DENGEL Philipp

Par Gilbert Badia

Né le 15 décembre 1888 à Ober-Ingelheim (Hesse rhénane), mort le 28 mars 1948 à Berlin ; journaliste communiste, leader du parti, chargé de missions par l’internationale.

Fils de vigneron, Philipp Dengel fréquenta le Realgymnasium de Mayence (1903-1907), puis l’Université de Giessen où il étudia l’histoire et les lettres (1907-1911). De 1911 à 1913, il était enseignant dans une école privée à Heidelberg. C’est là qu’il adhéra au Parti social-démocrate (1911). De 1913 à 1918, il fît son service militaire, puis la guerre qu’il termina sur le front occidental avec le grade de lieu¬tenant.
En 1918, il entra en relation avec Kurt Eisner qui le nomma secrétaire de la légation de Bavière à Berlin. En 1919, Dengel fonda avec A. Goldschmidt la Räte-Zeitung, organe central des sans-travail. En mars 1919, il adhéra au KPD et passa au KAPD en 1920. De septembre à décembre 1920, il séjourna en Union soviétique en tant que correspondant de la Räte-Zeitung, rencontra Lénine et revint au KPD à son retour en Allemagne. En mai 1921, il fut rédacteur de politique étrangère à Die Rote Fahne puis journaliste en province, à Cologne d’abord, à Hambourg ensuite, où il assura la rédaction de la Hamburger Voikszeitung. Il participa au soulèvement d’octobre 1923. A partir d’août 1924, sous le nom de Schmidt, il fut responsable politique du Niederrhein (Bas-Rhin).
De mai 1924 à septembre 1930, il fut député au Reichstag. Dengel participa avec d’autres membres du KPD aux séances de la commission du Comité exécutif de l’Internationale (12 au 14 août 1925) qui se conclurent par l’envoi d’une « lettre ouverte du comité exécutif de l’IC à toutes les organisations et à tous les adhérents du KPD ». En conséquence de quoi, le Comité central du KPD, réuni le 20 août 1925, évinça Ruth Fischer et Arkadi Maslow et confia la direction du parti à Philipp Dengel et Ernst Thälmann. Dengel fut membre du Comité central de 1925 à 1935.
Le VIe congrès de l’IC l’élut au Comité exécutif de l’Internationale. Pour avoir déclaré au moment de l’affaire Wittorf que Thälmann devait abandonner « pour un certain temps » la direction du parti, Dengel fut sanctionné et se retrouva rédacteur en chef de Die Rote Fahne. On l’envoya ensuite à Moscou où il travailla au secrétariat politique du Comité exécutif de l’IC. A l’automne 1929, il fut chargé de suivre les partis communistes de Suède et d’Angleterre. Gravement malade, il rentra en Allemagne où il sera, au Comité central, responsable de la presse du parti. En 1931, chargé de mission par l’Internationale, il passa près d’un an en Espagne, puis quelques semaines en Amérique latine et rentra à Moscou en 1932. De décembre 1933 à août 1935, il dirigea le secrétariat Scandinave du Comité exécutif et fit des séjours au Danemark, en Norvège et en Suède. Il participa au VIIe congrès de l’Internationale sous le pseudonyme de Ulmer et à la conférence « de Bruxelles » du KPD au cours de laquelle la ligne « Front populaire » l’emporta définitivement.
De novembre 1935 à avril 1936, il fit partie de la direction du KPD à Paris (Auslandsleitung) ; d’avril à septembre 1936, il assura la rédaction de la Deutsche Volkszeitung qui paraissait à Prague. En septembre, Dengel rentra à Moscou où il fut chargé de l’édition allemande de l’Internationale communiste et représenta le KPD au Comité exécutif de TIC (mars 1937 à juin 1938).
Le jour de l’invasion de l’Union soviétique par la Wehrmacht (21 juin 1941), il fut frappé de congestion cérébrale et ne s’en remit pas. Il rentra en Allemagne en septembre 1947 pour y mourir quelques mois plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216187, notice DENGEL Philipp par Gilbert Badia, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 17 juin 2020.

Par Gilbert Badia

SOURCES : Duhnke, KPD, op. cit. — Weber, Wandlung, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit. — Lexikon, op. cit.

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