PRESSON Jean

Par Jacques Girault

Né le 24 décembre 1897 à Ugny (Meuse), mort le 9 février 1966 à Saint-Mihiel (Meuse) ; instituteur puis directeur d’école dans la Meuse ; militant socialiste ; militant syndicaliste du SNI et mutualiste.

Jean Presson était le fils d’Achille Presson, instituteur, et de Marie, Anne Maurice, sans profession. Il était tout jeune instituteur dans le département voisin de Haute-Saône, à Vesoul, quand il fut mobilisé en août 1916 dans l’infanterie. Après une hospitalisation en mars-avril 1918, il revint au front, se distingua dans les combats de juin et août 1918 comme mitrailleur, ce qui lui valut deux citations et la Croix de guerre. Gazé au début du mois de septembre 1918, il fut à nouveau hospitalisé, libéré en 1919, et pensionné à 15%.

Il rejoignit un poste d’instituer à Vaucouleurs, chef-lieu du canton de son village natal, puis fut nommé en 1921 à Rambucourt, puis à Apremont-la-Forêt. Il se maria le 23 janvier 1922 à Saint-Mihiel avec une institutrice, Marie Breton, née en 1898 à Lacroix-sur-Meuse.

Au début des années1930 il était à nouveau en poste à Rambucourt, où il reçut une récompense pour son enseignement agricole et où il était secrétaire de la société de secours mutuels scolaires du canton de Saint-Mihiel. Il fut ensuite nommé directeur de l’école de la Halle à Saint-Mihiel où il termina sa carrière.

Membre du Parti socialiste SFIO depuis le début des années 1930, Jean Presson fut, de 1929 à 1939, secrétaire général de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, et devint membre du bureau national à la fin des années 1930. Ayant pris en 1931 l’initiative de constituer le Cartel meusien de défense et d’action laïque qu’il présida, il siégea par la suite au bureau du Cartel confédéré des services publics de la Meuse, en étant secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT de 1935 à 1939. Il fut en outre élu secrétaire de l’union locale de Commercy lors de sa création en février 1937.

Jean Presson fut remobilisé en août 1939 mais, en raison des séquelles de son gazage en 1918, fut renvoyé dans ses foyers en février 1940. Il participa à la Résistance et fut membre du comité de Libération de l’arrondissement de Commercy. La CGT le désigna, en janvier 1945, pour participer à la commission départementale de reconstitution des organisations syndicales de travailleurs, chargée de l’épuration.

Il retrouva la responsabilité du secrétariat de la section départementale du SNI reconstituée à la fin de 1944, et la conserva jusqu’à la fin des années 1940. Il participa au bureau national du SNI au titre des membres sortants en 1940 lors de la dissolution. Au congrès du SNI de Grenoble de 1946, Il était assesseur la séance du matin du 27 juillet, présidée par Paul Delanoue. À la séance du bureau national du 23 septembre 1947, il approuva la création de commissions extra-BN à mandat limité, qui permettraient aux militants des sections de faire mieux remonter les informations au niveau national.

Au début de l’année 1948, il se prononça pour l’adhésion du SNI et de la Fédération de l’Éducation nationale à la CGT-FO, et assura la responsabilité provisoire son l’Union départementale en voie de création. Le 18 janvier 1948 lors du congrès constitutif de cette union, il fut élu, avec Joseph Berger (Alimentation), co-secrétaire général, en charge de la propagande. Double affilié, après le choix de l’autonomie par le SNI et la FEN, Il était encore en 1949 le secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale.

Secrétaire général, jusqu’à son décès en 1966, de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale qu’il avait créée en 1946, Jean Presson fut élu au conseil d’administration national lors de l‘assemblée générale ordinaire de juillet 1947 qui modifia la composition du CA, en remplaçant certains responsables nationaux par des représentants de sections départementales. Il en resta membre jusqu’en 1959.

En outre, Jean Presson s’investissait dans d’autres associations en Meuse comme vice-président de la Fédération des œuvres laïques et de la Ligue de l’enseignement. Il cumulait aussi les vice-présidences d’associations mutualistes (Mutuelle accidents élèves, Union mutualiste universitaire de la Meuse, Autonome de solidarité de la Meuse).

Après la guerre, maître dans la loge maçonnique Jules Michel à Saint-Mihiel et secrétaire de la section socialiste SFIO, il s’opposa dans la fédération à Georges Fizaine pour l’établissement de la liste de candidats aux élections législatives de novembre 1946. Membre de la commission exécutive fédérale, il était délégué à la propagande au début des années 1950. Il fut candidat à plusieurs élections cantonales sous la IVe République et, en 1958, au Sénat.

Dans ses mémoires, André Delmas, ancien secrétaire général du SNI, le décrivait comme un personnage « chauve, rubicond et jovial qui n’élevait la voix que lorsqu’il était question des "directeurs d’école à classe unique" dont il s’était institué le champion » (p. 215).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127357, notice PRESSON Jean par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 5 avril 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/112/B.558, 199110807-8. — Arch. Dép. Meuse, état civil, recensements, registre matricule. — Arch. OURS, Dossier Meuse. — JO, lois et décrets, 7 février 1930, 12 août 1934, 20 janvier 1945, 21 octobre 1948. — L’École libératrice. — L’Éveil de la Meuse, 1930-1939. — Le Réveil ouvrier. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 8 janvier, 19 février 1948. — DBMOF, notice non signée. — Notes de Louis Botella, d’Alain Dalançon, d’André Lainé, de Gilles Morin et de Charlotte Siney.

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