ROLET Alexandre

Fils de Jean Baptiste Auguste Rolet, employé du chemin de fer et de Marie Louise Porteret, Alexandre Rolet était ouvrier forgeron à Dôle avant son incorporation de novembre 1902 à novembre 1905. Il se retira rue de Mulhouse à Dijon avant de s’installer à Besançon (Doubs) pour être embauché comme forgeron à la Cie du PLM. Il revint ensuite sur mutation à Dijon en 1909 aux ateliers de Perrigny-lès-Dijon (Côte-d’Or). Syndicaliste révolutionnaire avant et après la guerre de 1914-1918, Rolet fut élu conseiller prud’hommes à Dijon en 1909 sur une liste présentée par la Bourse du travail de Dijon. Il était secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Perrigny-lès-Dijon en 1919 succédant à Armand Sergent, et délégué du personnel au Comité de travail.
L’année 1919 fut marquée par des luttes montantes dans la profession des cheminots et ce d’autant plus que les chemins de fer furent encore sous le contrôle et l’autorité de l’armée. A. Rolet anima plusieurs grèves aux côtés de Lucien Midol. Le 8 juillet 1919, les cheminots défilèrent dans les rues de Dijon avec des milliers de salariés d’autres professions. Au terme de la manifestation, place du Peuple, il prononça un discours à l’adresse de la Fédération des cheminots et de la Confédération, indiquant : « C’est un mouvement qui annonce un futur mouvement d’où jaillira l’étincelle révolutionnaire, qui permettra le renversement de l’ordre social actuel, pour une société où il faudra que celui qui mange travaille ». Alexandre Rolet participa activement aux grèves de 1920 préconisant la nationalisation des chemins de fer. Il attaqua vivement l’attitude de la direction confédérale lors de la grève de février 1920. Le 1er mai 1920, il dirigea la grève des cheminots dijonnais, et dans Le Rappel socialiste du 8 mai, il prit position en faveur de la grève générale qui devait permettre la prise de possession sans violence des moyens de production par les travailleurs. Révoqué le 3 mai 1920 (il aurait refusé de se soumettre « à un chantage » de la Compagnie PLM), il fut arrêté et comparut devant le conseil de guerre de Bourges (Cher). Libéré et ne pouvant trouver de travail, il monta avec quelques camarades révoqués un atelier coopératif de production métallurgique « Le Foyer du travail », rue de Longvic à Dijon, mais dut l’abandonner pour raisons de santé.
Alexandre Rolet fut délégué pour l’Union Départementale de Côte-d’Or au 20ème congrès corporatif, 15e congrès confédéral de la CGT qui se tint à Orléans du 27 septembre au 2 octobre 1920. Il représenta également le syndicat des cheminots de Dijon. Il fut nommé administrateur de l’I.C.O (Imprimerie Coopérative Ouvrière) en février 1921. Après une longue période de chômage, il fut embauché par la ville de Dijon comme plombier aux ateliers municipaux en 1926. Alexandre Rolet aurait adhéré au Parti socialiste. Il se maria le 8 octobre 1917 à Besançon (Doubs) avec Joséphine Paillet avec laquelle il eut un enfant né en 1907 à Dijon. Il était domicilié au 2 rue Jules Ferry à Dijon lors de son décès.