ROUX Auguste [Charente-Inférieure]

Par Alain Dalançon

Né le 17 octobre 1850 à Saint-Jean-d’Angle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 25 novembre 1931 à Rochefort (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) ; commerçant ; militant socialiste, maire de Rochefort (1919-1925).

Auguste Roux
Auguste Roux
Dirigeants de la section de la SFIO à Rochefort vers 1910 ; de gauche à droite : A. Roux, J.A. Genty, L. Poitevin.

Auguste Roux était l’aîné d’une fratrie de neuf enfants. Ses parents étaient de très modestes cultivateurs, Auguste Roux et Clarisse Jarzat. Il était considéré dans sa famille comme celui « qui a réussi ». Marchand de nouveautés à Rochefort, il s’y maria le 26 septembre 1876 avec Marie Rio, tailleuse pour dames. Ils eurent trois enfants : un garçon, mort à neuf ans, et deux filles, Marie et Alphonsine.

Il effectua des tournées dans la région et en France pour vendre des tissus et articles de bonneterie qu’il achetait en gros à Roubaix-Tourcoing, ce qui lui permit de faire prospérer son commerce de tissus et de confection au 48, rue de l’Arsenal, l’artère principale de la ville. Tout en continuant à vendre sur les marchés et foires, il ouvrit deux autres magasins, à Saintes et à Rochefort, qu’il mit en gérance.

Militant socialiste (à ne pas confondre avec Léon Roux), il fut élu conseiller municipal aux élections de 1896 ainsi que Louis Rouillé. Mais les élections furent annulées ; au 2e tour, Auguste Roux se présenta seul et, porté sur plusieurs listes, fut élu avec 1 193 voix.

Socialiste modéré, il fut un des acteurs de la séparation en 1900 du groupement socialiste rochefortais du Parti ouvrier et de la fondation du « Groupe socialiste autonome indépendant de Rochefort-sur-mer ». Il fut élu la même année conseiller municipal sur une liste de concentration républicaine, avec 7 autres socialistes (Armand Trémoulet, Tournier, Michel Bertrand, Desgranges, Dubini, Baudet et Jacques Hourdillé). Mais il échoua en 1901 à devenir conseiller général du canton de Rochefort-sud comme en 1899, où il avait été battu honorablement au 2e tour (1 266 voix sur 2 810 exprimés).

Le 31 août 1902, il fut des principaux animateurs, à Rochefort, du congrès de la fédération départementale socialiste autonome de Charente-Inférieure-Vendée, qui adhéra au Parti socialiste français, et il participa au congrès du PSF de Tours avec Hourdillé, Bertrand, Augier et Trémoulet.

Auguste Roux fut réélu conseiller municipal en 1904 sur une liste de coalition comportant cette fois 12 élus socialistes. Il participait à tous les congrès nationaux du Parti socialiste SFIO et fut candidat aux élections législatives de 1910 dans la circonscription de Marennes, où il n’obtint que 620 voix sur 14 079 votants.

Pendant la guerre, il compta parmi les socialistes défenseurs de l’ « Union sacrée », avec le député Edouard Pouzet et le syndicaliste Louis Bernard et se prononça comme eux contre l’adhésion à la IIIe internationale avant le congrès de Tours de décembre 1920.

Un an plus tôt, il avait été élu maire de Rochefort à la tête d’une municipalité d’union entre radicaux-socialistes et socialistes, ces derniers étant majoritaires. Son premier adjoint était un radical, franc-maçon, Edouard Angibaud, son second adjoint, un jeune socialiste, piqueur aux Chemins de fer de l’Etat, Roger Hymond. Chargé des travaux dans la municipalité, ce dernier joua un rôle moteur à la fois dans le début de destruction des remparts de la cité-arsenal et dans la recherche d’une solution pour compenser la fermeture prévisible de l’arsenal.

Jugeant Auguste Roux trop âgé et trop peu socialiste, Roger Hymond et son camarade, également conseiller municipal, Charles Cossevin, le firent écarter de la conduite de la liste pour les élections municipales de 1925 qui virent l’accession de Hymond au fauteuil de maire.

L’année suivante, ce dernier fit exclure du parti Auguste Roux, en compagnie de quatre autres militants dont Edouard Pouzet et Louis Bernard. Les tensions s’étaient envenimées entre les deux fractions de la section locale : Bernard s’était élire au conseil général, alors que Hymond avait été désigné initialement comme le candidat du parti, puis, goutte d’eau faisant déborder le vase, Bernard et Pouzet avaient fait élire Pouyonnat comme adjoint pour remplacer Cossevin, décédé prématurément, alors que la section avait désigné un autre candidat.

Auguste Roux resta cependant conseiller municipal jusqu’en 1929. Puis fatigué, il cessa de compter dans la vie politique rochefortaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130057, notice ROUX Auguste [Charente-Inférieure] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 16 janvier 2020.

Par Alain Dalançon

Auguste Roux
Auguste Roux
Dirigeants de la section de la SFIO à Rochefort vers 1910 ; de gauche à droite : A. Roux, J.A. Genty, L. Poitevin.

SOURCES : Arch. Nat. F7/12978 et 13081. — Arch. Départ. Charente-Maritime, élections, 2M4. — Arch. mun. Rochefort, délibérations (1904-1925). — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, in Encyclopédie socialiste syndicale & coopérative de l’Internationale ouvrière, t. 2, p. 190-202. — Souvenirs d’enfance par Roger Tessier (son petit neveu), 2005, Société de Géographie de Rochefort. — DBMOF. — État civil.

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