VIALA Gilbert

Par Olivier Dedieu

Né vers 1926 ; résistant, militant SFIO, PSA puis PS ; journaliste, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme.

Fils de Léa Viala, née Cros, Gilbert Viala ne fut pas élevé pas son père qui avait abandonné le foyer familial. Son père d’adoption fut Louis Cauvet qui devint le compagnon de sa mère dans les années 1930. Très jeune, il fut socialisé politiquement par ce dernier qui le considérait comme son fils adoptif.

Avec l’avènement du régime de Vichy, Gilbert Viala souhaita s’impliquer avec ses parents qui organisaient les premiers mouvements résistants dans le département. Il décida de ne pas retourner à Saint-Pons où il était scolarisé pour rester avec eux. Au début de l’année 1941, il devint l’agent de liaison de Louis Cauvet puis rejoignit le Groupe franc de Combat de Montpellier. Parallèlement, il milita, avec son père, au sein du CAS. Durant cette période, il fut aussi scout, chef de groupe chez les éclaireurs.

Il fut arrêté par la police le 1er avril 1943, à l’âge de 17 ans, suite à la découverte de l’organisation d’un maquis armé dans la région de Lacaune par le G.F. de Montpellier et Louis Cauvet. Considéré comme un membre actif de Combat, il fut arrêté à son domicile et amené à l’intendance de police pour y être interrogé et torturé. Il resta emprisonné jusqu’en juin 1943 à la prison de Montpellier. Suite à des complicités dans l’appareil judiciaire et aux pressions de la Résistance sur le juge d’instruction, il fut libéré officiellement pour passer ses examens, sa couverture était son statut d’étudiant. Il profita de sa libération pour fuir Montpellier et se réfugia, deux mois durant, auprès de la famille Metge à Saint Bauzille de Putois. Il partit ensuite rejoindre Louis Cauvet en Savoie, ce dernier étant devenant l’un des cinq membres du Directoire national du Réseau Radio-Patrie, avec délégation pour le Sud-Ouest et la Franche-Comté. Arrêté avec son père, à Lyon, le 21 janvier 1944, il réussit à s’évader fin février et à rejoindre son réseau. Ce dernier l’envoya fin mars dans l’Hérault pour réceptionner un officier britannique qui devait prendre la direction régionale du réseau. Il resta par la suite dans le département, montant au maquis au moment du débarquement. Retrouvant Gérard Suberville (Commandant Janvier), qui avait été nommé à la tête de l’Action ouvrière par son père, ce dernier fit de Gilbert Viala le chef de sa garde personnelle, attaché à son état-major, et lui octroya le grade de sous-lieutenant. Souhaitant, contre l’avis de Suberville, poursuivre la guerre dans l’armée, il s’engagea comme simple 2e classe dans la Brigade du Languedoc qui devient le 81e régiment d’infanterie et partit sur le front en septembre 1944. Il revint dans le département en janvier 1945 comme rapatrié sanitaire et fut démobilisé le 15 août 1945.

Revenu à la vie civile, eut plusieurs propositions qu’il déclina, de l’adhésion au parti communiste, au recrutement au sein de l’Intelligence service, au départ en Espagne avec ses camarades de la Fédération Anarchique Ibérique. Restant à Montpellier, il adhéra aux Jeunesses socialistes et s’inscrivit à la faculté de droit de Montpellier. Rapidement, il partit à Paris. Selon Henri Noguères, alors directeur de l’information et du journal parlé, il sollicita le ministère pour obtenir l’autorisation de faire paraître un journal pour enfants. Henri Noguères, qui l’avait cotôyé dans la résistance avec Louis Cauvet l’embaucha comme journaliste. Passé par le centre de formation des journalistes, il fut journaliste parlementaire, « l’un des meilleurs de sa génération » selon Henri Noguères.
Il participa, par ailleurs, à la création de l’agence centrale de presse dont il fut le chef du service politique. Licencié en 1959 pour ses engagements politiques, il fut, un temps, au début des années soixante, secrétaire général de l’association nationale de navigation fluviale. Gilbert Viala eut encore d’autres occasion de retrouver Henri Noguères. IL participa, avec lui, à la création de l’Agence centrale de presse et fut le secrétaire général de la ligue nationale des droits de l’homme sous sa présidence.

Politiquement, Gilbert Viala milita activement dès la fin de la guerre. Militant à Paris, il fut adhérent de la 10e section de Paris, puis de celle de Montreuil avant de s’installer dans le XVIIIe arrondissement. Il fut également membre du groupe socialiste d’entreprise du secrétariat général de la radio et re-fondateur du syndicat FO des journalistes.

Au sein de la SFIO, Gilbert Viala militait pour l’unité organique de la gauche. En 1946, il était le secrétaire administratif de la tendance Vigilance qui permit la chute de Daniel Mayer. Favorable au candidat le plus à gauche, Gilbert Viala vota pour Guy Mollet et resta proche de la majorité du parti jusqu’à la Guerre d’Algérie. Opposé à cette dernière, il se rapprocha de Daniel Mayer et finit par rejoindre en 1959 le PSA et devint secrétaire administratif du parti. Par contre, il n’adhéra pas au PSU. Il revint au parti socialiste et en resta toujours membre. Il est en 2016 membre de la fédération socialiste de l’Hérault après son retour à Montpellier.

Gilbert Viala fut titulaire de la Croix de guerre et de la médaille de la résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182944, notice VIALA Gilbert par Olivier Dedieu, version mise en ligne le 1er août 2016, dernière modification le 27 septembre 2018.

Par Olivier Dedieu

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 796 W 20, 1000 W 181. — Archives centre d’histoire de la Résistance de Castelnau-le-lez - Henri Noguères , Pour qu’il reste trace, Manuscrit inédit. — Entretiens avec l’auteur.

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