BRUNET Georges [dit la Terreur-des-bouts-de-bois, La Violette ou Bouquet-des-dames] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche

Né le 27 février 1868 à Paris 9e arr. ; menuisier ; anarchiste ; inculpé du « procès des Trente ».

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Georges Brunet était, en 1886-1887, militant à la Ligue des antipatriotes (voir Tortelier). Il fut un des orateurs du grand meeting de la Ligue, le 18 septembre 1887 à la salle Favié, à Paris, aux côtés de Tennevin, Louiche, Jacques Prolo, Alain Gouzien, Devertus et Bebin.

Le 20 mars 1888, salle Favié, il était un des orateurs d’un meeting antiboulangiste avec des orateurs socialistes et anarchistes, dont Charles Malato. Par la suite il fréquenta le Cercle anarchiste international qui, fondé en 1888, était le plus important lieu de rencontre et d’échanges entre militants à l’époque (voir Alexandre Tennevin).

Georges Brunet fut candidat abstentionniste aux élections législatives de 1889, dans le cadre de la campagne menée par Le Père Peinard. En septembre de la même année, il prit part au congrès international anarchiste à Paris et s’y opposa aux théories illégalistes défendues par Devertus.

En 1890, il purgea une peine de prison à Sainte-Pélagie pour n’avoir pas timbré les affiches de sa campagne abstentionniste.

Dans les débats qui précédèrent le 1er mai 1890, Brunet fut de ceux qui penchèrent pour la participation. En juin, il préconisait, selon un rapport de police, de « faire partie des chambres syndicales parce que là est un centre propice pour faire de la bonne propagande ».

A l’occasion du 1er mai 1891, il fut victime de la vague de répression qui visa les milieux anarchistes, et subit une condamnation.

En 1892, Brunet désapprouva la campagne de Sébastien Faure contre le 1er mai et cosigna la déclaration affirmant que le « 1er Mai, lancé par des politiciens, est devenu révolutionnaire et à tendances anarchistes » (voir Jacques Prolo).

Du 6 au 12 août 1894, il comparut devant les assises de la Seine dans le cadre du « procès des trente » (voir Élisée Bastard). Il s’y déclara « partisan des chambres syndicales et des associations ouvrières » et n’avoir jamais soutenu la théorie du vol. Défendu par Me Gantier-Rougeville, il fut acquitté. À l’époque, il habitait 25, rue Stephenson, à Paris XVIIIe.

Par la suite, il s’engagea dans l’Affaire Dreyfus. Le 5 mars 1898, il fut un des orateurs d’un meeting allemano-libertaire sur « les scandales militaires et les crimes du militarisme » tenu à la Maison du peuple au 4, impasse Pers, à Paris 18e. Broussouloux, Bruat et Joindy s’exprimèrent avec lui.

En octobre 1898, il fut secrétaire du comité central de la grève du bâtiment parisien, déclenchée à l’initiative des terrassiers (voir Henri Pérault).

On voit son nom réapparaître comme militant du Comité de défense sociale en 1912 (La Bataille syndicaliste du 7 janvier 1913).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article155826, notice BRUNET Georges [dit la Terreur-des-bouts-de-bois, La Violette ou Bouquet-des-dames] [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 21 mars 2014, dernière modification le 31 mai 2020.

Par Guillaume Davranche

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : L’Idée ouvrière du 24 septembre 1887 et du 24 mars 1888 — La Révolte du 7 septembre 1889 — Malato et Gégout, Prison fin-de-siècle, Charpentier & Fasquelle, 1891 — La Révolte du 23 mai 1891 — Le Journal des débats du 15 juillet 1894 et du 7 au 13 août 1894 — L’Ouvrier des deux mondes, 1er décembre 1898 — La Bataille syndicaliste du 7 janvier 1913 — Constance Bantmann, « Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914 », thèse soutenue à l’université Paris-XIII, 2007 — Vivien Bouhey, Les Anarchistes contre la République, PUR, 2008.

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