BORDIER Lucien, Emile [Pseudonyme dans la résistance : Georges ]

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason

Né le 25 avril 1907 à Paris (13e), mort en déportation le 4 février 1945 à Dachau (Allemagne), rotativiste, communiste, militant syndical (CGT), résistant.

Fils de François Bordier, employé de chemin de fer, et de Maria Touron, Lucien Bordier était membre du PCF en 1939, rattaché à la cellule de Paris-Soir où il travaillait comme rotativiste. Il était également militant à la FFTL. Dès octobre 1941, il était en relation avec Gaston Etievent, lui-même en contact avec Arthur Tintelin.
En 1942 il avait travaillé pour l’imprimerie Lantos, qui œuvrait pour le PCF clandestin. Impliqué dans l’affaire Tintelin, Lucien Bordier, bien qu’interrogé, échappa en juin 1942 une arrestation. Ensuite, il fut chargé de suivre l’activité clandestine de deux imprimeries qui travaillaient pour le PCF, les imprimeries Solsona et Aubrun, dans le XIVe arrondissement à Paris. Il aurait été à cette époque le responsable des imprimeries clandestines de la Région parisienne. Il aurait été membre de l’équipe de fabrication de la presse clandestine au Parizer Zeitung.
Lucien Bordier fut arrêté le 20 octobre 1942 lors d’un rendez-vous avec André Desse dit « René » avenue de Fontainebleau à la suite de la découverte par la police de l’activité clandestine des imprimeries Solsona et Aubrun. Lors de la perquisition de son domicile clandestin 66 rue des Lombards à Paris (Ier arr.), les policiers saisissaient des tracts qu’ils qualifièrent « d’inspiration communiste », une brochure en langue espagnole, une trentaine de tracts de différents tirages édités par le parti communiste clandestin, et des fiches pour l’expédition de colis express par la SNCF. Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, fouillé, il était porteur de treize mille francs.
Il fut torturé, déclara qu’il avait remis à Blanche Solsona trois cent mille francs pour les travaux effectués au cours des trois derniers mois. Il estimait qu’en trois mois l’imprimerie J. Solsona édita plus de deux millions de tracts, il était rétribué 5 300 francs par mois.
Il fut transféré à Fresnes puis au Fort de Romainville. Il a été déporté au camp de Natzweiler-Struthof le 14 juillet 1943. Il était étiqueté NN » Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard), ce qui signifiait condamné à disparaître sans laisser de traces. Cette expression avait été empruntée par Hitler au livret de l’Or du Rhin de Richard Wagner. Transféré à Dachau (Allemagne) en septembre 1943 où il disparut le 4 février 1945.
Il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déporté, interné, résistant (DIR).
Il s’était marié le 2 octobre 1926 à Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) avec Suzanne Charlotte Lhuillier et était père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186529, notice BORDIER Lucien, Emile [Pseudonyme dans la résistance : Georges ] par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason, version mise en ligne le 15 avril 2018, dernière modification le 26 octobre 2018.

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo BS1 GB 068. – Bureau Résistance GR 16 P 73886. – Paul Chauvet, La Résistance chez Les Fils de Gutenberg dans la Seconde Guerre mondiale, Paris : A compte d’auteur, 1979 (il est présenté sous le nom d’Henri Bordier). – Livre Mémorial, Fondation pour la mémoire de la déportation [en ligne]. – Ville de Paris, mairie du XIIIe arr., acte de naissance numérisé 13N 184 acte n° 854.

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