SOLBÈS Louis, Lucien

Par Nadia Ténine-Michel

Né le 27 mars 1924 à Corbeny (Aisne), mort le 22 janvier 1987 à Villepinte (Seine-Saint-Denis) ; instituteur, puis professeur de collège ; militant du SNI ; militant communiste ; maire d’Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise devenue Seine-Saint-Denis) de 1965 à 1971 ; conseiller général de Seine-et-Oise, puis de Seine-Saint-Denis de 1964 à 1979.

Fils d’un maçon d’origine espagnole, Louis Solbès fit ses études au centre de formation des maîtres de Versailles (Seine-et-Oise devenue Yvelines) remplaçant l’école normale supprimée par le régime de Vichy. Il devint instituteur, puis professeur de lettres au collège du Parc d’Aulnay-sous-Bois et se maria le 30 août 1952, dans cette commune avec Colette Baron.

Louis Solbès fut de la fin des années 1950 au milieu des années 1960 secrétaire de la sous-section locale du Syndicat national des instituteurs.

Membre du Parti communiste français depuis 1945, après avoir appartenu aux Forces françaises de l’Intérieur (selon la liste des candidats communistes aux élections municipales de 1953), Louis Solbès fut élu conseiller municipal minoritaire d’Aulnay-sous-Bois en 1953. Candidat aux élections municipales de 1959, il ne fut pas élu à la suite du retour au scrutin majoritaire. Membre du bureau de la section communiste, le 15 mars 1964, il fut élu conseiller général de Seine-et-Oise dans le nouveau canton d’Aulnay (prélude au découpage de la Seine-et-Oise) qui ne comprenait que cette ville. Il remplaça le sortant communiste Gilbert Berger et le candidat initialement désigné, l’ancien maire Pierre Scohy qui venait de mourir. Devenu permanent, il était rédacteur à La Renaissance de Seine-et-Oise, hebdomadaire du PCF où il tenait une chronique du « petit rapporteur ». Il avait suivi un stage du parti pour les instituteurs. Louis Solbès avait remporté cette élection aux dépens du maire socialiste d’Aulnay-sous-Bois, Robert Courtat, qui, de ce fait, démissionna de son mandat de maire et de conseiller municipal. Louis Solbès redevint conseiller municipal lors de l’élection partielle du 5 juillet 1964.

Aux élections municipales de 1965, la liste d’union de la gauche conduite par le député communiste Robert Ballanger fut élue ; sur trente-trois conseillers, elle comprenait 17 communistes et 6 socialistes (à la suite d’une nouvelle division de la section socialiste) dont le maire sortant Maurice Cadot. Louis Solbès, placé en deuxième position, fut élu maire, Robert Ballanger siégeant en simple conseiller, mais très influent sur la vie locale.
En 1965, Louis Solbès entra au comité de la fédération de Seine-et-Oise nord du PCF.

En 1967, il fut réélu au premier tour conseiller général de Seine-Saint-Denis, nouveau département, dans le canton d’Aulnay-Nord, avec 63,28 % des suffrages exprimés. Il devint secrétaire questeur du conseil général. Ce canton était dominé par les nouvelles cités HLM construites à la fois par l’office municipal créé sous le mandat du maire socialiste Fernand Herbaut, et surtout par des sociétés qui s’installaient sur la Zone à urbaniser en priorité (ZUP) à l’initiative du District de la Région parisienne. La ville d’Aulnay connaissait alors une phase de forte expansion démographique, passant de 42 446 habitants en 1958 (recensement partiel) à 62 276 habitants en 1968 (plus 46% en 10 ans). Cet afflux de population venait de province, de Paris ville qui perdait sa population ouvrière et comprenait aussi des rapatriés d’Algérie. Ils furent dans une grande proportion favorables aux candidats communistes.

Comme maire, Louis Solbès poussait (à l’inverse de son prédécesseur R. Courtat) à la construction systématique de HLM dans les nouveaux quartiers qui remplissaient les vastes domaines agricoles qui ont subsisté jusqu’en 1960.

Aux élections municipales de 1971, la liste d’union de la gauche de nouveau conduite par R. Ballanger fut élue au premier tour avec 56% des suffrages exprimés bien que le PSU fît liste séparée. Ballanger devint maire et Solbès premier adjoint.

En 1973, Louis Solbès fut réélu conseiller général d’Aulnay- Nord, avec 68, 76 % des suffrages exprimés, mais au deuxième tour car la participation avait été trop faible au premier. C’était l’amorce du déclin local du PCF. Il ne se représenta pas aux élections cantonales de 1979. Il fut réélu conseiller municipal en mars 1983, puis en novembre après l’annulation et le succès de la liste du RPR Jean Claude Abrioux.

Au conseil municipal du 5 février 1987, en hommage à Louis Solbès, le maire, J.C. Abrioux proposa de donner le nom de Louis Solbès à la bibliothèque Natha Caputo. Le groupe communiste s’y opposa et proposa le collège du Parc, ce que la majorité estimait impossible, car il dépendait du conseil général. Finalement, le nom de Louis Solbès fut donné à une école maternelle construite en 1987.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173479, notice SOLBÈS Louis, Lucien par Nadia Ténine-Michel, version mise en ligne le 2 juin 2015, dernière modification le 24 mars 2021.

Par Nadia Ténine-Michel

SOURCES : Arch. Dép. Seine-et-Oise et Yvelines : 1 W 1016, 1021, 1128 1104 W 42. — Arch. Dép. Seine-Saint-Denis 16 W 1 et 22. — Arch. Com. Aulnay sous Bois 1 W 507, 515, 516, 525, 527, 528, 562, 775, 826, 829, 5305 à 5308. — Arch. du comité national du PCF. — État civil de Corbeny. — Le Monde, 2 octobre 1973. — Notes de Jacques Girault.

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