RÉVILLON Ferdinand [RÉVILLON Achille, Georges, Ferdinand]

Par Notice réécrite par François Gaudin

Né le 3 décembre 1829 à Paris, mort le 16 juin 1902 à Paris (IXe arr.) ; compositeur et professeur de musique ; directeur des Douanes sous la Commune de Paris ; membre de l’Association Internationale des Travailleurs.

Ferdinand Revillon (lithographie de Gustave Donjean).

Fils d’un sous-chef du bureau des Douanes, Ferdinand Révillon était professeur de piano, compositeur et éditeur de musique. Marié avec Louise Sophie Lacroix le 21 août 1860, dans le 6e arrondissement, il habitait alors 19, rue Chaptal (9e). Il mit en musique Si j’étais le bon Dieu ! de Jean-Baptiste Clément, en 1859 et, en 1861, il donna pour la Société libre des Beaux-arts Chantez toujours !, sur des paroles de L. Boursault. Il ouvrit la même année un magasin de musique au 7, rue du Bac. Il habitait alors au 11 de la même rue et collaborait au Conseiller des artiste. En 1863, il contribua à la souscription pour les victimes de la crise cotonnière. En 1865, il souscrivit pour offrir une médaille d’or à Abraham Lincoln, assassiné par un sympathisant sudiste et composa, sur des paroles d’Émile Richebourg, L’Espagnole aux castagnettes ! Sous le Second empire, il fréquentait le salon de Nina de Villars, rue Chaptal, où il côtoyait Charles Cros, Delescluze, Gustave Flourens, Raout Rigault ou Paul Verlaine... Son dernier domicile connu avant 1871 était, 76, rue Blanche (9e arr.).
Il fut nommé délégué de la Commune à la direction de la Douane de Paris le 3 avril 1871 (cf. J.O. Commune, 8 avril), il s’entoura du personnel suivant : Personnaz, inspecteur principal ; Franchot, contrôleur ; Triboulet, commis-principal ; Esquiron, secrétaire ; Lefay, commis expéditionnaire ; Bazergue et Petit, gardes-magasin avec le titre de conservateurs ; Masson, surveillant général ; Laffuteau, surveillant.

Par contumace, le 6e conseil de guerre condamna Révillon, le 13 février 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée.

Établi à Genève, il fit partie de plusieurs sociétés de réfugiés et publia plusieurs brochures révolutionnaires, parmi lesquelles Chants révolutionnaires patriotiques et sociaux français des épisodes politiques de 1780 à 1877. Il retrouva en exil Nina de Villars qui avait ouvert un autre salon dans sa pension des Charmettes. Il publia, en 1875, un Chant de l’avenir, sur des paroles de Victorine Brocher (Mme Rouchy), communarde, autrice du Journal d’une morte vivant. Il fut gracié le 8 avril 1879.
La presse annonça son départ de Genève, en même temps qu’Arthur Arnould, le 31 juillet 1880. Rentré en France, il reprit ses activités de professeur de musique et de compositeur. Il était proche de Manet. Il assistait, en janvier 1881, aux obsèques de Blanqui. D’après Victor Ricois, il était rédacteur à La Révolution sociale en 1882. En 1884, son épouse, Louise Sophie Lacroix, qui habitait 4 rue Richepance, obtint le divorce. Il était réputé n’avoir pas de domicile connu en France, alors que la police savait qu’il habitait, depuis 1881, un logement au loyer annuel de 400 francs au 6, rue Mansart, à Paris. Il vivait principalement de ses compositions et plaçait des articles ; il collabora notamment au Journal des Adrets en 1885. Sa situation matérielle était précaire, toujours selon la police.
En février 1886, il fut nommé, sous la présidence de Joaquín Crespo, consul des États Unis de Venezuela à Nantes et exerça ses fonctions de 1886 à mai 1893. En octobre 1895, il sollicita un secours du département des Beaux-Arts au Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes.
Au début des années 1890, il figura parmi les collaborateurs du Dictionnaire journal de Maurice Lachâtre. En 1892, il sollicita la direction du futur Théâtre-Lyrique. En 1895 il mit en musique Au Pays du rêve ! Chant oriental, de Charles Giugno, parolier prolixe. L’année suivante, il collaborait au Réveil républicain, fondé par Jules Trousset. Déclaré journaliste à la fin de sa vie, il habitait 17, rue de Navarin lors de son décès, à l’hôpital Lariboisière, le 22 mai 1902.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article69586, notice RÉVILLON Ferdinand [RÉVILLON Achille, Georges, Ferdinand] par Notice réécrite par François Gaudin, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 21 juin 2022.

Par Notice réécrite par François Gaudin

Ferdinand Revillon (lithographie de Gustave Donjean).

ŒUVRE : Chants révolutionnaires patriotiques et sociaux français des épisodes politiques de 1780 à 1877, in-8°, Genève, chez tous les libraires, Genève H. Georg, 1878, 76 p. – Nombreuses compositions : Si j’étais le bon Dieu !, texte de Jean-Baptiste Clément, 1859, éd. L. Vieillot. – Turf-galop pour piano, op. 25 , 1868. – Brennus, grand galop, 1886. – Souvenir ! Scène, poésie de A. de Lamartine, 1887. – Songe, rêverie, éd. L. Vieillot, vers 1860. – Les adieux, éd. Gambogi frères, vers 1860. – Danse nègre, éd. E. Mathieu, vers 1860. – etc.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/861, n° 5090 et F 17/2685 (1), rapport Moreno-Henriquès, directeur de la Manutention de la Chambre de Commerce de Paris à la Douane centrale, 22 juin 1871. — Arch. Paris, V4E/63, V4E/8894. – APP, BA/368. – ASHD, 8J 237.. – Arch. Min. Guerre, 6e conseil (n° 889). — Arch. PPo., listes de contumaces et listes d’exilés. — Archives dipl. La Courneuve, 69SUP/59 — Murailles... 1871, op. cit., p. 205. J.O. Commune, 8 avril. — François Gaudin, Maurice Lachâtre (1814-1900). Portrait d’un éditeur et lexicographe socialiste, Thèse, 2004, p. 506-507. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.— Le Conseiller des artistes, n° 4, juillet 1861, p. 15. – Madame J. de B., Annuaire spécial des artistes musiciens…, A la librairie parisienne, 1863, p. 162. – Le Phare de la Loire, 18 mai 1865, p. 1. – Journal officiel de la Commune, 8 avril 1871. – Le Petit Caporal, 16 juillet 1880, pp. 2-3. – Le Ménestrel, 2 janvier 1881, p. 38. – Le Droit social, 16 juillet 1882, p. 3. – Le Mémorial diplomatique, 28 août 1886, p. 556. – Le Mémorial diplomatique, 23 octobre 1886, p. 681. – Note de Michel Cordillot.

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