PUECH Jules, Eugène, Louis

Par Rémy Cazals

Né le 20 juin 1879 à Labastide-Rouairoux (Tarn), mort le 2 octobre 1957 à Castres (Tarn) ; animateur de La Paix par le Droit ; historien du mouvement ouvrier.

De famille protestante, fils de Joseph, négociant, et de Eugénie Barthe, elle-même fille d’industriel, Jules Puech n’était ni ouvrier, ni adhérent d’un parti ouvrier, mais son œuvre lui donne le droit de figurer dans ce dictionnaire. Sa thèse de doctorat en droit portait sur Le proudhonisme dans l’Association internationale des travailleurs (publiée par Félix Alcan en 1907 avec une préface de Charles Andler), sa thèse de doctorat ès lettres sur La vie et l’oeuvre de Flora Tristan (publiée par Marcel Rivière en 1925). Il fut, avec Célestin Bouglé, l’éditeur de Proudhon. Il faut encore citer ses articles sur les précurseurs du socialisme, notamment les saint-simoniens, et son livre La tradition socialiste en France et la Société des Nations (Garnier, 1921). Il avait annoté et préparé l’édition du Tour de France, journal inédit de Flora Tristan (1843-1844), publié pour la première fois en 1973 après le décès de Jules Puech, et repris dans la collection « La Découverte » par François Maspero.

Il s’était marié le 8 juillet 1908 à Paris (Ve arr.) avec Marie-Louise Milhau (1876-1966) qui l’aida dans toutes ses tâches intellectuelles. Elle milita au sein de plusieurs organisations féministes. Entre les deux guerres, elle fut secrétaire de l’Union pour le suffrage des femmes, présidente de l’Union féminine pour la SDN, membre du Conseil international des femmes et de l’Association des Françaises diplômées des universités. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’exode de 1940 la conduisit à Castres, sa ville natale, où les Puech possédaient un domaine agricole, la Borieblanque. De là, elle dirigea un réseau d’aide à des femmes réfugiées ou bloquées en France par la guerre, Polonaises, Tchèques, Allemandes, etc. et contribua à sauver des juives des camps de concentration français et de l’envoi en Allemagne. La correspondance échangée avec ces femmes a été retrouvée et publiée : Rémy Cazals, Lettres de réfugiées, Le réseau de Borieblanque, Des étrangères dans la France de Vichy, Paris, Tallandier, 2003.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article84695, notice PUECH Jules, Eugène, Louis par Rémy Cazals, version mise en ligne le 22 octobre 2013, dernière modification le 21 décembre 2013.

Par Rémy Cazals

SOURCES : Marguerite Thibert, « Jules L. Puech », Revue du Tarn, 1958, p.
115-124. — Albert Vidal et Rémy Cazals, Le jeune homme qui voulait devenir
écrivain, Toulouse, Privat, 1985. – Rémy Cazals, “L’intellectuel protestant était un couple : Jules et Marie-Louise Puech”, dans le Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme français, 2003, p. 591-610. — Exposition Jules Puech, Centre national et Musée Jean Jaurès, Castres, 1988. — État civil. – Archives Puech déposées en plusieurs versements à la Bibliothèque municipale de Castres, au Centre national et Musée Jean Jaurès de Castres et aux Archives départementales du Tarn.

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