GERMES Ernest, Pierre, Hilarion

Par Jacques Girault

Né le 5 avril 1910 à Naussac (Aveyron), mort le 8 janvier 1982 à Capdenac-le-Haut (Lot) ; instituteur ; militant syndical (SNI) ; militant socialiste SFIO puis PSU de l’Aveyron ; résistant.

Fils d’un facteur-receveur des PTT, Ernest Germes, élève d’une école primaire supérieure, entra à l’École normale d’instituteurs de Rodez (Aveyron) en 1927. Il se maria religieusement (« obligatoirement si je voulais rester instituteur dans mon village ») à Decazeville (Aveyron) en août 1933 avec une institutrice. Libre-penseur, il ne fit pas donner les sacrements catholiques à ses quatre enfants. Il exerça successivement, avec son épouse, à Vaureilles (1930-1938), puis à Flagnac (1938-1945).

Membre du Syndicat national des instituteurs en 1930, représentant des Jeunes en 1931, il devint membre du bureau de la section départementale de l’Aveyron en 1934 et le demeura pendant toute sa carrière. Il exerçait en 1936 les responsabilités d’archiviste. Délégué au congrès national de Lille (1936), il partageait les analyses de René Rouquette qui opposait au pacifisme de l’organisation la nécessité de défendre une armée républicaine. Opposé aux accords de Munich, il fit grève le 30 novembre 1938 contre les décrets-lois par « discipline syndicale ».

Membre du Parti socialiste SFIO à partir de 1931, Ernest Germes passa, avec Paul Ramadier, au Parti socialiste de France en 1933, puis revint à la SFIO dont il fut le trésorier départemental jusqu’à la guerre.

Réformé, il continua son activité syndicale et participa à la réunion du conseil national en avril 1940 à Paris. Résistant, membre des FFI, il assurait la liaison entre différents maquis de la région. À la demande de Ramadier, il hébergea avec son épouse la famille de l’universitaire d’origines juives Lévy-Bruhl. À la fin de la guerre, membre du Comité local de Libération de Decazeville, il s’occupait des questions de ravitaillement. Délégué de l’Union départementale CGT, il participa à la reconstitution du SNI. Il signa l’appel pour rejoindre la CGT-FO paru dans le bulletin syndical en janvier 1948. Il demeura toutefois au SNI qui choisit de rester dans l’autonomie.
Instituteur à Decazeville à partir de septembre 1945, Ernest Germes devint directeur du cours complémentaire, futur collège d’enseignement général de Capdenac en septembre 1953, où il enseignait les mathématiques.

Ernest Germes siégeait dans les commissions paritaires comme délégué du personnel. En 1966, il dirigea la reconstitution de la Fédération départementale des retraités et siégeait toujours, dans les années 1970, au bureau syndical de la section départementale du SNI-PECG au titre des retraités. Il participa à toutes les luttes pour la défense de l’école laïque.

Socialiste SFIO, trésorier de la fédération jusqu’en 1947, ami de Ramadier, Germes critiqua la politique algérienne de Guy Mollet. Partisan du « non » au referendum de 1958, il quitta le Parti SFIO pour le Parti socialiste autonome, puis rejoignit le Parti socialiste unifié en 1960, qu’il quitta quand Michel Rocard se rallia au Parti socialiste (1974). Dans les années 1970, ne militant pas au Parti socialiste, il lui conservait toute sa sympathie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49497, notice GERMES Ernest, Pierre, Hilarion par Jacques Girault, version mise en ligne le 17 mars 2009, dernière modification le 28 juillet 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. OURS, fédération de l’Aveyron. — Presse syndicale. — Notice DBMOF par J. Girault. — Renseignements fournis par l’intéressé, par sa veuve et son petit-fils.

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