BARBÉ Marcel, Gustave

Par Antoine Olivesi. Compléments par Eric Panthou

Né le 2 août 1905 à Paris (XVIIIe), mort le 5 février 1987 à Nyons (Drôme) ; ajusteur ; mineur ; cheminot ; permanent du Parti communiste (PCF) ; membre de la Section de Montée des Cadres ; secrétaire de l’Union locale CGT d’Arles ; résistant au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la france (FN).

Portrait de Marcel Barbé lors d’un meeting du front National à Clermont-Ferrand

Fils de Louis Barbé, ouvrier au chemin de fer PLM à Arles, et de Marthe Massat, domiciliés 24 boulevard Villiers à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine, ex Seine), Marcel Barbé eut deux sœurs et un frère. Sa soeur, Raymonde Nédéléc, fut députée communiste à la Libération. Son autre sœur était ménagère, membre du PCF et son frère militaire, sympathisant communiste. Leur mère, ménagère, fut adhérente au PCF et le père fut sympathisant. Le père fut employé du métropolitain et/ou du chemin de fer PLM à Arles. Marcel Barbé indique seulement “manoeuvre” dans la Bio qu’il remplit le 9 novembre 1945. Les enfants Barbé furent orphelins vers 1920 selon la notice portant sur Raymonde Nédélec.
Marcel Barbé fit son service militaire en 1926 au 52e bataillon de mitrailleurs indochinois et se maria avec Élise Rougon le 9 novembre de la même année. De ce mariage naquit une fille. Jusqu’à 1945, il eut plusieurs métiers : ajusteur, mineur, cheminot. Il était détenteur d’un CEP.
Embauché au PLM le 12 janvier 1927 comme journalier à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), il devint cantonnier de la voie en mai 1928. Affecté à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône) jusqu’en septembre 1932, il fut muté alors à la gare d’Arles. Il adhéra au Parti communiste (PCF), le 1er octobre 1932. Secrétaire du syndicat des cheminots d’Arles CGTU, puis de l’UL-CGT, militant communiste, il fut candidat aux élections municipales dans cette ville le 2 décembre 1934 et obtint 1 802 voix. Il se présenta de nouveau au renouvellement normal, en mai 1935, puis au scrutin de juin 1936 où il fut élu au conseil municipal. Les 18 et 19 décembre 1937, il présida le congrès régional du PC à Marseille. Ayant participé à la grève du 30 novembre 1938, il fut déplacé par mesure disciplinaire à Concoules (Gard) jusqu’au 1er octobre 1939. Le 25 août 1939, il publia dans Rouge-Midi un article intitulé : « Tous pour l’unité ».
Marcel Barbé fut déchu de son mandat en vertu de la loi du 20 janvier 1940.
Militant syndicaliste, Il adhéra à la CGTU le 1er mai 1927. Il avait été dirigeant du syndicat CGTU des cheminots d’Arles puis secrétaire de l’UL unitaire. Secrétaire général du syndicat unique puis CGT des cheminots de 1935 à 1939, il avait été secrétaire général du l’UL-CGT d’Arles de 1936 à 1939.
Concernant sa position lors pacte germano soviétique, il écrit : « complètement d’accord avec cette position que je me suis acharné à défendre dès le 1er jour. Me trouvant à cette époque en déplacement disciplinaire à Ponteils (Gard), suite à la grève du 30/11/38 j’ai défendu cette position devant un groupe de cheminots en gare de Génolhac répondant aux attaques d’un socialiste. Puis en expliquant cette position aux groupes de soldats utilisés à la surveillance des voies ferrées.”
De retour à Arles, il fut mobilisé de janvier à juillet 1940. Il avait été déchu de son mandat municipal le 10 février 1940. Militant notoire, soupçonné de participer à la reconstitution clandestine du parti communiste, le préfet prit un arrêté d’internement contre lui en novembre 1940, mais il ne rejoignit pas le camp de Chibron (commune de Signes, Var) où il devait être envoyé car, au même moment, il fut écroué au haut fort Saint-Nicolas à Marseille après la perquisition que conduisit chez lui la police spéciale le 23 novembre 1940. Il fut arrêté selon lui parce que son nom et son adresse figuraient sur un rapport en mai 1940 et provenant du camp d’internement de Chibron, commune de Signes (Var). Ce rapport avait été paraît il rédigé par Pastor. Il fut trouvé dans la perquisition effectuée chez un homonyme, Barbé alias Lafonie, au moment de son arrestation en octobre 1940.
Il fut accusé de reconstitution du Parti communiste, détention de matériel de propagande (brochures de la période légale), propagande en faveur de la 3éme Internationale. Il passa en jugement avec 41 camarades hommes et 9 femmes les 28 29 30 avril, 1er et 2 mai 1941.
Militants connus en prison : Barbé (Laforie), Gazaniaire, De Bernardy, Curnier, Chevalier, Baillet, David, Labasso.
Acquitté par le tribunal militaire de la XVe Région le 2 mai 1941, il reprit le travail le 4 mai 1941 comme garde signaux à Arles. Un rapport de police du 15 octobre 1942 ne signalait rien à son encontre et considérait qu’il semblait « s’être amendé ».
Dans sa Bio, Barbé indique qu’il n’a jamais été coupé du Parti durant toute la guerre. Il était “polo” de la section d’Arles 1939 à 1942, autrement dit responsable politique du Parti.
Il a sans doute rejoint la clandestinité courant 1953.
Il écrit dans sa bio que de juin 1943 à avril 1944 il était “syndical régional Loire-Haute-Loire”, autrement dit, responsable des questions syndicales au sein de la direction régionale du Parti.
Il fut délégué confédéral pour la région Loire, Haute-Loire, Cantal, Allier, Puy-de-Dôme d’avril 1944 à la Libération. Henri Saby-Viricel alias Philippe, secrétaire départemental du Front national dans le Puy-de-Dôme en août 1944, dit que Barbé était secrétaire du CD PC à la Libération, sans qu’on sache la signification de l’acronyme CD.

