GUÉRIN Maurice, Paul

Par Dominique Tantin

Né le 29 septembre 1914 à Tessancourt-sur-Aubette (Seine-et-Oise, Yvelines), fusillé comme otage le 31 mars 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; poseur de voies à la SNCF ; militant communiste ; résistant.

Son père Ernest Guérin, ouvrier agricole, avec sa femme élevèrent neuf enfants dont sept de la première union de sa femme. Célibataire, Maurice Guérin était domicilié à Melun (Seine-et-Marne). Il y fut arrêté le 1er octobre 1941 par la gendarmerie française pour propagande communiste et incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Le tribunal militaire allemand de Melun le condamna pour ce motif à trois ans de travaux forcés le 30 octobre 1941.
Il fut exécuté comme otage au Mont-Valérien le 31 mars 1942 à 9 h 17.
Il fut inhumé à La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine).
Maurice Guérin fut déclaré « Mort pour la France » en octobre 1950. Son nom est inscrit sur le monument commémoratif du Mont-Valérien. Il fut reconnu Interné résistant.



L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Mardi 31.3.42
Lever 5 heures, 15 otages au Cherche-Midi (attentat du Havre). Arrivé à 6 heures du matin, une partie d’entre eux sont des Juifs du camp de Drancy, quelques communistes, et d’autres déjà condamnés par le tribunal militaire.
2 parmi eux étaient réceptifs, aucun ne s’est confessé ou n’a communié : au dernier moment seulement, là haut au fort, avons fait ensemble acte de contrition et récité les dernières prières.
Corre, A., 6, rue Laos, XVe, catholique
Decagny, Paul, cultivateur, Hétomesnil par Lihus (Oise), catholique
Carpentier, René, Moulancourt, par Ville sur Andre, catholique
Guérin, Maurice Paul, 79, rue Henri Barbusse, Clichy, catholique
Noël, Raymond, Pont St. Maxence (Oise)
Souillart, Raymond [en fait Souilliart Raymond]
Aucun d’entre eux ne pratiquait, les autres étaient communistes ou Juifs, dont pour ces derniers, Bernard Lieberman [en fait Liberman Benjamin], croyant, qui avait beaucoup fait le bien, pria et demanda ma bénédiction. Les communistes moururent : "Vive le Parti communiste, la Troisième internationale, Staline, Lénine, Rosa Luxembourg, etc." Avec les "Allons enfants". Le chef [peut-être René Sahors, note de C. Pennetier] affirma que si Dieu et le ciel existaient, alors ils accueilleraient aussi un communiste.
Une partie (7) a été inhumée au cimetière de La Garenne, les autres (8) à Courbevoie ; sépultures pas terminées, c’est pourquoi attendu 3 heures. »

Notons que sur 15 otages ne donne les noms que de 7 d’entre-eux.
Ceux manquants sont pour l’essentiel des Juifs
ainsi
Arbiser Ziskind
Banach Menachem
Gmach Markus
Ilzicer Daniel
Klein Arnost
Rabinowicz Joseph

mais aussi
Lambard Paul
Sahors René
Toulza Clément

Ce qui fait 9 et non 8 selon nos biographies. Un otage aurait échappé à l’abbé Stock. A moins que le rebelle René Sahors ait subi un sort particulier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168996, notice GUÉRIN Maurice, Paul par Dominique Tantin, version mise en ligne le 25 décembre 2014, dernière modification le 28 septembre 2021.

Par Dominique Tantin

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 275004 (nc).

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