Par Alain Dalançon
Née le 2 octobre 1899 à Toulouse (Haute-Garonne), morte le 10 février 1971 à Paris (VIIe arr.) ; professeure agrégée ; militante du Syndicat national des professeurs de lycée et de l’enseignement secondaire féminin, puis du SPES, du SNES et de la Fédération de l’enseignement CGT-FO.
Fille d’Henri, Pierre, Marie, Alexandre, employé de commerce et de Jeanne Catherine Dupart, sans profession, Claire Lombard fit ses études secondaires au lycée de jeunes filles de Toulouse, où elle obtint le diplôme de fin d’études secondaires en 1905. Elle alla ensuite préparer le concours d’entrée à l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres au lycée Fénelon à Paris, de 1906 à 1909. Après avoir obtenu le certificat d’aptitude au professorat en sciences en 1910, elle enseigna comme chargée de cours au collège de jeunes filles de Calais (Pas-de-Calais) puis fut nommée répétitrice préparatrice déléguée au lycée Fénelon en 1911.
Reçue à l’agrégation de sciences physiques et naturelles en 1914, elle fut nommée professeur aux lycées de Besançon (Doubs) en 1916, puis du Havre (Seine-Maritime) en 1918. Recommandée par un député, elle entra dans le cadre des établissements parisiens, d’abord au lycée Jules Ferry en 1921, puis l’année suivante au lycée Fénelon. Elle y effectua ensuite toute sa carrière jusqu’à sa prise de retraite en 1954, sauf au début de la Seconde Guerre mondiale où elle fut détachée au lycée Longchamp de Bordeaux. A partir de 1933, elle enseigna dans les classes préparatoires aux grandes écoles (ENS de Sèvres, puis École normale supérieure de l’enseignement technique en 1942) et était responsable du laboratoire de sciences à partir de 1936.
Militante du Syndicat national des professeurs de lycées et de l’enseignement secondaire féminin (couramment appelé S3), Claire Lombard entra à son bureau national dès la transformation de l’amicale en syndicat. Elle fut ainsi secrétaire adjointe en 1924-1925, chargée de la rédaction des procès-verbaux des réunions de bureau, et occupa ensuite diverses responsabilités : représentante des agrégées en 1927, trésorière et archiviste en 1930. Comme ses camarades du bureau, Edmond Lackenbacher, Maurice Lacroix et Marthe Fauré, elle était par ailleurs adhérente du syndicat des professeurs du second degré de la CGT et militait pour l’affiliation du S3 à la confédération.
Quand cette adhésion fut refusée pour la troisième fois par les adhérents en 1937, elle participa activement à la création du SPES affilié à la Fédération générale de l’enseignement-CGT et fut membre de sa commission exécutive constitutive, organisme de direction où elle continua de siéger en 1938 et 1939, notamment dans la commission entraide et assurances.
Claire Lombard participa à la résistance universitaire dans les réseaux animés par Maurice Janets, ancien secrétaire général du SPES, et à la création du SNES en 1944 mais ne siégea pas dans sa CE nationale durant les premières années.
En 1948, elle appela à passer à la CGT-FO dans un appel intitulé « Pour un syndicalisme indépendant » paru dans l’Université syndicaliste en février, aux côtés de Janets, Lucien Mérat, Maurice Lacroix, Paul Ruff, Gilbert Walusinski…et dans Force ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, avec des militants relevant d’autres ordres d’enseignement (Francis Perrin, Pierre Galoni). Lors du congrès constitutif de la Fédération de l’Éducation nationale FO, tenu en avril 1948, elle fut élue secrétaire adjointe, en charge de la branche de l’enseignement du second degré.
Double affiliée au SNES autonome, Claire Lombard fut élue membre suppléante de sa CE nationale en 1948, au titre des partisans de FO mais ne figura plus ensuite sur les listes « C » aux élections à la CA nationale du nouveau SNES (classique et moderne). Cependant elle fut élue membre titulaire de la commission administrative paritaire des agrégées, sur la liste présentée par le SNES, lors des premières élections de 1948. Elle reçut la même année la Légion d’honneur et habitait dans le VIIe arrondissement de Paris.
Par Alain Dalançon
SOURCES : Arch. Nat., F17 25646. — Arch. PPo. 304. — Arch. IRHSES (La quinzaine universitaire avant 1937, Bulletin du SPES, L’Université syndicaliste). — Force Ouvrière, avril 1948. — Notes de Louis Botella et de Jacques Girault.