Puis, il devient instructeur du Comité central sur l’interrégion, de la libération au Comité central de janvier 1945.

Marcel Barbé est au coeur d’un vif désaccord entre la direction zone sud du Parti et la direction départementale du Parti dans le Puy-de-Dôme entre mai et juillet 1944. La direction départementale refusa de donner l’ordre aux troupes FTP de rejoindre le Mont-Mouchet où des milliers d’hommes affluèrent en quelques jours fin avril 1944 suite à l’appel lancé par le Colonel Gaspard, alias Emile Coulaudon, au nom des Mouvements Unis de la Résistance.
La direction zone sud estima que c’était une erreur profonde de ne pas avoir rejoint un tel mouvement de masse. Le responsable politique, celui qu’on appelle le Polo, Pierre Girardot, alias Négro, fut sanctionné, démis de ses fonctions et déplacé.
Il s’en plaignit auprès du Comité central au lendemain de la Libération. Girardot rappelle que d’autres camarades ont été sanctionnés en même temps que lui, en particulier l’instructeur du CC, Hubert Mugnier dit Gilbert, mais aussi Marcel Barbé dit Robert, délégué du Bureau Confédéral. Si Girardot considère que Gilbert n’a pas démérité et qu’il a subi l’influence d’autres, en revanche, il affirme que Marcel Barbé fut l’un de ceux qui poussa le parti dans une politique sectaire et contraire aux aspiration des masses. Bien que Robert ait été alors sanctionné, il est fin 1944 encore instructeur du Comité central à Clermont-Ferrand avec le poste de secrétaire régional du PCF. Il intervient à ce dernier titre lors d’un meeting du Front national mi novembre 1944 à Clermont-Ferrand.

Il fut homologué Résistance intérieure française (RIF) au titre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (FN).

Au moment où il remplit le questionnaire biographique du Parti, en novembre 1945, il n’avait fait aucune école du Parti.
Au lendemain de la Libération, il devient permanent du Parti, se mettant en disponibilité de la SNCF.
Il fut affecté à la Section de montée des cadres (SMC) en avril 1949, un organisme chargé de sélectionner et former les cadres du Parti. Puis, il remplit les fonctions d’administrateurs et de secrétaire administratif de la radio communiste « Les Voix de la Paix ». En 1956, le secrétariat du Parti, en accord avec Jean Jérome, propose qu’il soit affecté à la section de propagande du CC, comme responsable pour la diffusion des films. Homme de confiance pour la direction du Parti, Marcel Barbé aurait également fait partie de la vingtaine de permanents de la Section centrale d’administration et des finances du PCF.
L’Humanité signala sa mort.

Marcel Barbé s’était remarié à Aubervilliers (Seine) le 17 août 1957 avec Solange Tréguier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article463, notice BARBÉ Marcel, Gustave par Antoine Olivesi. Compléments par Eric Panthou, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 1er août 2022.

Par Antoine Olivesi. Compléments par Eric Panthou

Portrait de Marcel Barbé lors d’un meeting du front National à Clermont-Ferrand

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, V M. 2/285 et 290, M. 6/11379et 5 W 163. — Rouge-Midi, décembre 1934, avril-mai 1935, 11 avril 1939. — SHD, Vincennes, GR 16 P 31528, dossier RIF (nc). —Arch. de la Conférence nationale du PCF : questionnaires biographiques Marcel Barbé et Henri Saby. — JO Lois et décrets, 21 janvier 1940 p. 602. — L. Ménétrier, Mémoire de Maîtrise, Nanterre, 1978, op. cit. — M. Bernard, Les communistes dans la Résistance, Marseille et sa région, Université de Provence (Aix-Marseille I), thèse 3e cycle Histoire, 1982, 2 vol., 315 et 158 p. — René Gentgen, La Résistance civile dans la Loire . — Jeune-Auvergne, n°14. — Jean Montaldo, Les finances du Parti communiste, Paris, Albin Michel — Archives Jacques Duclos, Musée d’Histoire Vivante. Rapport de Négro. — Paul Boulland, Acteurs et pratiques de l’encadrement communiste à travers l’exemple des fédérations PCF de banlieue parisienne (1944-1974), Thèse Histoire, 2011, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne->https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-02109725/document]. — René Gentgen, La Résistance civile dans la Loire, Editions Lyonnaises d’art et d’histoire, 1996 .— « Confiants et unanimes, les clermontois applaudissent les mots d’ordres et le programme du front National », La Voix du Peuple, 18 novembre 1944. — Renseignements Jean-Marie Guillon.— Mémorialgenweb .— État civil Paris en ligne.

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