, Pignochet exposa les conditions du relèvement (discipline, travail) et de la renaissance du pays. Mais, franc-maçon depuis 1920 (loge « Les Travailleurs », Grand Orient de France à Levallois, orateur en 1925, premier surveillant et délégué judiciaire), il en démissionna le 22 juin 1928 pour être affilié à la loge « Étoile polaire » de Paris dans laquelle il n’exerça aucune fonction. Relevé de l’enseignement en octobre 1941, mis à la retraite d’office, il travailla pendant six mois comme chef de service dans une maison de gros d’engrais chimique dans le 8eme arrondissement de Paris. Par la suite, il donna des leçons à domicile de français et de mathématique.

Pignochet adhéra au Parti socialiste SFIO en 1913. Il en démissionna en 1926 pour « divergences d’opinions » selon la police.

Réintégré à la Libération, Pignochet, directeur d’école à Saint-Ouen, membre du SNI, fut élu au Conseil départemental de l’enseignement primaire dans la 7e circonscription de la Seine en novembre 1945 avec 683 voix. Il ne se représenta pas en 1948. Dans L’École du Grand Paris, bulletin de la section, en mars 1946, il fit un bilan de l’épuration par le conseil académique d’enquête.
Il fut incinéré au Père Lachaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126333, notice PIGNOCHET Henri, Louis, Marie par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 22 novembre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13745. — APPo, dossiers sur la Franc-Maçonnerie, transmis par Gilles Morin. — Presse syndicale. — DBMOF, notice non signée. — Robert Hirsch, La section de la Seine du Syndicat national des instituteurs et institutrices de 1944 à 1967, thèse d’Histoire, Université de Paris 13, 2003.

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