AUGIER Joseph [AUGIER Victor, Joseph]

Par Jacques Girault

Né le 20 avril 1880 à Hyères (Var), mort le 7 mars 1951 à Hyères ; commerçant ; militant socialiste SFIO puis PSDF à Hyères.

Fils de cultivateurs propriétaires devenus commerçants, Joseph Augier reçut les sacrements catholiques. Après quelques années d’études au lycée de Toulon, il vint travailler avec son père, marchand de vins à Hyères et lui succéda. Marié dans la commune en octobre 1901, remarié en février 1913, il ne fit pas donner de sacrements catholiques à ses trois enfants. Il était surveillé en 1908 pour antimilitarisme. Membre de la SFIO, il faisait partie en 1912 du comité pour la représentation proportionnelle créé lors des élections municipales. Délégué au congrès fédéral de la SFIO en janvier 1914, il devint membre du comité fédéral et fit partie du comité central électoral qui soutenait la candidature de Pierre Renaudel, trois mois plus tard. Il fut mobilisé pendant la guerre comme gestionnaire de l’Hôpital militaire d’Hyères.

Le congrès fédéral de la SFIO, le 7 septembre 1919, le délégua au congrès national pour la majorité. Délégué aux congrès fédéraux suivants, il devait rester à la SFIO et fut réélu membre du comité fédéral le 10 avril 1921. Il participa au bureau du rassemblement pour Jaurès à Toulon le 31 juillet 1920 et à celui d’Hyères, le 3 août. Sa fille Éliette Augier déclama « l’Hymne à Jaurès » de Georges Pioch. En décembre 1920, il animait le comité de résistance socialiste de la ville et appelait à « vivre en socialistes libres » (Le Petit Var, 8 décembre 1920).
Parallèlement, membre de la Ligue des droits de l’Homme, il fut élu par le congrès départemental, le 14 février 1921, à la vice-présidence départementale, responsabilité qu’il occupait encore dans les années 1930. Membre de la Libre-Pensée, il était aussi membre de la loge maçonnique « Le Réveil des Iles d’Or ».
Joseph Augier présidait la section hyéroise lors de l’élection cantonale de 1922-1923 ; il joua un grand rôle pour soutenir les candidatures des mutins de la mer Noire, Henri Alquier et André Marty.

Pour l’élection législative de 1924, toujours membre du comité fédéral de la SFIO, il représentait son parti à la commission d’initiative pour l’élection rouge. Il fit partie ensuite de la commission exécutive du comité général varois pour l’élection rouge.
Pour l’élection municipale de 1925, il faisait partie du comité qui patronnait la liste du Cartel des Gauches. Considéré comme élu, il participa au congrès de la Fédération des municipalités socialistes le 22 mai 1927. Il encourageait le nouveau journal socialiste, Le Réveil du Var par la publicité pour son commerce de « vins et huiles d’olive du Var ».

Bien que très ami avec Renaudel, Joseph Augier, selon sa fille, n’aurait pas quitté la SFIO à la fin de 1933. Toutefois, son activité militante ne se fit jamais, par la suite, dans le cadre de la SFIO ; il aurait même voté au premier tour de l’élection législative de 1936 pour le candidat USR, Léopold Jaubert, et pour le candidat de la SFIO Michel Zunino, au deuxième tour.

À Hyères en 1933-1934, en tant que président de la section de la Ligue des droits de l’Homme, il fut au cœur de certaines actions. Ainsi, il figurait au bureau d’un meeting communiste pour la libération de Dimitrov, en décembre 1933. Pendant l’intervention de l’avocat Marcel Willard, il ne bougea pas. Quand le responsable communiste local prit la parole, il s’en alla et s’en expliquait dans la presse : « Nous nous sommes abstenus de faire la contradiction et avons préféré quitter le bureau en signe de protestation » (Le Petit Var, 6 décembre 1933).

Le 9 février 1934, il présidait une réunion inter-organisations pour la préparation du 12 où il conduisait le cortège. De la même façon, il était en tête de plusieurs manifestations antifascistes. En tant que président local de la Ligue, il eut la charge d’organiser le congrès national de la Ligue des droits de l’Homme qui se déroula à Hyères du 8 au 10 juin 1935. Sous le Front populaire, il était le président de la plupart des rassemblements unitaires. Collaborateur de différents journaux, il présida aussi le comité local des colonies de vacances. Pendant la guerre, il entretint de bons rapports avec les différents milieux résistants.

Joseph Augier fut enterré civilement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article91501, notice AUGIER Joseph [AUGIER Victor, Joseph] par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 21 septembre 2018.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 44, 45, 46 ; 49 4 3, 53 ; 3 Z 2 5 ; 18 M 13. — Presse locale. — Renseignements fournis par Éliette Rimbaud-Augier.

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